Le Parti communiste chinois à la croisée des mutations et de défis de la mondialisation : « Ce qui est profitable à une nation ce ne sont pas les richesses, c’est la justice » Confucius.

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Ma Patrie – 1er Juillet 1921-1er Juillet 2011, cela fait 90ans que le P.C .C (parti communiste Chinois), le plus grand parti politique au pouvoir dans le monde avec plus de 73 millions de membres, dirigé le pays le plus peuplé de planète. Comment en est on arrivé là ?

 

Pourtant, les idées communistes arrivèrent tardivement en Chine car les intellectuels révolutionnaires dans leur majorité croyaient que la nouvelle idéologie était seulement applicable dans les pays capitalistes avancés et c’est justement le mérite de Mao Zedong, le Timonier, le fondateur de la République Populaire de Chine d’avoir su dépasser cette conception dogmatique.

 

Ce sera luis qui, avec  d’autres communistes fondèrent la société pour l’Etude du Marxisme dés le printemps 1918 dans le but de rassembler les premiers révolutionnaires et d’incarner une nouvelle conscience nationale pour une Chine constamment humiliée depuis la Guerre de l’Opium (1940) par les puissances occidentales et leur vassal asiatique, le Japon.

 

D’autre part la diffusion de l’idéologie communiste été grandement favorisée par les mouvements de protestations des étudiants (Mouvement du 4 Mai 1919) en réaction aux Accords de Paix de la Première guerre Mondiale et la Révolution d’Octobre (1917) en Russie en réponse aux maux analogues à ceux de la Chine :oppression des propriétaires fonciers, féodalité et conservatisme de généraux, répression des partisans des réformes, oppression des masses populaires aggravée par l’ignorance, l’ obscurantisme et le retard économique.

 

C’est le 1er Juillet 1921 que le 1er Congrées du nouveau  Parti eut lieu dans la concession française de Shanghai.

L’alliance des premières années d’existence avec le parti nationaliste le Guomindang a été rapidement mise en cause à la mort de Sun en 1925 par son successeur qui déclare la guerre civile chinoise, fait massacre les syndicaliste Shanghai et organise la répression des communistes qui seront obligés (de1934 à 1936) à une retraite stratégique, la célèbre Longue Marche( 10000 km) ou seulement 10000 partisans sur les 100000 arrivèrent à destination à travers les montagnes escarpées et les marais insalubres.

 

Cette énièmes guerre civile dans une Chine chroniquement instable aboutira à la prise de Beijing et le 1er Octobre 1949,le Parti Communiste Chinois dirigé par Mao Zedong proclamera la naissance de la république Populaire de Chine(Zhonghua Renmin Guangheguo).

 

Avec la prise de pouvoir par les communistes, la Chine a commencé un virage radical et nouveau de son histoire millénaire.

Plusieurs crises plus ou moins radicales ont jalonné la longue histoire du P .C .C, notamment la mort du Guide Mao en septembre 1976, suivie de la fin de la tumultueuse décennie de la Révolution Culturelle (1966-1977) et de incidents de la Tiananmen (1989).

 

Sur le plan idéologique la mutation significative qu’on pourrait qualifier de démaoïsation fut la contribution de Deng Xiaoping qui a initié la politique de réforme et d’ouverture en 1978, après la troisième session plénière du Comité Central issu de XIème Congrès du Parti communiste.

En 1992 l’augmentation du P.I .B par rapport à l année précédente a dépassé de 100% les objectifs prévus par le Plan faisant entrer l’économie chinoise dans une phase nouvelle de croissance.

 

Il n’en demeure pas moins que plus de 30 ans après la politique de réforme et d’ouverture initié par Deng Xiaping, la Chine a pour objectif majeur la réussite du stade primaire du socialisme.

 

En novembre 2002, le XVIème Congrès a rappelé l’importance stratégique de la triple Représentativité du Marxisme-léninisme , de la pensée de Mao Zedong et de la théorie de Deng Xiaoping, en tant que guide pour l’action du Parti Communiste Chinois( qui devra nécessairement se faire  l’écho des exigences du développement des forces productive avancées en Chine et des progrès de la culture chinoise avancée et des intérêts fondamentaux du peuple chinois).

 

Dans le sens de l’élargissement de la base sociale du Parti Communiste Chinois, la contribution de la triple représentativité restera d’une importance capitale.

 

En octobre 2007, le XVIIème Congrès a remis l’accent sur le fait que le concept de développement scientifique en tant que politique directrice sera voué à l’échec si la corruption n’est pas combattue vigoureusement et l’intégrité renforcée car le Parti Communiste est  incompatible avec la corruption comme le sont l’eau et le feu (Président Hu Jintao).

 

Comme le précise Tian Yingkui, Economiste chinois dans son livre intitulé  « La Voie Chinoise, Concept de développement Scientifique », « le concept de développement scientifique a pour base le développement harmonieux et durable, pour méthode fondamentale la planification globale et pour but définitif la réalisation du développement général économique et social et l’épanouissement de l homme ».

 

Aujourd’hui le paradigme essentiel n’est plus celui d’une Chine autoritaire nationaliste, confucéenne plus que communiste (Jean-Pierre Cabestan du CNRST en France) ou d’une Chine qui serait interpellée beaucoup plus par les questions de développement économique et de modernisation (Jean Luc Domenach) mais d’une Chine qui doit réussir l édification de sa politique originale de démocratie socialiste dans une économie socialiste de  Marché.

L’un des défis majeurs reste donc l’édification d’une véritable démocratie à la chinoise et cela interpelle lourdement les  « dirigeants de la quatrième génération » du bientôt centenaire Parti Communiste Chinois, car il y a de la survie de l’ensemble du système.

 

Elle doit continuer aussi a relever les défis de l’éducation et du développement des sciences et des technologies dont le niveau reste moyen à l’échelle mondiale car la Chine reste encore largement dépendante des technologies étrangères dans beaucoup de domaines-clés.

Le Parti devra également trouver les réponses appropriées à deux autres défis majeurs que sont le risque social, et le risque financier qui vont peser dangereusement sur la pérennité de la croissance chinoise.

 

En 90 ans de gouvernance du Parti Communiste Chinois, nul ne peut le nier ,la Chine a subi des transformations radicales et les réalisations sont extraordinaires notamment la stabilité sociale et politique ,malgré les prédiction des Cassandre occidentaux qui ne cessent de prédire la fin du miracle chinois, le krach du « Vampire du Milieu » (Erik Izraelwicz,2005).

 

Mais tirant toutes les leçons expériences similaires dans les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), tout en tenant compte de la spécificité unique de leur pays, les dirigeants chinois ont compris qu’il leur faudra constamment anticiper et innover.

 

Il y’a 10 ans en 2001, lors du 80ème anniversaire de la fondation du Parti  Communiste Chinois, le  gouvernement chinois travaillait déjà à l’élaboration d’un code d’éthique socialiste pour la promotion d’un nouvel ordre idéologique et moral compatible avec l’économie de marché et la légalité socialiste et en harmonie avec les vertus traditionnelles de la nation chinoise.

 

La  « Théorie des Huit Vertus Socialistes » avancée par le président Hu Jintao procède de cette nécessite de forger une nouvelle conscience pour défier les cotés pervers de la société actuelle dans un contexte de mondialisation et d’internationalisation.

 

Dr Modibo Bah Koné, Président du Cercle Confucius pour la Recherche sur la Chine et l’Asie, Bamako, Mali.

 

 

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