LES PAYS N’ONT PAS D’AMIS,
ILS N’ONT QUE DES INTERETS
Les pays, c’est connu, n’agissent que dans le sens de leurs intérêts soit directement, soit par l’intermédiaire des organisations auxquelles ils appartiennent. Dans les relations entre états, ceux qui se considèrent comme des amis ne le sont qu’autant qu’ils se dévouent à la promotion et la défense des intérêts particuliers ou communs qui fondent leurs relations. Ainsi, lorsque la France intervient au Mali au mois de janvier 2013, elle ne le fait pas par simple amitié malgré les propos de circonstance. Elle agit pour être davantage plus présente au Mali et en Afrique, pour s’ouvrir de nouveaux espaces économiques et stratégiques dont elle a besoin pour son développement. Sans quoi, la mobilisation de tant de moyens logistiques et la mort de militaires français dans une guerre qui se déroule à des milliers de kilomètres de Paris seraient difficiles à justifier.Chercher à comprendre les enjeux actuels, c’est interroger l’histoire afin qu’elle témoigne de certains faits caractéristiques des relations franco-maliennes.
LES RELATIONS FRANCO-MALIENNES :
DE LA DECOLONISATION AU PATERNALISME
Après l’éclatement de la Fédération Mali – Sénégalet le rôle attribué à l’ancienne puissance coloniale dans l’échec de cette entreprise, la république du Mali est proclamée le 22 septembre 1960. Très tôt, elle affiche une option socialiste qui la rapprochede Moscou et Pékin malgré l’annonce de son appartenance au mouvement des non-alignés. Le démantèlement de la dernière base militaire française en 1961 qui a créé l’esprit du 20 janvier etpermis la naissance de l’armée nationale marque un tournant important dans les relations franco-maliennes. La proximité géographique de la Guinée de l’irréductible Sékou Touré et le rapprochement idéologique avec le Ghana du panafricaniste Kwamé N’Krumah finiront par placer le nationaliste ModiboKéita et son régime dans le viseur des réseaux Foccart.
Un coup d’état militaire conduit par le Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN)met fin à la première république le 19 novembre 1968 avec comme effet immédiat un desserrement de l’étau économique autour du Mali. C’est le début d’un rapprochement avec la France qui ne remettra pas pour autant en cause les relations privilégiées de Bamako avec Moscou et Pékin. Le pouvoir militaire refusant defaire des concessions sur la liberté d’expression et les droits de l’homme, les rivalités internes aidant, des purges au sein du CMLN en 1978 conduisent à la création du parti unique UDPM que la révolution de mars 1991finira par balayer. Quelques temps auparavant, au cours du sommet de la Baule et dans le sillage de la chute du mur de Berlin, le président François Mitterrand avait demandéaux chefs d’Etat africains d’accepter l’ouverture politique et le multipartisme, en précisant que l’aide française serait désormais liée aux efforts de démocratisation. De nombreux chefs d’Etat qui ne trouvent pas rapidement la parade passent à la trappe.Moussa Traoré, sous la poussée du mouvement démocratique parachevée par un coup d’Etat militaire, cède la place à une transition qui organisera les premières élections ouvertes et démocratiques au Mali.
Avec la création par Kadhafi d’une légion étrangère comprenant de nombreux jeunes touaregs, la rébellion malienne connaîtra une mutation profonde au début des années 1990. En effet, les éléments aguerris de cette légion libyenne qui ont combattu en Afghanistan et sur d’autres théâtres de conflits changeront totalement la donne face à une armée maliennesortie culpabilisée et affaiblie des évènements de mars 1991. Les responsables politiques de l’époque, plus par la phobie du coup d’état que par le souci de renforcer la démocratie et l’Etat de droit, restreignent le rôle, les moyens et la place de l’armée qui devient une institution mineure sous-équipée, un réservoir d’emplois se préoccupant peu des conditions de recrutement. La nouvelle rébellion,plus structurée, mieux équipée et plus déterminéecomprend vite tout l’avantage qu’elle peut tirer d’une telle opportunité d’autant plus que l’armée est truffée d’anciens rebelles prêts à la rejoindre. Le démantèlement des bases militaires dans le nord du pays et la transmission du commandement aux seuls ressortissants du nord permettrontde sanctuariser toute la zone à son seul profit. Grâce au lobbying et aux actions de communication en Europe et en Afrique, elle réunirales soutiens extérieurs dont elle a besoin pour défendre sa cause.
L’INTERVENTION MILITAIRE FRANÇAISE :
UNE ENTREPRISE SALUTAIRE MAIS SUBIE
Déjà sous ATT, l’Etat Major s’était engagésur le front nord dans une série de replis stratégiques agaçants et humiliants pour la soldatesque dépenaillée qui finit par ruer sans ménagement dans les brancards, obligeant le président à quitter le pouvoir dans un scénario digne d’un film mexicain. Avec une armée totalement désaxée et non opérationnelle, pour arrêter l’avancée des rebelles qui se trouvaient déjà aux portes de Mopti, le président de la transition n’a eu d’autre choix que de solliciter avec l’aide de la CEDEAO l’assistance militaire française en janvier 2013. La France intervient ainsi au Mali avec la caution des Nations Unies et dans des conditions qu’elle a elle-même définies. Puis, les villes du nord sont reprises aux rebelles les unes après les autres : Konna, Tombouctou, Gao et Kidal. Ce qui reste de l’armée malienne entrera avec la force SERVAL dans chacune de ces villes à l’exception notoire de Kidal consacrée unilatéralement au grand dam du gouvernement et des populations maliennes comme base du MNLA qui en avait pourtant été chassé par les djihadistes. Ce sera la première zone d’ombre qui va refroidir l’ardeur des populations dans leur soutien à l’intervention française. Plus tard, SERVAL est remplacée par une nouvelle force appelée BARKHANE. A quelle fin ? Toujours est-il que BARKHANE n’est pas aussi efficaceque SERVAL à un moment où la rébellion se renforce avec des djihadistes et menace la paix partout et pas seulement au nord. Alors, deux questions taraudent les esprits :
- Sachant qu’en politique lorsqu’on ne peutrésoudre un problème, il faut le déplacer habilement, la force BARKHANE s’inscrit-elle dans la logique de déplacement du problème? La question est d’autant plus intéressante que la MINUSMA n’est pas une force combattante sur le terrain.
C’est SERVAL qui lui servait de bras armé et il se trouve que le passage de SERVAL à BARKHANE coïncide avec un nouvel enlisement de la situation marqué par le retour des djihadistes et des attentats en série ;
- Considérant qu’ATT avait demandé en vain l’assistance de la communauté internationale pour faire face à la rébellion actuelle incarnée par le MNLA, celle-ci ne serait-elle pasune entreprise de déstabilisation d’ATT après la mort de Kadhafi ? En effet, malgré les appels de la France et de certains pays voisins du Mali, ATT avait refusé d’engager une guerre ouverte contre les trafiquants et preneurs d’otages qui écument le septentrion au motif qu’ils ne sont pas une menace pour le Mali.
Puisqu’il était en fin de mandat, n’a-t-on pas cherché à faire d’une pierre deux coups enlui faisant rendre gorge pour son attitude jugée inamicale et en se donnant les moyens de faire fléchir le nouveau pouvoir qui, en arrivant aux affaires avec une rébellion à ses portes, serait fragilisé et donc plus malléable ?
Jusqu’à présent, le président IBK en homme de conviction reste persuadé qu’il est investi d’une mission qui transparaît dans sa profession de foi « Dieu, le Mali, ma conscience ». Cependant, comment comprendre la persistance du MNLA dan son refus de parapher l’accord etsurtout celle de l’opposition politique qui rejette le même accord ? La politique politicienne doit-elle avoir droit de cité lorsque l’avenir du pays est en jeu ? Pourtant, les accords d’Alger de 2014 sont unanimement reconnus comme étant plus consensuels que ceux de 2006 qui avaient été signés sans consultation ni de la classe politique, ni de la société civile et sans que les principaux ténors de l’opposition actuelle alors aux affaires trouvent à redire. L’exercice du contre pouvoir donne certainement les moyens de regarder différemment les choses mais lorsque l’avenir d’une nation se joue, le rassemblement est un devoir citoyen. C’est la médiation internationale qui, après avoir écouté toutes les parties, a proposé et endossé le document qu’elle juge équilibré. L’humilité et la participation responsable sont des qualités qui servent en politique.
L’opposition tchadienne a donné une image admirable de son peuple uni derrière le président Déby dans sa politique d’intervention militaire sans pour autant se renier, ni remettre en cause sa volonté d’accéder au pouvoir. Il faut quitter la stratégie du pire car on ne peut récolter ce qu’on n’a pas semé.
En tout état de cause, IBK a hérité du dossier de la rébellion dans des circonstances bien connues. Il pourraitdonc en temps opportun exercer son droit d’inventaire sur la question. Pour l’heure,malgré les réserves formulées, le gouvernement et la société civilefont une bonne analyse de la situation qui tient compte des réalités suivantes :
– La France est une puissance militaire et politique qui peut aider le Mali dans son combat contre la rébellion et dans ses efforts de stabilisation du nord du pays. A ce titre, elle est un partenaire important dans la résolution de la crise;
– Le président de la république tire sa légitimité et sa force du peuple malien et de lui seul. La rébellion qui n’est fondée que sur la violence et le fait accompli ne saurait en aucune manière être traitée comme l’égale du gouvernement du Mali ;
– Le respect des engagements pris par IBK et de la volonté clairement exprimée des populations reste la priorité et la boussole dans la gestion de la crise. Toute autre considération serait un crime contre le peuple souverain du Mali.
Le MNLA est incontestablement une épine dans le pied, une épine bien enfoncée qu’il faut extraire avec beaucoup de précaution parce qu’elle ne s’est pas retrouvée sur la route par hasard.
Mahamadou Camara
Email : camara_m2006@yahoo.fr
Opportunistes
Vous savez la lecture du comment et du pourquoi de cette derniere crise du Nord ns importe peu c’est trouver la meilleure parade de ns sortir de ce guepier qui ns interesse . Le probleme est que le regard que ns portons sur cette crise est bqs trop du nombrilisme , cherchons a comprendre nos partenaires . Le Mali est comme un perclus qui ne cesse de vociferer sur celui qui le porte et par finir il se retrouvera a terre
Ibk Traitre lache Traitre escroc
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