Lorsque les valeurs républicaines désertent le champ politique, le silence devient pénible voire coupable pour tout citoyen épris de développement et de gestion rigoureuse des ressources publiques. Il ne s’agit pas ici d’émettre une observation émotionnelle ou passionnelle.
A cette situation déjà rebondissante de questionnements légitimes mais aussi d’angoisse justifié, vient s’ajouter un condensé de faits qui se sont passés en hexagone et qui suscitent et nécessitent une profonde analyse car touchant l’avenir de l’Afrique, je veux dire sa jeunesse.
Cette situation appelle une lecture très pointue basée sur une objectivité et sur une conviction profonde. C’est ce qui me poussera à reprendre ma petite plume pour poser ma petite voix sur cette situation.
Ce sommet France-Afrique devenu Afrique-France qui vient de se passer est un indicateur que les occidentaux prévoient et avancent par la tête et nous, nous avançons sinon nous restons sur place gérant des détails et des futilités. Un pays n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts nous disait le général de Gaulle, donc légal et légitime que la France défend ses intérêts.
C’est un secret de polichinelle qu’il y a un sentiment tout de même embryonnaire de quelques lampions qui aujourd’hui sont en train de développer un esprit fondamental anti-français. Et cela pourrait gagner du terrain parce qu’aujourd’hui il y a des phénomènes qui migrent dans le continent. La jeunesse africaine, à l’image de certains pays, arrive aux affaires.
L’autre phénomène est simple. La vieille classe politique est complètement vomie par les peuples. Chaque Président Français, en fonction des circonstances et des moments, a adopté une stratégie qui est la sienne pour maintenir de manière perpétuelle l’Afrique. Soit en transformant son énergie disons sa jeunesse, soit en tenant un discours lénifiant. Ce discours qui considère l’Afrique comme le maître du nouveau tournant civilisationnel au moment même où toutes les statistiques prévoient le pire.
Le Président Français et la France conscients que la stratégie jusqu’ici entreprise ne saurait être pérenne devant une quête pressante d’équilibre et de respect mutuel. Ce bouillonnement, cette effervescence, cette explosion de la jeunesse a permis de tenir un tel sommet. Lequel des sommets, dit-on, est une promesse tenue à Ouagadougou. Tout compte fait, ce sommet n’aurait jamais dû se tenir car l’Afrique d’aujourd’hui bien qu’éprouvée au plan économique et sécuritaire est suffisamment mature pour réfléchir et décider pour elle et par elle.
Il est illusoire voire utopique de croire qu’un Président Français tiendra un sommet pour l’intérêt africain, pour corriger des déséquilibres. Pourquoi il n’y a pas de sommet France-Asie ou France-Amérique. Des telles séries de théâtre ne sont réalisables qu’en Afrique. Le timing et la cible choisis prouvent que le continent a besoin d’une profonde refondation pour que la nouvelle voie ne soit ni hésitante, ni confuse, ni tortueuse, ni encore dispersée.
Le diagnostic pour le mal de l’Afrique est fait depuis longtemps et les solutions sont connues. Nos problèmes sont politiques et les solutions ne peuvent donc être que politiques. Elles ne sont pas ailleurs. C’est à nous africains de réfléchir et créer un environnement qui correspond à nos réalités sociales et notre contemporanéité. L’Afrique a besoin d’éclosion des talents et des idées.
Ce sommet, d’une autre époque, est révolu et devient une insulte pour l’Afrique. Les fonds, dit-on, de démocratie est une stratégie pour encore endormir l’Afrique et ses jeunes qui, manifestement, ne sont intéressés que par le gain facile.
Ecœuré de voir un jeune intellectuel de haute facture participer à ce sommet et en justifiant sa présence par des arguments fallacieux. Hamidou Anne, ce brillant intellectuel africain sénégalais devait voir et prévoir un tel scenario. Un tel comportement, de sa part, nous laisse sans voix. Ce ne sont pas ces idées qui panseront l’Afrique qui vient.
Abdoulaye Maiga
Citoyen Malien
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