Le travail, facteur de développement et d’équipement mais aussi facteur constructif de la personnalité

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Dans toute action qu’il entreprend, l’être humain doit « tenir compte de la dignité des causes et éviter, dans la recherche des résultats, l’indignité des moyens ».

Et, selon les japonais,  une action sans vision est tout simplement un cauchemar.

De par l’acuité des défis à relever, la modicité des moyens  de bord (très limités), les perceptions de la réalité,  l’interaction avec celle-ci, revêtent deux dimensions essentielles caractérisant le milieu socio culturel : l’espace(contact, proximité, intimité, affinité…) et le temps (passé indifférencié, passé actualisé : culte du passé, de l’oralité, présent vivant,  improvisation, vision à court terme, réticences au changement de mentalités, de modes de pensée, évolution  dans le comportement des hommes et de leur milieu qu’ils ont le devoir de préserver, de sauver …).

Réputés  comme des gros bosseurs patentés, ayant le sens inné des affaires, l’esprit d’entreprise dans tous les domaines d’activités, les maliennes et les maliens, confinés dans la situation paralysante  des  crises majeures qui sévissent, perdent de plus en plus la notion de travail bien fait dans les règles de l’art, des principes déontologiques, le creuset d’excellence.

Ils ont peu souvenance  du célèbre proverbe de chez nous plein d’inspiration pour la marque  d’un leadership porteur, nous citons : «  avant d’être chef balayeur, il faut savoir balayer ».

Et pourtant, le travail, véritable expression de l’homme, paie toujours, même dans une telle conjoncture difficile et incertaine ; il permet en outre d’apporter notamment  des réponses idoines aux préoccupations familiales, professionnelles, relationnelles, ou personnelles des uns et des autres.

Chaque citoyen a besoin de donner libre court à ses capacités d’imagination, d’initiatives, de se perfectionner et de créer, de développer des réflexes dans l’exercice de  ses activités quotidiennes.

Il se  manifeste donc chez lui le désir de réalisation  propre potentiel, de progresser, de s’améliorer et d’accéder au plus haut niveau de ses compétences, de ses motivations.

Il est certain que les besoins sociaux exercent une grande influence sur le comportement de tout être humain à travers les créneaux ci-après :

–          désir d’appartenance : besoin d’intégration à des groupes socio professionnels, socio culturels et autres groupes d’âge ou d’affinité ;

–          désir de s’associer et d’être accepté par les autres, de donner et de recevoir l’amitié et la compréhension des autres, d’avoir donc de bonnes relations ouvertes  avec les proches, collaborateurs, connaissances dans un esprit convivial à toutes épreuves.

Dans cette optique, chacun a besoin de reconnaissance, de considération, de recherche de tout ce qui peut, à plus ou moins échéance,  flatter comme :

–          l’amour propre : besoin de confiance en soi, d’indépendance, de développement de la compétence et du savoir ;

–          la réputation ne serait-ce que par le seul fait d’avoir un certain rang social qui confère à l’individu prestige, estime, respect mérité de ses semblables.

Par ailleurs, il ne revient à l’esprit de personne de douter que l’avenir appartient à la jeunesse.  Mais seulement dans le débat des idées,  quelqu’un soutenait,  à tort ou à raison, que les jeunes savent ce qu’ils ne veulent pas avant de savoir ce qu’ils  veulent. Sans vouloir recourir à une  polémique stérile et  sans effet, nous pensons que les jeunes savent, presque au même degré, ce qu’ils veulent et ce qu’ils ne veulent pas.  Seulement, l’on déplore  l’absence de contradictions dans un contexte propice au fameux adage « vive moi, les autres débrouillez-vous », ou « si tu n’es pas du même avis que moi, tu es tout simplement contre moi », alors que, de premier abord, si nous sommes tous d’accord sur un sujet quelconque d’intérêt général, c’est que personne ne réfléchit. Tous les êtres humains pensent même si ce sont les intellectuels qui s’en vantent.

Tout jeune malien a naturellement besoin d’avoir la meilleure chance possible de réaliser ce qu’il désire, tout en cherchant à concilier  l’intérêt national et ses aspirations légitimes.

Mais il ne peut extérioriser de telles visées que dans un environnement bien assaini, fiable et sécurisant, un environnement au sein duquel la démocratie et la transparence dans la gestion des affaires nationales ne se manifestent pas en termes de discours mais en actes de progrès.

Lorsque les jeunes, forces vives de la nation, seront mis en confiance dans un tel environnement, ils se verront disposés à courir des risques (qui ne risque rien, n’a rien).

Dans les retrouvailles,  certes, d’après Jacques Bainville, « les vieux se répètent et les jeunes ne disent rien ; l’ennui est réciproque ». C’est pourquoi, à notre  avis, il est nécessaire de créer les conditions et l’ambiance qu’il faut, pour annihiler des phénomènes négatifs comme les frustrations, le sous-emploi ou le mal emploi, l’immobilisme, l’ennui, l’inconfort physique, la paresse, l’oisiveté et tous les vices qu’ils engendrent. De la discussion jaillit le compromis, du compromis jaillit l’entente.

Enfin, pour édifier davantage les citoyens sur les responsabilités à partager  pour sortir le Mali des crises qui l’assaillent actuellement, pour ressusciter la conscience nationale afin de sauver l’unité et la cohésion de notre pays, nous les gratifions d’un fait historique qui s’est produit il y’a plus de quatre cents ans avant Jésus Christ.

Un jour, un grand empereur demanda au célèbre penseur chinois Confucius ce qu’il devrait faire  pour dominer le monde. Confucius lui répondit du tic au tac : « Très simple. Un : sois sincère dans tes pensées. Deux : recherche la vérité. Trois : discipline-toi. Quatre : gère bien tes affaires familiales. Cinq : gouverne bien ton village. Six : domine le monde».

Nous souhaitons vivement que nos compatriotes  s’approprient  de  ces principes sacro-saints, évoqués plusieurs années  avant notre ère et qui demeurent toujours riches en enseignements ?

Quoi qu’il en soit, nous tenons à rappeler, à toutes fins utiles, que « la meilleure des disciplines, celle qui va susciter les résultats les plus probants, c’est l’autodiscipline, valeur qui n’est  malheureusement pas  la plus partagée  comme « au bon vieux temps ».

Bonne fête Aïd El Fitr. Que Dieu exauce les prières et vœux formulés tout au long du mois béni de Ramadan par tous les  musulmans pour eux-mêmes, pour les leurs, pour le pays tout entier ! Amen !

Chirfi  Moulaye HAIDARA

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