Le septentrion fait perdre la tête Malien moyen, les cadres et les dirigeants politiques tous confondus ont été ébranlés, choqués, comme médusés par la nouvelle de la perte des 2/3 du Mali. Le coup fut terrible, soudain, inattendu, brutal, comme une gifle qui laisse pantois, un peu sonné et K.O. debout les jambes tremblantes. Au Mali, on ne sait plus où donner de la tête. On court à gauche, à droite cherchant un repère, une bouée de sauvetage, bref un miracle. C’est en ce moment précis de désespérance que le peuple se tourne vers ses dirigeants. Hélas ils ont disparu tous ces beaux parleurs, ces faux bâtisseurs d’empires. L’imposture a des limites. Désormais le Mali fait face à l’évidence de son impuissance.
L’hypocrisie des organisations internationales, la vanité des partis politiques, la et des partis politiques, la nullité des sociétés civiles, et l’écrasante stupeur de la population, se passent de commentaire. Des sommets bidon, des soi-disant chefs d’Etat de la sous-région n’impressionnent plus personne. Les rois sujets ont perdu leur superbe arrogance à trop amuser la galerie, ils ne font plus rire. Des postures théâtrales pédantesques ne font plus d’effet. Le peuple appelle les chefs qui peuvent et qui veulent le sortir de l’abîme.
De l’empire au hameau !
Le Mali de Soundjata, le Mali de la Charte de Mandé, le Mali de la prospérité de Kankou Moussa, le grand empire du Mali démocratique est devenu une peau de chagrin parce que rongé par l’imposture, le mensonge, l’hypocrisie, bref de tous les maux des temps modernes.
L’Empire est devenu une République, la République est devenue une nation amputée de ses 2/3. Situation intolérable qui exige une solution radicale et rapide. Pour ce faire, il faut remonter à la source de nos maux. Tous coupables, une culpabilité collective en nous laissant berner par des apprentis sorciers, ces nouveaux valets des puissances impérialistes qui se cachent derrière les organisations internationales qui, comme des criquets migrateurs, s’abattent sur nous, sur nos matières premières, nos ressources, nos épices et même nos cerveaux.
Révolution et coup d’Etat !
Un coup d’Etat qui réussit est une révolution ; quand il échoue, c’est un putsch. Tout changement d’Etat par la violence mérite une explication. La justification la plus courante, c’est ce qu’on appelle la mauvaise gouvernance, ça peut être arbitraire, dictature, injustice et tout le reste. L’organisation sociale repose sur un contrat fondé sur les droits naturels ; le respect de la vie, la liberté, la propriété etc.
Le non – respect du contrat social fait obligation et donne droit au peuple contractant majoritaire de se révolter pour recouvrer ses droits naturels. La révolution américaine proclame la légalité de l’insurrection armée contre les institutions britanniques. La révolution française de 1789, la révolution française de 1830, la révolution française de 1840, la révolution française de 1848, la révolution culturelle chinoise de 1965-1969.
L’histoire nous enseigne qu’au terme de trois partages successifs (1772-1793-1795), la Pologne fut rayée de la carte de l’Europe. De nombreux Polonais en exil menèrent alors une action patriotique. Surtout le Congrès de Vienne (1815) l’intégra à la Russie. L’action patriotique reprise à l’étranger aboutira à sa libération et son indépendance fut proclamée en 1918 et ses nouvelles frontières fixées au Traité de Versailles.
En plus de la révolution soviétique de 1917, ce sont là des exemples historiques probants. Trop facile de condamner un coup d’Etat comme on a coutume de le faire de nos jours. Des champions des Constitutions et des institutions plus ou moins vraies ; plus ou moins conformes à la volonté générale semblent condamner tout coup d’Etat sans discrimination en les accusant de tous les pêchés d’Israël. Il faut bien garder les intérêts de ses patrons ! En veillant sur la stabilité et la continuité du statu quo au grand bonheur des investisseurs amis.
Le coup d’Etat peut être bon ou mauvais selon qu’on l’effectue pour des patrons ou non. En IRAN contre Mossadegh, au Chili contre Salvador ALLENDE, en Lybie contre Kadhafi, Madagascar, Haïti, le Yémen, au Libéria contre (Samuel N’Do-Charles TAYLOR). ATT renverse MOUSSA, vive ATT ! Sanogo renverse ATT, à bas Sanogo ! Tout ça ne fait pas sérieux.
Quoi de neuf ?
Le énième sommet de la CEDEAO sur la crise du Mali ressemble de plus en plus à une kermesse de bouffons. Si la situation n’était pas tragique, on en rirait à tout rompre. De réunion en sommet, on revient sur des accords « librement signés, solennellement proclamés ». La somme énorme de ces incohérences, ces multiples violations d’engagements sont les signes évidents de l’incapacité essentielle des princes qui nous gouvernent, en lieu et place de vrais patrons de soi-disant organisations internationales.
En réalité, il n’y a rien de nouveau dans tout cela. Depuis la rencontre fatale entre l’Occident et l’Afrique, celui-ci se nourrissait de celui-là, le destin de l’Afrique malheureusement est de servir de plat à l’insatiable appétit d’ogre du Blanc. Et pourtant, les méthodes ne sont plus les mêmes. Auparavant, on nous assassinait sans anesthésie, au son de la fanfare : liberté, justice, démocratie, droit de l’homme, humanisme, et l’universalisme. C’était-ma foi-plus gentil. Mais maintenant, on a cessé de porter des gants de l’hypocrisie, on y va avouer cela tout de « go ».
On nous écorche vif, on mutile hommes, femmes et enfants, sous la conduite et la surveillance stupide des minables proconsuls désormais appelés Présidents.
La situation du Mali n’est ni surprenante ni inédite, elle a été planifiée, exécutée scientifiquement avec méthode et application depuis le début des années cinquante (50) avec la création de l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS), sous la signature de René COTY, de Guy MOLLET et de Félix HOUPHOUET-BOIGNY. Le printemps Arabe n’est que l’avatar du grand Maghreb, le rêve d’un De gaule vieillissant embourbé dans le désert ou sable algérien. Les martyrs et les supplicés libyens font partie de la mise en scène machiavélique et grotesque, le petit Sarkozy ne pouvait seul monter. En plus de toute l’armada impressionnante dévastatrice de la logistique de dernier cri, il a fallu le complot et la complicité de tout ce beau monde qui nous veulent du bien. Je ne donnerai pas ma tête mais mon doigt à couper. Le K.O. dont souffre le Mali fait partie de ce plan infernal.
Aberrations et humiliations !
Depuis le putsch du 22 mars, la Communauté Internationale, sourde et aveugle aux réalités maliennes sous l’égide de la CEDEAO, n’a cessé d’adresser des menaces plus ou moins absurdes, des injonctions plus ou moins humiliantes, des conditions plus ou moins aberrantes.
Des dernières trouvailles de la CEDEAO réunie à Abidjan sans le Mali, et pourquoi pas contre le Mali, on a unilatéralement défroqué le Capitaine SANOGO de son statut d’ancien président, statut dont ladite organisation s’honorait de lui avoir attribué sans qu’il en fit la demande. Ce n’est ni la première ni la seule violation de l’Accord-cadre allègrement concocté pour les maîtres du jour. Nos nouveaux et provisoirement Seigneurs viennent de nous lancer par voie de presse une invitation à la meute de la gent politique pour aller assister à la formation d’un gouvernement d’union nationale.
No comment, s’il y avait un commentaire à faire la diplomatie sous- régionale à un besoin extrême d’apprendre les bonnes manières. Elle n’a aucune obligation encore moins aucun droit de traiter le Mali, un pays voisin et ami, comme on traiterait un ennemi. La médiation a une limite prescrite par les bonnes manières. La diplomatie, c’est l’art de l’élégance dans les relations humaines. Non, le Mali n’a pas besoin de ça ! Pas du tout ! Il a encore du ressort pour rebondir et retrouver sa dignité.
Acceptons de mourir debout que de vivre agenouillé devant l’ennemi.
Le temps use le mensonge et polit la vérité.
Somita Kéïta, Dravela Rue : 364 ; Porte : 150
E-mail : sonikeit2@yahoo.fr
Monsieur Keïta, merci pour ce cours moins convainquant.
La communauté internationale, évalue la situation malienne à sa juste valeur.Le Mali qui fassait face à des islamistes et aux groupes armés dans le nord, n’avait pas besoin de coup de force à Bamako.
Sanogo et ses complices sont responsables de la debacle des militaires dans le nord, mais aussi de la situation socio, politique et économique catastrophique sans précédant.
Cessons de mentir au peuple, ce coup d’état n’a amené que le K.O et la honte au Mali.
Faisons économie de tous ces details, les militaires, depuis plus de 100 jours, quelles sont les mesures prises afin de lutter contre les rebels et les islamistes?
Le rejet de l’appui de la communauté et les intox de la population qui accompagnent, resultent de la peur de Sonogo de voir diminuer ses influences sur le Gouvernement et assurer sa main mise sur l’armée en lieu et place des ministres de la defense et de l’interieur.
La CEDEAO, et l’UA ont des informations et même des preuves de tortures et de meurtres perpetrés au lendemain du 22 mars 2012
Merci
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