Le Mali : De l’indépendance à l’occupation

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Un drapeau malien
Un drapeau malien

En suivant l’évolution de la situation politico-sécuritaire de notre pays de 2012 à nos jours, nous voyons bien que le plan français de la création de l’OCRS (Organisation commune des régions sahariennes), créée en 1957 par le gouvernement de M. Guy Mollet, dans lequel, M. Félix Houphouët-Boigny, occupe le poste de ministre d’état, est bien en marche. La France n’a jamais perdu espoir pour aboutir à ses objectifs d’occupation du Mali, un pays au cœur de l’Afrique de l’Ouest, avec une position stratégique de premier plan, avec un sol regorgeant de nombreuses ressources minières.

De la liquidation du régime socialiste du président Modibo Kéita en passant par la chute du chef de la junte de novembre 1968 par ses secondes mains regroupées au sein de l’ADEMA association devenu après parti politique portant le nom de ADEMA-PASJ et à sa tête le professeur Alpha Oumar Konaré, le pseudo-nationaliste qui après dix ans de règne a laissé son pays occupé par les éléments étrangers fuyant la chasse de l’armée algérienne qui a fait son coup d’état en 1992 contre le FIS (Front islamique du salut) d’Abassi Madani; en détruisant son armée, son école et en organisant en 2002 un pronunciamiento électoral. Tout a été fabriqué par le parti socialiste français du président François Mitterrand pour récupérer ses secondes mains et les placer à la tête de notre pays.

En suivant le parcours politique du professeur Alpha Oumar Konaré, nous voyons qu’il n’a jamais été un nationaliste malien. De sa présence au gouvernement de Moussa Traoré en 1978-1980, à sa visite en France en 1983-84 à la liquidation de l’US-RDA par sa politique de domestication, il ne représente à nos yeux qu’un homme de main des français.

Le parti socialiste français et la France ont eu leurs vrais amis à travers le PMT (Parti malien du travail).C’est le professeur Ali Nouhou Diallo qui a l’habitude de le dire: “nos amis français”. Tout est clair aux yeux des maliens: de la chute du président ATT, à l’embargo imposé par la France et ses alliés occidentaux et africains sur notre pays à l’attaque de notre pays par la coalition djihaddiste en janvier 2013 (Konna) et en passant par le discours du professeur Dioncounda Traoré pour appeler la France à la rescousse et la rencontre du chef militaire français avec le premier ministre de transition, M. Diango Sissoko.

Les Français ne sont pas bêtes, ils ont bien eu l’autorisation du professeur Dioncounda et de son premier ministre pour aller à Kidal sans l’armée malienne. Les évènements de mai 2014 avec la visite du premier ministre Moussa Mara attestent tout le scenario français dans notre pays.

La France a crée le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et le soutient sur tous les plans par le canal de ses différents réseaux internationaux. Le Mali est sous domination et occupation françaises. Ce qui se passe actuellement au Mali est moins que la colonisation française  à la fin du 19ème siècle car au moins à l’époque. Comment la France qui a crée le MNLA contre la volonté du peuple malien, contre sa souveraineté et son indépendance impose au Mali à travers l’ONU de ne pas discuter avec les groupes islamistes qui sont pourtant des maliens à part entière comme les terroristes du MLNA? C’est la même France qui avait négocié avec Iyad Ag Ghaly à travers l’ancien ministre touareg nigérien pour obtenir la libération des otages français d’AREVA.

La France avec les événements de Saint Denis a organisé une cérémonie à la tête de laquelle son président M François Hollande a crié haut et fort en lançant aux terroristes que rien ne va les empêcher d’exprimer leurs valeurs. Les autres peuples aussi ont des valeurs. Ils veulent imposer leur façon de justice, de vivre aux autres qu’ils considèrent comme des hommes sans valeur. C’est inadmissible et insultant d’imposer aux maliens une ligne de conduite  à notre peuple à travers ses dirigeants.

 

Qu’en est-il de la Commission dialogue justice réconciliation

La commission dialogue-justice-réconciliation est une coquille vide qui n’a aucune pédagogie qui peut faire face à la situation actuelle. Elle a à sa tête, un brillant professeur de science politique (personne ne peut douter de ses qualités intellectuelles de cadre issu de l’école française et laïque) mais qui n’ a pas le bagage académique de culture islamique pour faire face à la situation sur le terrain. Il ne faut pas avoir le complexe de dire la vérité.

Sur le terrain il n’y a que Ansardine de Iyad ag Ghaly, le FLM (Front de libération du Macina) d’Amadou Koufa, d’An Sardine sud de Souleymane Keita et leurs associés d’AQMI. Ils ont brandi le Coran et les hadiths du prophète Mohamed (salutation et bénédictions soient sur lui). Face à eux, il faut une société civile composée d’oulémas qui peuvent leur apporter des arguments contradictoires. Tous ceux qui composent cette commission, hommes et femmes réunis n’ont aucune compétence académique de culture islamique pour affronter les vrais acteurs de la crise du nord. Qu’est ce que le niamakalas à travers leur association peut dire comme arguments aux salafistes?

Si ce n’est chercher des avantages financiers au près du gouvernement malien! Mêmes leurs leaders islamiques ne peuvent pas les affronter car ils n’ont rien dans leurs têtes si ce n’est organiser des Maoulouds pour dépouiller les pauvres ignorants.

Le chef des leaders islamiques est même disqualifié au près des salafistes car il a déclarés la guerre et à travers ses propos, il avait demandé de détruire toutes les mosquées à obédience wahhabite de Bamako car ce sont les djihadistes qui les occupent. Ce n’est pas pour rien que Mahamadou Djéri Maïga est en train de faire des élucubrations dans les logements sociaux de Tabakoro (logements attribués aux groupes rebelles par le président IBK) en créant une organisation de soutien en sa personne et sponsorisée par l’ORTM.

Il doit partir créer son organisation de soutien à Magnadawaye son village d’origine dans la commune rurale de Sony Ali Ber ou à Nonia (commune rurale de Haoussa Foulane) ou à Gao sa région, ou à Kidal dans sa base politique de l’Azawad. Il sait pourquoi, il est à Bamako. Il a déclaré qu’ils sont pressés que l’armée malienne retourne à Kidal pour sécuriser l’administration. Ils ont été chassés par Iyag Ag Ghaly et tous ceux qui ne sont pas dans son optique seront éliminés.

Nous avons dit à son temps que même s’il y a une querelle entre deux hommes ou des groupes d’hommes, ils doivent laisser la place à la réconciliation. C’est le même Mahamadou Djeri qui avait déclaré sur les antennes des radios FM de Gao dans une arrogance indescriptible que: “Les gens de Gao, Wallahi et encore Wallahi, le Mali c’est fini”.

Lors des dernières festivités de la commémoration de l’indépendance de leur état fantôme de l’Azawad, ils ont marché sur le drapeau malien à Kidal. Qu’il retourne à Kidal pour être sponsorisé! C’est lui qui vient créer une association de soutien en son nom et sponsorisée par l’ORTM. Grâce à ses groupes salafistes comme le MUJAO et Ansardine que Gao et Tombouctou sont restés sur la carte du Mali et de l’Afrique.

Le MNLA de Mahamadou Djeri et de Bilal ag Cherif ont plongé Gao dans l’état de la pierre taillée. Personne ne pouvait circuler ni en voiture, ni à moto entre Gao et Tacharane (dans la commune de Gounzoureye, entre Gao et la commune rurale de Sony Ali Ber.

 

Discuter avec Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa ?

Il faut discuter avec M. Iyad ag Gahly qui n’a jamais demandé la partition du Mali. Ce qu’il a demandé n’est pas impossible et c’est négociable. Avant l’indépendance de notre pays, l’US-RDA est le premier parti politique qui avait demandé l’introduction des medersas dans notre système scolaire. Il a crée aussi des lycées de filles et une Ecole normale féminine.

Amadou Koufa qui  veut rétablir l’Empire peul du Macina, il faut discuter avec lui. Personne ne peut ignorer l’existence de l’empire peulh d’Amadou Cheikhou du clan des Barry qui s’étend sur une partie du Mali jusqu’à Tombouctou, une partie du pays Mossi et une partie de la Mauritanie. C’était un état bien structuré divisé en cinq régions dirigées par des gouverneurs et des conseils religieux.

Tous les domaines sont traités: la justice, l’enseignement, le commerce, le passage des animaux, etc.“Cheikhou Amadou a eu l’idée de développer plusieurs initiatives pour mieux rassembler son empire. Sur le plan du commerce par exemple, il a unifié les mesures sur tout le territoire de la Dina. Pour les tissus, la mesure de longueur choisie était le «kala», c’est-à-dire la coudée augmentée de cinq doigts qui faisait environ 50 cm. Pour les grains, l’unité de mesure utilisée est le «muddi», sensé contenir dix poignées et le lait se voit attribuer le «galmaré» correspondant à la valeur de cinq et dix cauris (les cauris ont longtemps été la monnaie d’échange en Afrique).

L’unité administrative est le village, pouvant comporter plusieurs quartiers ou agglomérations distinctes. Le village était toujours commandé par un homme de condition libre et lettré en arabe. Il portait le titre d’ «amiru», suivi du nom du village. Plusieurs villages formaient un canton, et plusieurs cantons, une province. Le chef d’un campement, quartier ou agglomération peule portait le titre d’«oro wwro». Cet homme avait pour but, de surveiller les prairies, les mares et les passages fréquentés par le bétail.

Les chefs pouvaient être destitués par le grand conseil, dans la majorité des cas. Mais, auparavant, ils devaient passer devant une commission de discipline devant laquelle ils avaient le droit de se défendre (eux-mêmes) ou de se faire défendre. Le coupable, pouvait, selon la gravité de sa faute, être éloigné de son commandement pour un temps, ou être déplacé, parfois destitué. La destitution pouvait comporter séquestration des biens, en cas de meurtre, concussion ou détournement de biens publics ou une indemnité de renvoi si la destitution a été prononcée pour des raisons politiques.” (par Arnold Sènou).

Le message d’Amadou Koufa passe bien dans la tête de son peuple. Personne ne peut ignorer l’Empire peulh du Macina qui a existé et qui a laissé des traces indélébiles  dans les régions de l’ancien empire. Les organismes qui font les enquêtes le savent. Les populations savent aussi qu’Amadou Koufa n’a rien à avoir avec eux, il a  à faire avec l’administration et ses collaborateurs. Prenons le cas de Gao et de Tombouctou sous l’occupation: le vol a disparu dans ces deux régions. Maintenant avec le retour du Mali, le vol a repris de plus de belle. Le vol des animaux, les différents braquages sur les routes sont quotidiens.

Au lieu de parler du terrorisme des djihadistes et le terrorisme organisé dans les villes et campagnes du Mali contrôlé par l’état. Dans la ville de Kayes N’Di, c’est Mamadou Traoré qui a été fusillé au dos, sa maison incendiée et ses 600.000 francs CFA emportés par des terroristes (Kabako, n°724 du 07/01/2016).

Nous l’avons dit dès au départ après le coup d’état qui avait chassé du pouvoir le général-président ATT qu’il fallait une conférence nationale entre maliens. Mais les pions français regroupés au sein du FDR ont mis au pas la junte et le peuple malien.

Quel message, M Tiébilé Dramé et ses amis du PARENA peuvent apporter à M. Iyad ag Ghaly et M. Amadou Koufa, deux salafistes qui n’ont que deux documents fondamentaux comme base de négociation: le Saint Coran et la sunnah de l’envoyé de Dieu? Ils ne connaissent rien du Saint Coran. Et ce n’est pas avec leurs termes de démocratie qui peuvent convaincre. M. Iyad avait rencontré un imam songhay de Gao et ce dernier l’avait mis au pas. Et depuis qu’Iyad a quitté Gao, il n’est plus revenu. Ce sont de tels hommes qui peuvent discuter avec les salafistes. Il fallait discuter avec eux dès au début. Et il faut le reconnaître, le chef du PARENA l’avait fait avant l’intervention des troupes françaises au Mali.

Il connaît bien aussi tout le monde du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et principalement le leader d’An Sardine car il a été ministre des zones arides et semi-arides du président Konaré. Pourquoi les choses n’ont pas bougé? Et pourtant, c’est M. Iyad ag Ghaly qui a libéré les prisonniers militaires maliens? Il était inutile d’appeler la France et l’offensive d’Iyad sur Konna, la France n’est pas étrangère à cela. C’est pour justifier son intervention et coloniser le Mali. Ils sont là pour occuper le Mali et non faire la guerre aux terroristes.

Nous pensons que le Président IBK a bien entendu la déclaration de l’ancien Premier ministre français, M. Dominique de Villepin qui a été très clair. Il a dit en substance qu’ils récoltent ce qu’ils ont semé. Ils ont été en Afghanistan, en Irak, en Libye et c’est ce qui a accouché l’état islamique qu’on appelle DAECH, “une main invisible”. Il a bien dit qu’on ne peut pas faire la guerre à une main invisible. Il a bien dit qu’il est très difficile à la France de gagner cette guerre.

 

Il y a un danger qui couve le Mali

La présence des chiites au Mali. Le Mali est plein de chiites et ses derniers sont solidaires des uns et des autres. Un nouveau front chiite est né au Nigeria et leur chef vient d’être incarcéré par le gouvernement fédéral à la suite de combats meurtriers où 300 éléments chiites ont été tués. A la suite de ça, l’Iran demande par voie diplomatique la libération immédiate et avec insistance de ce leader chiite nigérian. Voici une autre façon de s’immiscer dans les affaires intérieures des autres pays.

Le cheikh Al-Nimr, chiite saoudien exécuté par les autorités de son pays à la suite d’une sentence n’est pas iranien mais saoudien. Personne ne doit être au-dessus de la loi de son pays. L’Iran avait exécuté plusieurs de ses personnalités pour haute trahison dont Sadegh Ghotbzadeh (ministre des Affaires Etrangères) qui a été fusillé le 15 septembre 1982.

Il y a différents internautes qui disent que l’Islam est une religion des arabes. Ce n’est rien que de l’ignorance. Ils demandent le retour aux valeurs africaines. C’est de l’ignorance. Toutes les cultures ne sont pas positives. Si c’est ça, ils approuvent ce qu’une femme zimbabwéenne a fait après la mort du père de son enfant. Elle a prit comme époux son garçon. En dehors de toute religion, cela est inadmissible car l’homme n’est pas un animal. Elle a été chassée par les habitants de son village. Et pourtant ceux-ci n’étaient pas musulmans et ils étaient seulement africains.

L’Islam a gardé toutes les valeurs positives d’une ethnie ou d’une tribu ou d’un peuple. Tous les arabes ne sont musulmans et tous les musulmans ne sont pas arabes. Dieu ne rassemblera pas le jour de la Résurrection les hommes en ethnies ou tribus mais en communautés. Les Maliens doivent comprendre que le Mali a eu la reconnaissance internationale grâce à l’Islam. L’Empire du Ghana avait plusieurs mosquées malgré qu’il ait la pratique de l’animisme. Il y avait douze (12) mosquées dans l’empire du Ghana et une était consacrée à la prière de vendredi. L’empereur Kankou Moussa, avec sa visite en Arabie en pèlerinage, a été le libérateur de l’homme noir et particulièrement du soudanais.

Le Mali est reconnu en Egypte, en Arabie, etc. Tout ça, c’est l’Islam qui l’a fait. Abou Lolo Firoz qui avait assassiné le calife Omar (Qu’Allah l’agrée), était un esclave perse non musulman. Cela démontre qu’il y avait des non musulmans dans l’état islamique de l’époque. Nulle part, il n’est dit de tuer les non musulmans dans un état islamique. En fait ce sont les ennemis de l’Islam qui propagent de telles idées.

De la même manière où les Etats actuels ont fait leurs lois, l’homme doit savoir qu’il y a la loi de Dieu et la vie ce n’est pas le libertinage. Chacun est libre de penser mais le monde appartient à Son Propriétaire et personne en dehors de Lui ne peut le contrôler. Le monde occidental ne pourra rien car ils sont paniqués et il y a une crise sérieuse chez eux: leurs propres citoyens sont convertis en musulmans. Tout le problème est là. Ils ont préparé de leurs propres mains leurs menottes. Ils seront battus et il n y a aucun doute là-dessus.

Il faut aller à l’essentiel et discuter avec tous les groupes armés sans exclusion comme le Mali est parti avec la démocratie intégrale. Il y a ceux qui ne représentent rien comme le MNLA mais qui est brandi par la France pour occuper notre pays à travers ses secondes mains qu’elle a créées par l’ONU pour légaliser sa présence d’occupation du Mali. Ceux qui tiennent le bout sont les groupes salafistes. Et même si on tue Iyad Ag Ghaly ou Amadou Koufa, ils auront des remplaçants comme Oussama ben Laden a eu un remplaçant. C’est l’idéologie du salafisme.

Il faut comprendre aussi que l’Islam fait partie de la culture malienne. Le ministre des Affaires Etrangères du Tchad a été très clair en tirant le bilan de la présence des soldats tchadiens sur les théâtres des opérations au Mali et au Nigéria. Dans cette affaire du Mali, chaque puissance a son agenda. Et c’est ce qui complique le problème.

Il ne faut pas s’agripper sur le mot laïc qui n’est pas une culture africaine mais un mot emprunté de l’état français. “Lever pour une minute de silence”, les médailles, lever les verres à l’honneur de quelqu’un ne sont ni une culture songhay, ni bambara, ni Sarakholé, ni dogon, ni malinké, etc. mais une culture française d’obédience chrétienne.

Le Mali est recolonisé et c’est aux Maliens de se ressaisir. Et si le PARENA dit de discuter avec les groupes islamistes de Iyad Ag Ghaly et de Amadou Koufa, le président IBK doit saisir l’occasion. Il ne peut pas rester trois ans après son plébiscite par le peuple malien sans visiter les régions du nord. Cela revient à un abandon de facto de ces régions.

Qu’Allah Le Tout Puissant aide les maliens à sortir de ce trou et à s’entendre sur l’essentiel. Amine.

Yacouba Aliou, Bamako

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1 commentaire

  1. A reflechir mille fois;seul un sursaut national et une vraie prise de conscience feront du Mali un pays à envier.L' espoir est permis par la Grace de Dieu.Qu'ALLAH benisse le Mali

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