Le Mali dans la tourmente : Qui tire les ficelles ?

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Depuis la vague d’évènements qu’a connus le Mali dans la période de mars 2012 et celle d’août 2020, ayant successivement emporté les régimes d’Amadou Toumani Touré et d’Ibrahim Boubacar Kéïta, le Pays se trouve dans une tourmente, marquée par un cycle infernal de crises multidimensionnelles (instabilité politico-institutionnelle, attaques terroristes récurrentes, insécurité persistante), qui n’a pas encore connu son épilogue. Surtout, quand des agitateurs,  autour du projet de nouvelle Constitution, cherchent à imposer au peuple souverain du Mali, au nom de leur agenda caché, ce qui ressemble à la loi de la jungle.

Qui sont ces agitateurs autour du projet de nouvelle Constitution ? Au Mali, chaque jour qui passe, complique un peu plus  la situation très fragile du pays. Qui est  malheureusement très agitée en ce moment, par la fronde d’une nouvelle race d’opposants hybrides, doués dans l’art du mensonge, du chantage, de la diffamation et de la manipulation de l’opinion publique. Par leurs agitations qui prennent,  de plus en plus, l’allure d’un embrouillamini. Ces opposants  sont assimilés à de vrais conspirateurs à la solde d’une puissance étrangère.

Hier opposés sur toutes les questions de la Nation, ces agitateurs aux colorations hétérogènes,  profitant de l’instabilité et de la fragilité des institutions de la République, dissimulent leurs divergences et leur égoïsme pour faire  de la perfidie, leur cheval de Troie. Ce, afin d’atteindre leur objectif ultime : celui de la conspiration contre les institutions de l’Etat. Aussi, ils utilisent la théorie du chaos, pour détruire tout ce qui reste  de la République qui a cependant, retrouvé sa vraie souveraineté à laquelle aspire le peuple malien, longtemps soumis au joug d’une France arrogante, paternaliste, néocolonialiste et prédatrice.

Ainsi, pour les besoins de la cause, ils se retrouvent dans des rassemblements de circonstance dénués de toute sincérité, tel que le Cadre d’échanges des Partis et regroupements de partis  Politiques. Qui sera rejoint probablement, dans les jours à venir,  par l’Appel du 20 février pour Sauver le Mali (Un mouvement composé de politiciens, de magistrats et d’hommes d’affaires, etc.,). De même  que par la Ligue Malienne des Imams et Erudits pour la Solidarité Islamique, pour la plupart issus de la mouvance démocratique des années 90 et du régime d’IBK.

Il y a près de deux ans, le Cadre d’échanges des Partis avait tenté mais sans succès, de boycotter les Assises Nationales de la Refondation (ANR). Aujourd’hui, ces trois regroupements hétérogènes sans vision claire, tentent par tous les moyens légaux comme illégaux de remettre en cause, les réformes politico-institutionnelles en cours et dont certaines sont déjà sorties du chantier comme la mise en place de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) et le projet de nouvelle Constitution qui sont une émanation des ANR. Leurs agissements suscitent tant de controverses au point de diviser les maliens au moment où les Autorités de la Transition de Rectification s’investissent beaucoup pour préserver l’unité nationale, très fragilisée  et la cohésion sociale,  autour de l’union sacrée tant chère au Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta.

En effet, depuis quelque temps, les opposants hybrides,  dont il est ici question, s’engouffrent dans un charivari inutile contre le projet de nouvelle Constitution, au moment où la République est plongée dans des crises profondes et complexes et confrontée ces dernières semaines, aux accusations gravissimes, infondées, dirigées contre les Forces Armées et de Sécurité du Mali, par le biais du rapport biaisé et cousu de fil blanc de la Commission  des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme, dans les évènements survenus à Moura du 27 au 31 mars 2022.

Leur déchainement haineux et revanchard, qu’ils expriment tous les jours au cours des rencontres, des meetings et des réunions officielles ou officieuses contre la Transition, est vu par beaucoup d’observateurs comme le fait d’avoir été écartés au partage des délices de Koulouba auxquels ils avaient été habitués sous les régimes successifs des trente dernières années. D’autres diront, qu’ils jouent au compérage pour le compte d’une puissance étrangère Qui leur a promis monts et merveilles, une fois que le régime de la Transition aura été mis en disgrâce. Voilà pourquoi toutes ces astuces sont utilisées par les uns et les autres, pour arriver à leurs desseins funestes. Une posture suicidaire qui pourrait tourner contre eux.

Projet de nouvelle Constitution et laïcité, parlons-en !

Le lundi 27 février 2023 dans la salle des banquets du palais de Koulouba, le Président Assimi Goïta reçoit solennellement des mains du Président de la Commission de Rédaction du projet de nouvelle Constitution. Depuis, certains partis politiques, certaines associations de la société civile et des leaders religieux issus de la Ligue des Imams et Erudits, ne dorment plus par les deux yeux, irrités par cette décision des Autorités de la Transition. Ainsi, dans leur mic mac, ces acteurs politiques trouvent que les Autorités de la Transition n’ont aucune légitimité pour toucher à une seule virgule de la Constitution de 1992.

Pourtant, faut-il le rappeler, toutes les Constitutions du Mali,  de 1960 à nos jours, ont connu des changements notoires pendant les périodes transitoires des régimes politiques. Ce qui montre à suffisance que ces périodes sont celles mises à profit pour l’élaboration de nos différentes Lois Fondamentales, dont le présent projet de nouvelle Constitution qui sera soumis en référendum le dimanche 18 juin 2023.

Quant aux leaders religieux, ils s’arcboutent à cor et à cri, sur le concept de la laïcité qu’ils  trouvent contraire aux préceptes de la religion d’Allah dont il s’éloigne, lâchent-ils. Dans leur mic mac pour se donner de la voix et étouffer la volonté populaire à s’exprimer par référendum, ils passent à la vitesse supérieure en jouant à la surenchère, aux mensonges, à la manipulation et même à l’intimidation, tout en envisageant le recours à toutes les voies à leur disposition, pour empêcher la tenue dudit référendum qui constitue une étape importante dans la mise en route des autres réformes politiques et institutionnelles attendues, devant aboutir aux élections présidentielles, législatives et sénatoriales, etc.

En réalité, en analysant de près la position des uns, qui rejettent en bloc toute idée de nouvelle Constitution  et de celle des autres qui s’opposent à l’usage dans ce projet de nouvelle Constitution, le concept de laïcité définissant la forme de l’Etat dans son article 30, on se rend compte que leurs arguments ne se justifient pas. Ils ont tout simplement un agenda commun qui n’est plus un secret de Polichinelle.

Le projet de nouvelle Constitution,  comme on peut le constater, apporte des innovations de taille qui ne figurent pas dans la Constitution de 92,  qui a montré toutes ses limites. Elle ne répond plus aux réalités du moment et ne tient pas en compte les vraies aspirations d’un peuple qui exige aujourd’hui, une gouvernance vertueuse et de rupture basée sur la transparence dans la gestion des affaires et une justice égale pour tous, entre autres.

S’agissant de la question de la laïcité qui fait beaucoup parler d’elle et celle du mariage, ce projet de nouvelle Constitution est sans équivoque. Il définit la laïcité comme le  principe de séparation dans l’Etat, de la société civile et de la société religieuse et d’impartialité ou de neutralité de l’État à l’égard des confessions religieuses. Autrement dit, l’Etat par cette neutralité, reste à équidistance de toutes les confessions religieuses du pays. Elle se fonde sur la liberté de conscience et le libre exercice des cultes dans le strict respect de la loi de la République.

La laïcité ne s’oppose pas à la religion et aux croyances tel qu’affirmé dans l’article 32 du projet de nouvelle Constitution, contrairement à ceux qui tentent de le faire passer pour une zoonose bactérienne de Yersinia pestis ou la maladie de la peste. Son objet est de promouvoir et de conforter la cohésion sociale fondée sur la tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle.

Quant au Code de mariage, le projet de Constitution le désigne clairement dans son article 9, comme une union entre un homme et une femme. Ce qui exclut d’office, toute idée de perversions sexuelles comme l’homosexualité et la sologamie. Comme on le voit bien, le projet de nouvelle Constitution, s’il venait à être adopté, consolidera sans doute, l’unité nationale, renforcera la cohésion sociale fortement ébranlée par la série de crises sécuritaires que connait le pays, depuis 2012. Il  protègera au mieux, les intérêts et les libertés des personnes,  grâce aux institutions fortes et stables qui y sont prévues.

Voilà ce qui montre bien, que la question de laïcité, n’est qu’un faux prétexte que brandissent certains leaders religieux (bien connus des maliens).  Qui jurent sur tous les Saints, qu’ils porteront un coup sérieux au référendum du 18 juin. Pendant ce temps, les Autorités de la Transition sont, en toute sérénité, préoccupées à l’organisation du scrutin référendaire. Elles mobilisent tous les moyens financiers et techniques, autour de la formation des acteurs au processus, sensibilisent  et l’informent à travers des campagnes de vulgarisation,  sur le  projet de nouvelle Constitution. Cela,  dans les structures scolaires et universitaires et en direction des populations sur toute l’étendue du territoire national.

La démarche, à la fois pédagogique et participative, ainsi engagée par les Autorités de la Transition, a déjà porté ses fruits en attendant les statiques du vote du 18 juin 2023. Qui mettront définitivement fin aux spéculations et aux agitations  de tous ceux qui sont contre cette volonté populaire affichée. Quoi qu’on pense, le Mali a aujourd’hui  un sursaut national pour relever les nombreux défis auxquels, il fait face depuis plus d’une décennie. Par conséquent, personne n’a intérêt,  y compris ceux qui tirent les ficelles, que le pays bascule du purgatoire aux brasiers.

Dr Allaye GARANGO, enseignant chercheur-Ensup/ Bamako (Mali)

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14 COMMENTAIRES

  1. Pire que la tourmente, le Mali est dans le gouffre de la démence collective. Du 20 août 2020 à ce jour, le mensonge d’État n’a fait s’accentuer crescendo, au vu et au su de tous en enfonçant chaque jour un peu plus le pays dans les abysses de la misère. De violation en violation, d’abord de la constitution puis ensuite des lois et décrets, au nom d’un patriotisme frelaté, le peuple est bâillonné pour s’accommoder des agissements d’une bande de bidasses scélérats et de politiciens dévergondés. Et ne pas reconnaître ces faits, c’est faire preuve de limite dans l’analyse factuelle de l’état actuel de ce pays. En s’acharnant à vouloir coûte que coûte donner un sens et des honneurs indus à un régime “illégal et illégitime”, et passible de crime imprescriptible contre le peuple, les élucubrateurs zélés finiront à la potence de l’histoire. Car les faits sont têtus.

    Pensées rebelles.

    • Rebel mon frere, est-ce que les avions et hélicoptères de combats que nous avons tous vu sont illégaux et illégitimes tout comme les chars de combat, les véhicules blindes, les victoires contre les terroristes, etc.? Je pense que tu dois ‘mettre un peu d’eau dans ton vin rouge de la maudite France’ ou sinon dans ton ‘gnamaku dji’ d’Abidjan pour refuser la simplicité en nous récitant les lignes de la Constitution de 1992 qui est la xerox-copie de la Constitution de France de 1958 et qu’ Alpha, ATT et IBK ont tous trois tente de modifier! Le regime que nous avons est un regime Malien qui est géré par les fils du Mali qui aiment le Mali plus qu’Alpha, ATT, Dioncounda, IBK, Ba Daw, Moctar Ouane, Bocar Treta, Marimathia Diarra , Tieblen Konare-Drame, Modibo Side, Soumana Sacko, Daba Diawara, Imam Mahmoud Dicko, Konimba Sibide, Kaou Djim, Moussa Joseph Mara, Soumare, Karim Keita, Tieman Hubert Coulibaly, Boubou Cisse, Igor Diarra, Ben Barka, Mahamadou Camara, Foune Bouare, etc….

  2. Il faut être de très mauvaise foi, aveugle ou inconscient pour dire qu’on n’est pas dans la tourmente. C’est même pire que sous ATT et IBK, car u moins eux, ils savaient où aller.
    Cela ne m’empêche pas pour autant de rendre hommages aux FAMAS, lesquelles se battent depuis 1990, et maintenant commencent à relever la tête, à rendre son honneur et sa dignité perdus au peuple du Mali. Il faut arrêter de politiser le leur travail. C’est l’armée du peuple, issue du peuple au service du peuple, elle n’est l’apanage d’aucun parti ni mouvement politiques.
    Tous ceux qui gesticulent en son nom ne sont que des opportunistes

    • Avec ATT c’était le partage du Gateau-Mali et IBK la famille d’abord et la grande surfacturation qui nous a amene dans le gouffre! Soyons humbles Darafara Zan, dignes, vertueux et honnêtes. ATT a mal gouverne et IBK pire. Les FAMA relèvent la tete a cause de la transition et le courage et la vision d’Assimi et de son equipe, nous les remercions pour avoir redonner au peuple Malien sa dignité, sa fierté, son honneur et sa souverainitte!

  3. Kinguiranké toi tu ne vis pas au Mali quel Mali Kura ? Quand on recrute les gens à l’INPS de manière cavalière et quand on est entrain de mentir au peuple où se trouvent les cartes biométriques ? Menteur respecte un peu ta dignité toi tu as fui le pays ^pour aller chez les français qui t’ont suffisamment exploite maintenant t tu te montres un patriote de la 25 è heure mon œil, va au Nord combattre au lieu de rester ici à nous raconter des balivernes , c’est toi qui dit que es autonome économiquement quel insanité connais tu le mot autonomie ? Pauvre menteur et fanfaron

    • ama tu resteras malheureuse et aigrie, dommage, sors de cette attitude negative pour faire partie du Mali-Kura

  4. Pour un professeur chercheur c’est lamentable dans le raisonnement, dans le fond. Il surfe sur les différents entre les groupes d’opinion npiur se faire une place au soleil; c’est pas honteux ?

  5. C’est ainsi que se crée le fascisme, quand on considère que ceux qui critiquent la gestion autocratique du pays sont des traitres à la patrie et pactisent avec de prétendues puissances étrangères.
    Ainsi que Modibo Keita a éliminé ses opposants en les envoyant mourir dans le désert du Sahara. Ainsi que Moussa Traoré a agi en éliminant les siens.
    Nous devons sortir de la passion et ouvrir les yeux. Il n’y a pas d’homme providentiel sans peuple providentiel. Chaque malien et chaque malienne est appelé à se remettre en cause. Tout le problème est là.

  6. How much did it cost NATO France to buy Dr. Garango or did NATO france just buy him rewriting article NATO France likely wrote that NATO france want published under Dr. Garango name? Macron have to love way Dr Garango kiss french NATO asses. Dr. Garango did Transitional Government eliminate corruption money you received from likely partnership with corrupt party that received corruptly gotten funds unto Transitional Government now governing Mali took over governance? Dr. Garango you seem like a very angry man so willing to lie you fail to perceive when you tell some lies like ones in article everyone believe you lying. They all are correct.
    I hope you come back to reality of Mali is moving forward by correct process which is to create infrastructure that will allow Malians to do what is to be done.
    Transitional Government is doing what works plus evolving Mali outdated ineffective methods of operating government but it seem Dr. Garango would prefer Malians staying on passage of insecurity clearly leading to genocide as oppose to in somewhat rapid steps plus stages action evolving to what work work that efficiently move us closer to competent security plus positioning us to manage challenge of unstoppable accelerating Global Warming that wait for no one. Once we get past Dr. Garango intellectual speaking or/ plus writing it is clear Dr. Garango is educated but dangerously stupid as so many in NATO France employment seem to be. Dr. Garango will lead all who follow him astray to varying amounts of detriment. We do not need anymore like Dr. Garango.
    Henry Author Price Jr aka Kankan

  7. Allaye, nous ne pensons pas que tu vies au Mali si tu penses que nous sommes dans la tourmente des années ATT ou IBK, reveilles-toi de tes hallucinations pour comprendre que le Mali-Kura est en train d’aller de l’avant et avec le support de tous les patriotes Maliens. Maudits soient les prophètes de malheur pour notre Nation!

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