Nous pouvons définir la laïcité comme la norme qui défend le droit de croire ou de ne pas croire. Ni anticléricale, ni antireligieuse, elle favorise la concorde entre croyants et non-croyants. Elle est antérieure à toutes les appartenances puisqu’elle est universelle. Ainsi, de même qu’on peut être libéral ou socialiste et démocrate, on peut être croyant ou athée et laïque. Cela réduit à néant le pernicieux cliché relativiste de “l’intégrisme laïque”. Le seul dogme de la laïcité, c’est la liberté. A condition qu’elle soit la même pour tous.
L’histoire a montré qu’un totalitarisme athée peut exister. Mais en ce moment, le fanatisme est religieux. Aujourd’hui, protéger l’unité dans la laïcité oblige à lutter contre les intégrismes. Et lutter contre l’exclusion, à exclure les intolérants.
Au regard de cette définition, nous pouvons à juste titre, nous poser la question de savoir si le Mali d’aujourd’hui est une république laïque comme le notifient ses textes fondateurs à savoir la constitution, ou une république islamique comme le font penser les faits et les pratiques employés par certaines personnes aujourd’hui dans ce pays.
La séparation de la religion, de l’état, principe fondateur de la laïcité est aujourd’hui mis en mal dans mon pays. Nous pouvons constater que l’intégrisme est présente partout, avec ces islamistes qui se mêlent de tout et rien, et l’état devient de plus en plus laxiste, fuyant ses responsabilités.
Dans ce pays et en ce moment , il est très important de distinguer la civilisation islamique de sa réduction totalitaire, l’islamisme. Car chaque intégriste prétend parler au nom de tous les musulmans, on se demande à quels interlocuteurs se fier? Jusqu’ici, on a surtout attendu certains islamistes locaux, toujours prêts à hurler dans tous les médias qu’on les bâillonne, et qui ne représentent qu’eux. C’est un peu comme si on allait demander à des staliniens ce qu’il faut penser du goulag. Étrange aveuglement en vérité, parce que personne n attends les autres confessions religieuses criées autant.
Ceci dit, au Mali l’islamiste, intégriste ou pas, se mêle de tout : le code de la famille, fermeture des bars, pression pour le financement du hadj, entretient des mosquées, vendredi après midi chômé j en passe. A croire que nous sommes dans une république islamique.
De plus, aucun rassemblement ne peut commencer et se terminer sans les versées du coran, rassemblement politique ou pas, dans tout ça, c’est oublier la foi de ce qui ne sont pas musulmans dans la laïcité.
Le gouvernement démissionnaire de ses responsabilités doit savoir que le mali est un pays laïque, que l’Assemblée Nationale, n’est la propriété de quelques barbus qui osent prétendre parler au nom des autres. Que la laïcité suppose la défense des libertés individuelles et collectives. Que nul ne peut se mettre au dessus de la loi et des valeurs de la république. Donc , lui garant de cette liberté constitutionnelle doit permettre à chacun d’exprimer sa religion( chrétien, musulman ou athée), ses souhaits( se prostituer ou pas), ses désirs(boire ou pas) dans le respect des lois républicaines.
Il me semble important et urgent de dissocier l’Etat de la religion, de laisser les démocrates agir au nom de la république ( via A.N), car à ce rythme nous nous dirigeons inexorablement vers un désordre qui remettra en cause la république et ses bases fondatrices.
Car je me demande, combien durera la passivité des autres qui subissent les externalités dues aux actions entamés par certains qui sont souvent minoritaires et dangereux.
Une contribution de Fabien Sébastien DIARRA, Conseiller de Clientèle de Porfessionnels Stagiaire – Banque Crédit du Nord (France)
