Le Mali à renaître : Un sauveur, un patriote ferme pour réparer l’injure

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« Il n’est pas impossible que la providence vienne en aide au Mali, sous les auspices d’un sauveur, d’un patriote ferme, décidé, capable du plus beau et du plus grand sacrifice en réparant l’injure faite au Mali. La révolution ne s’arrête pas à l’énumération de ses vertus. Elle implique des larmes et du sang. »
La situation du Mali appelle plusieurs qualificatifs. Tous veulent dire la même chose : catastrophique, chaotique, désespérée, inimaginable. On peut ajouter une euphorie exceptionnelle. Quand l’Etat vole en éclats, se désintègre, on est dans une situation anormale. La situation exceptionnelle fait appel à des hommes exceptionnels.
Quels  qualificatifs ?
La salvation, le salut de la nation. Cette équipe de véritables combattants héroïques doit être guidée, dirigée, menée par un homme de poigne. Le prince, car c’est de lui qu’il s’agit, est un ange plus qu’un homme, le rédempteur, l’incorruptible qui n’aime ni l’argent ni les femmes.
Ce meneur d’hommes n’a d’autre objectif que de faire naître la Nation démolie, dévastée, ruinée par la stupidité de ceux qui l’ont précédé. Le dirigeant dont le Mali a besoin, que tout le peuple appelle de ses vœux, n’a besoin que d’un mandat. Les grands hommes sont comme des ETOILES FILANTES. En un laps de temps, ils bâtissent des empires et s’effacent. A la différence des médiocres, des démagogues qui s’éternisent sur les débris de la nation, tous ceux qui accomplissent les grandes tâches se consument vite.
Question de choix
Choisir, c’est se priver, donc tout choix est cornélien, désormais le Mali a à choisir entre la partition et la charia. Au début de la tragédie, car le Mali vit une véritable tragédie, depuis l’occupation du Nord. Concomitant avec le coup d’Etat, le Mali a occulté une révolution, en se dirigeant à l’aveuglette vers la guerre civile. C’est un moment crucial qui a sanctionné l’échec d’une politique déshonorante pour la gent politique, dont les clameurs demandant et exigeant le gouvernement d’union nationale se sont fait échos. Naturellement pour contenter tout le monde, on a gonflé le gouvernement de ramassis de la 25ème  heure. La nécessité d’un gouvernement d’union nationale s’affirme en période de crise circonstancielle sous les vocables de gouvernement sacré, de gouvernement de combat, de gouvernement d’exception. Cela implique une équipe restreinte d’hommes de grandes qualités exceptionnelles, de compétence, de probité ayant pour seule ambition servir la nation en péril, avec l’efficacité et l’énergie de l’abnégation. La photocopie de notre gouvernement d’union nationale est loin du compte. Elle ressemble plutôt à un gouvernement de croisière. Les acteurs, en tout cas les nouveaux venus, souhaitent durer une éternité et toucher des cachets pharamineux en échange de sinécure.
La tentative loin d’améliorer la situation l’a mise sous anesthésie artificielle. Plus dur sera le réveil ! Le nouveau gouvernement d’union nationale ressemble plutôt à un gouvernement chargé de régler, ne ressemblant en rien qu’à celui chargé de rétablir l’autorité de l’Etat. Ceux qui sont venus grossir le nombre, renâclés des fonds des partis qui ne brillent que par leur élection. Choix affligeant dénotant la grande vacuité, d’énormes fatigues et la pesante reluisante des partis, amalgame de faction pour être exacte.
Une panacée
pour guérir tousles maux, que nenni !
Gouvernement d’union nationale ! Qui n’en voudrait pas ? Cela sonne si bien qu’on a envie de lui courir après dans la précipitation, la tête la première en avant, sans bien y réfléchir, hélas. Réflexion faite, on se mord le doigt. Ce n’est pas une panacée pour guérir tous les maux. C’est plutôt une auberge espagnole, on y mange ce qu’on y apporte. Gouvernement d’union nationale, consensuel, c’est pareil. C’est toujours un manque de légitimité. Pour appeler un chat le chat, c’est un banquet des politiciens à bout de souffle, d’imagination, de ressort pour rebondir. Cela ressemble plutôt à un dernier festin sur la dépouille de la nation. Ceux qui se précipitent et s’invitent à de tel repas n’ont pas besoin qu’on les souhaite bon appétit mais plutôt bonne digestion.
C’est une assemblée fondée sur les débris de la nation. En effet, il faut une crise chaotique pour qu’on songe en désespoir de cause à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Gouvernement comme son nom l’indique ou pas, se composant de factions ennemis et hostiles, qui ne pensent qu’à se bouffer le nez, chacun tirant la couverture vers soi. De tel gouvernement est voué à l’échec de par sa nature composite. Gouvernement mort-né n’attend nécessairement que son homme fort pour chasser la clique des parasites et installer une autorité et la souveraineté du peuple.
L’homme fort
Homme fort, providentiel, celui qui vient créer l’Etat ou rebâtir l’Etat en mettant tout le monde d’accord avec une main de fer dans un gant de velours. Il sera dictateur ou tyran, ne partant pas dans les détails, un vrai bâtisseur. C’est celui à qui on fait appel quand la nation s’écroule dans le fracas des pilleurs. Ce n’est ni une mauviette ni un matador, il n’appelle pas au secours. Il rétablit l’ordre, la discipline, la dignité par ses propres moyens et l’énergie qu’il puise dans le peuple. Après les clameurs de la petite presse faisant échos des justifications fallacieuses de leurs maîtres à penser, prêts à nous fournir une armada de logistiques pour nous envoyer à l’abattoir, à la boucherie. Une boucherie exclusivement d’enfants africains.
La situation du Mali impose le choix entre la révolution et la guerre civile d’une part, d’autre part un choix non moins dramatique entre la partition et la charia.

La révolution n’est pas une option   
La révolution n’est pas une option, c’est un état, c’est une situation, c’est la résistance pour la survie. Le Mali d’aujourd’hui plus que jamais se trouve propulsé dans un état révolutionnaire. Il ne lui manque qu’un meneur, il va le trouver quand, comment et qui ?
L’homme ne fait pas l’histoire mais l’histoire fait les grands hommes. Les hommes providentiels tombent toujours des nues. La 2ème guerre mondiale a produit et façonné CHURCHILL, Theodore ROOSEVELT, Charles de GAULE, Joseph Djougachvili dit Staline. Ils doivent leurs réputations et leurs prestiges à leurs rôles dans la restauration de l’ordre public et de la démocratie en Europe et dans le reste du monde. Il n’est pas impossible que la providence vienne en aide au Mali, sous les auspices d’un sauveur, d’un patriote ferme, décidé, capable du plus beau et du plus grand sacrifice en réparant l’injure faite au Mali.
La révolution ne s’arrête pas à l’énumération de ses vertus. Elle implique des larmes et du sang. Le Mali a été brisé dans sa chair, dans sa fierté, dans sa dignité, dans ses mœurs. Le Mali de la décadence doit être purifié, nettoyé de toutes ses souillures, débarrassé à jamais des hordes des corrompus et des corrupteurs. C’est au prix de cet assainissement que le Mali retrouvera l’énergie et la vigueur qui faisaient notre grandeur.
La trahison des clercs, la meute de tous les politiciens travestis en « patriotes sincères et démocrates convaincus », ces nouveaux fossoyeurs et prédateurs de la nation ; dans la fuite ont laissé un vide : l’Etat désintégré, peuple et société civile anéantis, les hommes politiques, ce qui en reste sont stupéfaits. Toutes les conditions étaient désormais réunies pour une révolution que l’atavisme politique a occultée. L’opinion nationale partagée entre le changement radical, puisque rien ne sera plus comme avant, de toute évidence, et les tenants de la restauration, les nostalgiques, les accapareurs et les profiteurs de l’ancien régime.
Les informations distillées ça et là préparent à l’intervention des forces soit disant internationales. La sollicitude de grandeur naturelle de nos chers partenaires invite à la réserve voire à la suspicion. Nous sommes si habitués aux duperies que nous avons des doutes sur les vrais motifs interventionnistes. Plusieurs hypothèses sont envisageables. Une guerre longue, épuisante pour mener au finish à une table de négociation en vue de l’autonomie de l’AZAWAD, formule masquée de la partition. La 2ème hypothèse non moins probable l’échec de l’intervention avec pour conséquences l’accélération, l’élargissement de la charia au reste du Mali et au reste de la sous-région. PARTITION OU CHARIA le dilemme est tout simplement insupportable.
Après l’expression de notre point de vue, une conclusion s’impose. La médiocrité alimentée par une cupidité triomphante, la recherche de solution de facilité, la prostitution morale et intellectuelle, propagation ou l’amplitude de la mendicité, ces aigrefins que le Soudanais d’antan ignorait ont fait des Maliens d’aujourd’hui des acteurs d’une décadence nationale. Quelle tristesse, quelle humiliation de se mettre à genoux pour supplier l’Occident et ses valets de venir libérer le Mali et de nous rendre notre intégrité territoriale ! Si le Mali n’est pas assez «grand » « fier » et « digne » de sa grandeur, alors le Mali se décomposera.
Le peuple fait une nation, l’arrose de son sang, la fait épanouir de ses sacrifices. Le manque de moyen est une excuse cachant mal sa lâcheté. Le peuple palestinien en main nue se jette devant l’agression la plus brutale de l’envahisseur le plus puissant bénéficiant de la complicité de tout ce beau monde civilisé. Le Mali pour sa rédemption doit avec les moyens du bord engagé la lutte de libération de son territoire en ne comptant que sur soi. Bien entendu, aides et conseils peuvent être utiles, mais pas indispensables !
Par Somita Keita* 66 84 78 69

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