Dans une réflexion sur la situation socio-politique, le président du PSR, Dr Abdouramane Gakou, suggère au président de la République de se méfier des opportunistes qui font de la politique leur gagne-pain. D’autre part, il suggéré au Président IBK d’aller vers la réhabilitation de nos unités industrielles à travers une politique de cohésion nationale. Et Cela au moment où la bataille fait rage autour des postes que le nouveau pouvoir s’apprête à distribuer à la faveur notamment du prochain remaniement ministériel.
La politique est devenue une profession pour des cadres incapables de créer des structures pour baisser le niveau du chômage, qui prend une ampleur catastrophique dans notre pays. Le développement étant global et multiforme, c’est maintenant la course pour les places, et cela par tous les moyens légaux et illégaux, pour obtenir un poste de responsabilité au sein de l’appareil gouvernemental voire du gouvernement lui-même. Afin de traire la maigre vache laitière qu’est l’Etat malien. Un Etat qui fonctionne tant bien que mal sur la base d’une économie informelle classique, faible et instable, avec une déstructuration des secteurs aussi stratégiques et vitaux pour une nation que sont l’éducation et bien d’autres.
En prenant seulement l’exemple sur l’éducation, nous faisons le triste constat que depuis le régime de Moussa Traoré, ce secteur qui se trouvait à même d’assurer la relève nationale est devenue une catastrophe nationale ; compromettant ainsi l’espoir de toute relève. Sans compter que l’ordre, la discipline et l’autorité y ont été sérieusement mis en mal. Et c’est ce moment que certaines personnes choisissent pour poser des revendications personnelles et demander des postes pour eux-mêmes. Est-ce pour faire avancer le pays ? Rien n’est moins sûr. A cet effet, nous voudrions humblement demander à El hadj Ibrahim Boubacar Kéïta, qui a bénéficié d’un véritable plébiscite, d’éviter les intellectuels opportunistes, griots qui gravitent déjà autour de lui ; d’exclure toute prise de décision triomphaliste et de procéder à la mise en œuvre rapide d’une politique de cohésion dynamique nationale, gage de confiance, de paix et de stabilité de l’Etat.
Par rapport au développement, il doit entreprendre une véritable politique de développement endogène et exogène. Dans ce cadre, la création des structures de transformation de nos produits locaux (concentrés de tomate, jus de pastèque, jus de mangue et bien d’autres), la poursuite de la mise en place d’unités de fabrication de ciment dont la matière première (il s’agit en l’occurrence 25% de calcaire et 75% d’argile) existe en qualité et en quantité au Mali. Tout le monde sait combien l’importation du ciment créée une hémorragie financière qui diminue la masse monétaire du pays.
Sans avoir la prétention de donner une leçon, nous savons que sans énergie pas de développement réel. A cet effet, un programme de développement de l’énergie solaire doit figurer en bonne place parmi les priorités ainsi qu’une politique vigoureuse pour l’autosuffisance alimentaire tout en accroissant notamment les surfaces cultivables de l’Office du Niger pour un rendement optimal.
La priorité des priorités étant la libération du nord du Mali, il est grand temps pour les pays occidentaux de chercher à comprendre objectivement la problématique des réalités africaines au regard du droit. Car, nous constatons que le principe démocratique est systématiquement violé par certains pays occidentaux eux-mêmes et par des organisations internationales. Ce qui met les pays africains dans des situations de guerre et de désastre. Si la démocratie demeure la soumission de la majorité à la minorité, en tenant compte des droits de cette minorité, nous assistons, aujourd’hui, partout en Afrique que la minorité veut absolument se transformer en majorité par les armes, à travers le massacre de son propre peuple au lieu de chercher à parvenir à la majorité par un travail politique objectif et constant.
A cet égard, les Occidentaux et leurs organisations défendant les minorités doivent revoir leur copie afin d’éviter les guerres fratricides qui aboutissent à la destruction de nos Etats. Et les exemples ne finissent pas à travers le monde : c’est aujourd’hui un constat amer que la situation est devenue invivable en Irak. L’instabilité et l’insécurité sont le lot quotidien des Syriens, des Libyens, des Egyptiens voire des Tunisiens.
Sous le règne du président François Bozizé, la République centrafricaine a lancé, en vain, des appels à l’aide. Les mêmes puissances qui se bousculent aujourd’hui au chevet de ce pays sont pourtant les mêmes qui sont restées sourdes et aveugles à son appel de détresse.
Cela rappelle nos militaires qui ont été assassinés dans des conditions ignobles à Aguel Hoc sans que cela ne fasse bouger la CPI.
A l’inverse, dès que les soldats de l’armée régulière remportent une victoire sur l’ennemi à la suite d’une contre offensive, les mêmes organisations crient que l’Etat central a commis un génocide. C’est là une aberration. C’est dire que lorsqu’une rébellion parle du partage du territoire, ce n’est plus une rébellion mais plutôt des terroristes étrangers destructeurs. A ce titre, ils doivent être combattus avec vigueur car un patriote ne parle jamais de partage d’un pays souverain.
Si aujourd’hui nous pouvons nous exprimer aussi librement, c’est grâce à la puissance de feu aérienne et terrestre de l’armée française qui a été libératrice. A cet effet, notre parti, le PSR, remercie sincèrement le gouvernement français et toute la France pour nous avoir sauvés de cette situation inédite. Du reste, la France, compte tenu de son influence internationale, peut encore nous éviter des négociations dilatoires et stériles par-ci par-là pour nous permettre d’exercer notre autorité et toute notre autorité sur l’ensemble de notre territoire qui n’est point négociable sous quelque forme que ce soit.
Les autorités ont, de ce fait, besoin de notre appui et de notre compréhension. Sachant bien que le président de la République ne peut, tout seul,réussir tout. Ni faire de la place à tous en cette période de vache maigre opportunément choisie par une meute d’opportunistes à la recherche de poste.
Abddouramane Gakou
Président du Parti Socialiste pour le Renouveau (PSR)