Le peuple n’est ni ingrat ni dupe : La preuve par Hugo Chavez

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Le peuple du Mali a définitivement tourné dos au culte de la personnalité, il juge désormais sur des bases factuelles et non sur des considérations opportunistes, ethniques, corporatistes, régionalistes. Les funérailles historiques du leader Hugo Chavez – des centaines de milliers de personnes (son peuple) en larmes se lamentant comme s’ils avaient perdu un membre de leur famille – prouvent à suffisance à ceux qui en doutaient encore que le peuple sera toujours reconnaissant au dirigeant qui se préoccupe du sort de sa nation.

 

Se servir au nom du peuple sans le servir mène inévitablement à la déchéance :

En remontant le cours de l’histoire, l’on se rend compte que les rapports entre le peuple et les souverains ont toujours été complexes et empreints de mysticisme ; l’une des théories politiques sur la question se retrouve dans le «Prince de Machiavel», écrit au début du XVIème siècle par  Nicolas Machiavel, et  conçu comme un manuel de bon gouvernement. Pourtant, cet ouvrage conseille des actions contraires à la morale et aux bonnes mœurs aux rois.

En effet, le Prince «souverain» y est présenté comme un être calculateur et égoïste. Il vise avant tout le succès que, seuls, justifient les moyens utilisés. La culture du «moi», le souci de la réputation et la volonté de paraître passent avant l’affection que le Prince doit à son peuple et celle qu’il peut attendre de lui. Même s’il voit en lui une opinion publique à ménager, c’est avant tout par la subtilité, la dissimulation, la ruse et l’hypocrisie qu’il doit arriver à rallier à sa cause car seul le résultat est considéré. Nombre de souverains ont tenté une application de cette théorie avec des fortunes diverses ; certains en ont fait les frais.

A présent, les dirigeants ont souvent tendance à utiliser le peuple pour assouvir leur soif de pouvoir ; ce reflexe s’amplifie lorsque le souverain pense avoir affaire à un peuple analphabète, à un peuple dont le niveau d’éducation civique ne permet pas d’appréhender les enjeux de la chose publique.

D’aucuns qualifieraient un tel peuple de peuplade ; or il serait suicidaire pour tout souverain, qui veut finir son règne dans l’honneur, dans la dignité, sans humiliation, de se méprendre sur l’attitude apparente du peuple lequel est capable de prendre son mal en patience face à des dérives dans la gestion, l’arbitraire et l’autoritarisme dans l’exercice du pouvoir, en attendant l’occasion rêvée, l’opportunité de faire payer cher, à un dirigeant indigne, son comportement.

Les sacrifices financiers du peuple ne sauraient être vains :

Il est certain que le peuple a pleine conscience de son rôle financier, à travers les impôts et autres taxes, qui servent à assurer le fonctionnement de l’Etat et celui des collectivités territoriales ; c’est le prix de tant de sacrifices financiers – permettant aux dirigeants de mener grand train – qui fonde le vaillant peuple à demander, voire à exiger des comptes à ceux qui exercent une quelconque portion de l’autorité publique dans la cité.

L’organisation contemporaine de nos sociétés fait que le budget (dans sa partie recettes issues des impôts et autres contributions payés par les citoyens) est reparti entre les dépenses  de la santé, de l’éducation, de la justice, de l’armée etc.

Alors, il est inadmissible que le peuple consente de tels sacrifices et cautionne, de gaieté de cœur, la gabegie, le détournement des deniers publics ; s’il est réduit au silence, à un certain moment, face à certaines déviances du pouvoir en place, c’est tout simplement parce qu’il n’est pas habilité, par les lois de la cité, à porter des armes pour redresser la situation.

L’armée est composée de citoyens que les lois de la cité autorisent à porter des armes et des uniformes pour défendre la patrie :

Il est important de rappeler que les dépenses des corps habillés de la nation sont assurées par les citoyens civils qui ne devraient donc nullement être la cible de ceux qui ont pris l’engagement solennel d’assurer leur sécurité, partant la sauvegarde de la nation tout entière.

Dans ces conditions d’incapacité temporaire de réagir instantanément, trois attitudes peuvent s’offrir ou s’imposer au peuple :

-L’obéissance et l’acquiescement, sous la menace de la baïonnette, en attendant que le sort se déchaine et s’abatte, dans toute sa cruauté, sur le souverain ayant usé et abusé du pouvoir, et ayant privilégié son enrichissement personnel au détriment de l’intérêt supérieur de la nation (fin tragique de M. Kaddafi et de Mobutu Sesseko, de A. T. Toure dans une moindre mesure,  à titre d’exemple).

-L’indifférence feinte,  jusqu’au jour où la goutte d’eau fait déborder le vase poussant ainsi le peuple à prendre son destin en main en bravant les canons et autres chars de combat (déchéance de Hosni Moubarak en Egypte, fuite de Zine el-Abidine Ben Ali le raïs Tunisien «la patience est un chemin d’or»);

-Le témoignage du mépris à l’égard des dirigeants hâbleurs, pilleurs et racketteurs jusqu’au jour où ils rendront gorge.

Dans toutes ces hypothèses, l’attente du peuple peut être plus ou moins longue, seule évidence en tout cas, ceux qui pensent qu’ils le trompent par des discours démagogiques et hypocrites n’échapperont aucunement à sa vindicte ; les exemples sont légion tout au long de l’histoire, mais la nature humaine est ainsi faite, lorsque l’on est en bonne posture l’on pense que cela n’arrive qu’aux autres.

A quelle étoile allons-nous accrocher le wagon Mali ?

A l’attention de nos dirigeants qui promettent le changement au peuple en le berçant d’espoir ou d’illusions, et qui composent par la suite, jusqu’à la compromission, avec les dignitaires qu’ils pourfendent ;

A ceux qui pillent les deniers publics en promouvant la politique de «la mallette contre l’impunité» ;

A ceux qui ont opté pour l’appât du gain facile et la course effrénée pour l’enrichissement illicite au mépris de leur mission et au détriment de l’intérêt supérieur de la nation ;

A ceux qui pactisent avec le diable rien que pour gagner et/ou conserver des privilèges personnels ;

A ceux qui font le contraire de ce qu’ils disent, et disent le contraire de ce qu’ils font.

Nous leur disons que le peuple n’est ni ingrat ni dupe, il rumine son malheur, son amertume, sa déception pendant un bout de temps, le temps de se donner les moyens de venir à bout définitivement – après plusieurs tentatives d’échec – de la gabegie, du mensonge, de l’hypocrisie, de la corruption… ; le temps d’accéder au triomphe final.

Le Mali rencontrera-t-il la marque décisive d’un dirigeant comme Hugo Chavez ?

Les funérailles historiques du leader Hugo Chavez – des centaines de milliers de personnes (son peuple) en larmes se lamentant comme s’ils avaient perdu un membre de leur famille – prouvent à suffisance à ceux qui en doutaient encore que le peuple sera toujours reconnaissant au dirigeant qui se préoccupe du sort de sa nation.

Ce brave révolutionnaire fut un leader convaincu, déterminé à apporter le bonheur à son peuple avec abnégation et désintérêt ; il ne recula devant aucun obstacle, aucune adversité, il  liait l’acte à la parole. Le monde entier, son peuple le premier, lui a rendu un hommage mérité en l’immortalisant; même certains dirigeants qui l’exécraient à cause de son option socialiste n’ont pas pu taire leur admiration pour «El Comandante».

Du coup, il est aisé de constater en un tel dirigeant que «la marque décisive d’un leader, c’est qu’il laisse derrière lui, chez d’autres personnes, la conviction et la volonté de persévérer», à l’opposé de nos dirigeants qui nous enfoncent dans le scepticisme et le pessimisme en nous persuadant au quotidien – à travers leurs actes – que le «Mali vache à lait des princes du jour est inconstructible !» 

A Dieu ne plaise que nous tombions dans une telle fatalité ! Qui a dit que le peuple est ingrat ? Qui défend que le peuple ne reconnaît pas les efforts méritoires de ses dirigeants méritants et dévoués pour sa cause? Qui pense que le peuple est dupe ?

A contrario, d’autres exemples, certainement pas les derniers, achèvent de convaincre que le peuple ne manquera pas de sanctionner, de se détourner, de se réjouir de la fuite, voire de la perte du dirigeant qui se servira de lui pour s’en mettre plein la poche, et trahir même les siens au nom des oripeaux du pouvoir.

Le dirigeant qui sème le vent récolte la tempête : le peuple laisse choir tout dirigeant indécent 

Et l’on s’étonne de la désaffection du peuple au lieu de faire son autocritique, et se rendre à l’évidence que l’on a dévié de la trajectoire du peuple pour emprunter le sentier tortueux de son agenda personnel, lequel a peu de chance d’aboutir, à cause de la trahison dont le peuple est victime !

Retenons que le peuple du Mali a définitivement tourné dos au culte de la personnalité, il juge désormais sur des bases factuelles et non sur des considérations opportunistes, ethniques, corporatistes, régionalistes…

Les discours lénifiants, laudatifs et propagandistes du bout des lèvres – commentés, amplifiés et relayés par les courtisans et autres troubadours – sont loin de convaincre, le maçon «est jugé au pied du mur», l’histoire jugera les actes et non les paroles ; son verdict est inévitable et implacable. Nul n’y échappera !

Le peuple peut avoir peur juste le temps de la peur, après l’histoire bégaiera, les mêmes causes produiront les mêmes effets ; l’on tentera certainement de couvrir l’essentiel par le superficiel, d’intimider, de museler, de terroriser, de tout régler comme du papier à musique…en attendant l’issue fatale.

Pour finir, méditons cette maxime de Abraham Lincoln : «On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps!»

Dieu bénisse le Mali !

Aguibou BOUARE

Conseiller Juridique

Tél. 66 91 80 70

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