Le Mali d’abord ! Lettre ouverte à tous mes compatriotes Maliens

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Suite à l’agression contre la personne du professeur Dioncounda Traoré, on vient au Mali, une fois de plus de porter atteinte à la dignité et à l’honneur d’un homme, citoyen qui à pourtant, hélas, tout donné pour sa famille, son pays, l’Afrique et le monde, au regard du parcours exceptionnel d’un homme exceptionnel.

Amadou Soulalé

Cet acte innommable et ignoble est en contradiction avec la charte de la déclaration universelle des droits de l’homme et du Citoyen et surtout celle de Kurukanfuga dont on se glorifie.

Cependant, au delà de cet acte inqualifiable, l’on vient de livrer le Mali aux commentaires de ceux là-même qui  lui vouaient estime et respect, voire ‘’l’idolâtraient’’ tant pour  ce qu’il fût dans la marche héroïque de l’histoire de l’humanité que pour le degré de maturations de son processus démocratique. Un Mali auquel plusieurs pays et plusieurs civilisations sont aujourd’hui redevables en termes de repère…

L’agression contre la personne du président Dioncounda Traore, le 21 mai 2012, est purement et simplement une atteinte grave à la République dans tous ses fondements parce qu’au delà de tous les argumentaires spécieux et fallacieux, il incarnait encore la République conformément à l’article 36 de notre loi fondamentale, au nom de laquelle tout patriote devrait se garder de poser des actes qui soient de nature à jeter l’honneur, la dignité, la grandeur de notre pays aux charognards.

En tout cas, la République du Mali est, aujourd’hui, malade, malade, de l’intolérance, de l’incompréhension et de la méchanceté des hommes, malade de la méfiance des uns à l’égard des autres, malade  de l’absence d’une véritable éducation citoyenne dont la résultante est la dégradation des mœurs sociales.

Pour le Mali, nous nous devons de transcender les problèmes crypto personnels, les rancœurs, les déchirements, voire toute forme de dissension ou de clivage, pour ne penser qu’au Mali. Oui, le Mali d’abord.

Il ne doit point s’agir d’une simple profession de foi ou d’un simple slogan creux, utilisé à de funestes fins politiciennes ou mercantilistes mais un comportement en permanence.
Nous devons être habités par ce credo de façon quasi obsessionnelle. Après tout, c’est le seul unique combat qui vaille.

Pour ce faire, il faudra éviter le piège d’une ‘’vision dualiste’’, c’est-a-dire des « pros » et des « antis », prêts pour un combat mortel préjudiciable à la cohésion sociale car si nous aimons le Mali (aimer le Mali, c’est aimer soi même) nous devrions avoir peur pour lui (le Mali) au regard des signes et des  images destructeurs qu’on en donne.

Si le Mali, notre chère Patrie, est la préoccupation commune et le souci majeur et réel de l’ensemble des acteurs de toute obédience, il faudra alors éviter tout populisme et toute tendance à l’exclusivisme pour ne pas jeter davantage l’huile sur le feu.

Que dorénavant personne ne se serve des attributs du professeur Dioncounda Traoré ou du Capitaine Amadou Haya Sanogo pour défendre sa chapelle en vue d’une éventuelle et hypothétique ascension personnelle au détriment du Mali fortement éprouvé dans sa partie Nord par le fait d’apatrides, qui ont eu l’indécence de commettre la forfaiture en prenant les armes contre leur « patrie » au nom d’une indépendance fictive (déjà mort-née) et d’une prétendue idéologie islamiste contraire à toutes dispositions du « Saint Coran » et à tous les enseignements du Prophète Mohamed (PSL).

Ressaisissons-nous car ni le Président Dioncounda Traoré, ni Amadou Haya Sanogo n’approuvent ces dérapages (Violences physique, verbale et médiatique des pyromanes de tous les camps) préjudiciables à la démocratie  véritable.

Ils sont tous animés d’un idéal partagé, celui de la restauration de la cohésion sociale fortement entamée et de la reconquête du Nord, quoique cela puisse nous coûter.

Evitons donc de les présenter dans deux schémas antinomiques agissant sous la dictée des « pro » et des « anti ».

Chers Compatriotes,

L’heure n’est plus à l’activisme, à la surenchère verbale et médiatique, à l’ostracisme, à la chasse aux sorcières mais plutôt à la défense et  à la sauvegarde de notre destin commun, le Mali d’abord !

Le Mali d’abord, parce qu’au-delà de nos différences (légitimes), nous devons désormais consacrer toute notre énergie à la reconquête du Nord, à la restauration de l’autorité de l’Etat et à la consolidation de notre système démocratique. Sinon n’était-il pas préférable de faire un sit-in devant le Ministère de la Défense,  la Présidence de la République, la Primature jusqu’à la libération totale du Nord, au lieu de cette violence urbaine ? Que répondre aux pays amis et frères qui ont apporté aide et assistance humanitaire au nom d’une solidarité humaine qui ne connait ni frontière, ni couleur  de la peau ? Sachons être dignes de notre histoire et de notre culture.

L’heure est donc au ressaisissement pour sortir rapidement de cette situation cauchemardesque.

Les  violences verbales et toutes activités susceptibles de perturber l’ordre public, la cohésion sociale et la quiétude du citoyen doivent être rangées dans les placards de l’oubli pour faire place désormais au dialogue social inclusif sans préjugés, seul thérapie véritable pour un peuple en période d’incompréhension à la recherche de ses repères fortement brouillés  par les contingences de l’histoire.

A cet effet le Professeur Dioncounda Traoré, Président de la transition, le Docteur Cheick Modibo Diarra, Premier  Ministre de la Transition, Le Capitaine  Amadou Haya Sanogo, Président du CNRDRE et les Responsables des confessions religieuses (El Hadj Mahamoud Dicko, Monseigneur Jean Zerbo, Pr. Daniel Coulibaly) doivent chacun en fonction de la mission, enclencher le processus de ce dialogue par des mécanismes qu’ils jugeront efficaces et appropriés pour la circonstance.

Quant à l’attitude du Premier  Ministre,  l’homme est resté dans une posture à la fois digne et intelligente face à une situation qui a créé inquiétude au sein de la population. Son adresse à la Nation était assez révélatrice et tous ceux qui ont pu l’analyser, en ont tiré toute « Substantifique moelle »

S’agissant des critiques formulées à tort ou à raison contre la CEDEAO, il est important de retenir que le Mali est d’essence intégrationniste au point de vouloir abandonner tout ou partie de sa souveraineté au profit de la réalisation de l’unité africaine. Membre fondateur de la CEDEAO. Le Mali ne saurait se soustraire aux obligations et contraintes liées à cette appartenance communautaire dont il profite également des avantages.

Chers compatriotes,
En ces moments difficiles pour notre pays, il est du devoir de chaque citoyen d’apporter sa petite pierre au renforcement de la cohésion sociale et à la sauvegarde de l’intégrité territoriale de notre Patrie en danger.

Ma démarche n’a nullement pour but de nuire à un compatriote ou de s’ériger en donneur de leçon. Elle s’inscrit tout simplement dans la logique d’interpellation de la conscience collective face à l’histoire
Que Dieu bénisse Le Mali!

  Bamako, le 24 mai 2012

 Amadou Soulalé

Officier du Mérite Gabonais

   Chevalier de l’Ordre National du Mali

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5 COMMENTAIRES

  1. Je crois plutôt qu’avec l’agression de Mr Dioncouda Traoré, il y a des zones d’ombres qui suscitent beaucoup d’interrogations. Quand les manifestants sont arrivés au palais de Koulouba il y avait beaucoup de gardes présidentielle qui avaient formés des lignes infranchissables, et il en avait aussi à l’entre même du palais. Quand Mr Dioncouda Traoré décida de recevoir les manifestants, seuls quelques-uns furent autorisés à aller lui parler et en compagnie des gardes qui était postés à l’entrer même du palais. Et personne d’autre n’a franchi les lignes gardées par les gardes présidentielles. Après que les manifestants qui furent autorisé à aller parler avec Mr Traoré, ils sont sortis pour annoncer qu’il a accepté la démission et après le compte rendu les manifestants sont retournés. Et c’est quand nous étions au niveau du parc géologique qu’on a entendue des coups de feux. Et tout le monde a voulu en savoir plus on est remonté en courant. Surprise, on nous apprend que certaines manifestants on agresser Mr Dioncounda Traoré. la première version qu’on a eu droit est que certaine manifestant se sont cacher dans les fleurs et qu’après le départ des autres qu’ils se sont précipités dans le palais pour agresser Mr Traoré. Ce qui était faut pour tout ce qui se trouvait sur place, aucun manifestant ne pouvait s’approcher au palais sans traverser les lignes des gardes présidentielle et pires franchies les gardes entassés à l’entrée du palais. Et une deuxième version faite son apparition, On nous dit que non, que certaine manifestant sont entrés par l’arrière du palais à l’insu des gardes. Dans ce cas il y a beaucoup de question sans réponse. Pourquoi il n’y avait pas des gardes à l’arrière du palais ? S’il n’avait pas de gardes, la ou les portes devaient obligatoirement être fermer a clé, dans ce cas qu’elles sont la ou les personnes qui ont ouvert la porte pour les conduire les manifestants au bureau de Mr Traoré ? Qui a donc monté ce coup d’agression, et pourquoi ? Si c’est les militaires comme pense beaucoup de personne, la question est de savoir si le capitaine est complice ou pas, si oui il joue vraiment un jeu très dangereux, sinon ça veut dire que dans son troupe il y a des soldats qui ne partagent pas son ralliement avec la CEDEAO, et dans ce cas c’est la vie même du capitaine qui est en danger. Et la dernière hypothèse est de savoir si c’est le FDR et la CEDEAO qui ont manigancés cette agression. Si oui, ils ont réussi un joli coup, et chapeau. Mais c’est une bombe à retardement qu’ils ont placé à Koulouba. Dans ce cas la question est de savoir si Mr Dioncounda Traoré est victime ou complice de son agression ? Une chose est certaine, une personne capable de tirer sur les manifestants comme la bien dit le premier ministre à la télé, est aussi capable d’agresser un président et faire porter le chapeau aux manifestants. Au mali tout fini par se savoir.

  2. Rien que la vérité Mr Soulalé, l’oeil n’aime pas la vérité mais ne peut être crevé par elle.Ce qui est sûr, personne au Mali ne votera pour ces malhonnêtes chefs de parti. Jusqu’à leur mort, ils n’auront plus la confiance de qui que soit. C’est des assassins, des effrontés, de petites personnes.Merci encore pour ta franchise.Bon patriote.

  3. Par cette lettre Amadou SOULALE, vous venez de laisser une leçon de sagesse pour le peuple malien qu’il lui convient de faire la sienne, même si vous ne vous voulez pas un donneur de leçon;
    pas de prise de positions dans vôtre lettre, seulement des conseils prodigues qui montrent que vous semblez connaitre vôtre pays en tout cas sa volonté d’aller vers l’Intégration Africaine; hélas combien sommes nous à connaitre et à comprendre ça ?
    Vous aviez trouvé le mot dans vôtre lettre Mr Amadou apatride donc le Mali n’est pas et n’a jamais été la patrie de ceux-ci, puisqu’ils n’ont pas la volonté de vivre ensemble avec d’autres communautés pour le présent et même pour le futur.
    Encore grand merci à vous.

  4. Par cette lettre Amadou SOULALE, vous venez de laisser une leçon de sagesse pour le peuple malien qu’il lui convient de faire la sienne, même si vous ne vous voulez pas un donneur de leçon;
    pas de prise de positions dans vôtre lettre, seulement des conseils prodigues qui montrent que vous semblez connaitre vôtre pays en tout cas sa volonté d’aller vers l’Intégration Africaine; hélas combien sommes nous à connaitre et à comprendre ça ?
    Vous aviez trouvé le mot dans vôtre lettre Mr Amadou <> donc le Mali n’est pas et n’a jamais été la patrie de ceux-ci, puisqu’ils n’ont pas la volonté de vivre ensemble avec d’autres communauté pour le présent et même pour le futur.
    Encore grand merci à vous.

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