Le leadership et la bonne gouvernance des médias seront au centre d’un atelier régional qu’organisent conjointement l’Initiative des Medias en Afrique (AMI) basé à Nairobi au Kenya et l’Institut pour la Démocratie et l’Education aux Mali (IDEM), basé lui à Bamako. Prévue à Bamako en juin 2012, la rencontre a été délocalisée à Ouagadougou en raison de la situation sociopolitique au Mali.
AMI est une ONG panafricaine qui œuvre pour l’instauration et l’amélioration d’une culture de l’éthique dans la gestion des médias en Afrique. Elle vise aussi à développer une culture de la transparence, de la bonne gouvernance et de l’imputabilité.
L’Institut pour la Démocratie et l’Education aux Médias (IDEM) représente AMI dans l’espace UEMOA. C’est un centre de recherche indépendant sur les Médias, la Démocratie et la Paix qui fait de la formation, l’éducation aux médias, le plaidoyer, la communication, l’édition, les études, la recherche. L’IDEM regroupe des journalistes, des éditeurs, des chercheurs en sciences de l’information et de la communication, des enseignants/chercheurs en sciences de l’éducation.
En s’alliant avec AMI, l’IDEM veut participer à la vulgarisation et dissémination des Principes Directeurs souhaités par AMI dans l’optique de fournir aux responsables de médias un guide de prise de décisions éthiques, à l’instar des codes de déontologie internes ou externes.
Bien que le secteur des médias en Afrique comme ailleurs soit actuellement confronté à un ensemble de défis, il y a tout de même des principes éthiques largement acceptés et appliqués plus ou moins efficacement. Parmi lesquels on peut citer :
l’amélioration de la confiance du public ;
la protection contre les contraintes illégitimes ;
l’accès aux investissements et autres formes d’appuis et de ressources etc.
L’atelier de Ouagadougou regroupera des responsables et des chercheurs de médias de l’espace UEMOA, de la Guinée, de la Mauritanie et les responsables de AMI et de IDEM. Ils réfléchiront sur les meilleures pratiques des propriétaires et opérateurs de médias, la protection contre les attaques sur la liberté de la presse, le développement des médias, les obligations des entreprises de presse et vont certainement convenir des principes directeurs clef de leadership devant favoriser un comportement d’entreprise responsable sur la base de la bonne gouvernance, de l’imputabilité, de la transparence et de la confiance.
Il faut rappeler que rien de tout n’est une invasion récente. En effet tout s’inscrit en droite ligne des codes universels comme le Code de déontologie de l’Association des Journalistes Professionnels, le Pacte mondial des Nations Unies, la Déclaration de Windhoek sur l’Indépendance éditoriale, la Charte des Droits de l’homme et des Peuples de l’Union africaine, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies, la Déclaration de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur les Principes et Droits fondamentaux au Travail, etc.
Ce qui sera nouveau c’est la réaffirmation dans le cadre de l’imputabilité à respecter les lois, règlements et codes de l’industrie de médias comme le minimum absolu de bonne gouvernance pour les médias.
Les patrons de médias seront attendus sur la question de transparence notamment à :
- déclarer toute politique éditoriale, affiliation politique et toutes les situations susceptible de créer un conflit d’intérêts ;
- faire preuve d’honnêteté vis-à-vis de tout financement qui pourrait influer sur la qualité éditoriale
C’est finalement cela qui inspirera confiance et raffermira la conduite professionnelle des hommes de médias à tous les échelons.
Il faut donc garder l’espoir que Ouagadougou va effectivement adopter des principes et dégager des mécanismes de suivi pour leur observation. C’est sur ce terrain qu’il faut attendre AMI et IDEM tout comme les participants.
S.T.Traoré