Le Mali à la croisée des chemins : Les feux au rouge !

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En ces heures si particulières, le pays se surchauffe. Rien ne va, du tout, du moins, rien ne semble aller. Tant nous sommes pris dans un halo de mécontentement généralisé et de contestations tous azimuts. Partout, ça gronde, partout ça grogne. Qui, pour une revendication syndicale, qui, à cause d’une frustration issue des dernières législatives, qui contre le zèle de policiers égarés. Bref, le chapelet d’exemples est long à égrener.

Du coup, notre pays coincé dans ce tournant tumultueux de sa marche, plonge le citoyen dans des conjectures sans fin. Vers quel rivage inconnu pagayons-nous ?

Le malaise social s’alourdit au fil des évènements. Et chaque fois, le peuple s’enrhume au pied du mont Koulouba et regarde d’un air méchant le pouvoir qui y est royalement installé. Grand paradoxe, ce pouvoir ne semble s’en émouvoir. Tout au contraire, l’attitude qu’il adopte, ne rappellent–elle pas la maxime populaire « le chien aboie, la caravane passe ». Ou encore, celle du tristement célèbre Blé Goudé en Côte d’ivoire, qui, au plus fort de la crise, disait toujours : « il n’y a rien en face ». Gravissime négligence est –on tenté de dire.

Voyez, dans quel contexte, la nouvelle Assemblée Nationale a fait sa rentrée. Est-elle l’émanation du peuple ? Vraiment ? Et pourquoi toute cette révolte venant de Sikasso, où on a tiré à balles réelles sur les manifestants ? Les mêmes grondements nous parviennent de Bougouni, de Kati, des Communes I, V et VI. A peine installée, cette Assemblée est vouée aux gémonies.

Voyez encore, le bras de fer entre le pouvoir et les enseignants. Et cela depuis longtemps. Diantre ! On veut contraindre les dépositaires du savoir, devenus les dindons de la farce, à marcher sous les fourches caudines d’un pouvoir injuste face au traitement des problèmes qui lui sont posés. Vont-ils accepter ? Pour l’heure, ils sont arcboutés dans une position de refus. Au gouvernement de respecter ses engagements. Tous les corps socio- professionnels, ou presque, ont débrayé, les magistrats, la santé et même certains du pouvoir régalien comme les policiers.

Voyez également, le problème des avions de combats cloués au sol sans jamais avoir à livrer bataille. Leur place aujourd’hui, c’est le musée national. Ces engins ont couté toute une fortune au contribuable. On a beau s’égosiller à cor et à cri pour qu’on fasse la lumière sur leurs achats. Rien. Le pouvoir bloque des deux mains la boite à pandore. De bonne guerre, car, si cette boite s’ouvre, beaucoup de crabes seront pris.

Ce n’est pas tout. On n’a parlé d’un coup d’Etat concocté par un certain Seyba et autres, avorté par la Sécurité d’Etat. Si tentative de coup il y a eu, notre Sécurité d’Etat ravirait la vedette à l’applaudimètre. Mais, attention ! Cela n’est-il pas une autre pièce qui vient corroborer le mécontentement général ?

Un autre fait, ce serait un crime de lèse-majesté d’oublier l’enlèvement de Clément Dembélé, ce combattant acharné de la lutte contre la corruption. Sa dernière sortie dans un appel quelque peu musclé a-t-elle dérangé ? Et qui ?

Aujourd’hui, le pouvoir ne semble se douter de rien, du moins, pratique la politique de l’autruche, face à ces remous sociaux.

Pourtant, tous les feux de signalisation sont au rouge. L’eau verse de tous les trous de la jarre percée.   Ceci expliquant cela, le courroux du bouillant chef religieux Haïdara vient, à point nommé, faire des vagues. Bien avant, le très charismatique Mohamed Dicko avait fait bouger les lignes ici. Un premier ministre a payé le lourd tribut d’un système qui ne plait plus. Il a été chassé comme un malpropre.

Voilà le Mali d’aujourd’hui, le Mali d’IBK. Et tout cela, dans une situation abracadabrante, où on apprend, tous les jours que Dieu fait, la mort d’un de nos soldats au front, face à une rébellion qui n’a plus peur. Cette rébellion déploie ses tentacules, non plus au nord seulement, mais aussi au centre. L’enlèvement de Soumaila CISSE est, on ne peut plus parfait comme illustration.

Vivement le courage du pouvoir à appeler tous les fils du pays à assembler leurs mains, pour boucher les trous de la jarre percée. Cette maxime du Roi Ghézod’Abomey trouve son écho dans notre cas actuel. Ainsi, il y va du salut de notre grand Mali.

 

 Daba TOGOLA ( Esaire Ten)           

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11 COMMENTAIRES

  1. Comme vous voulez le beurre et l’argent du beurre, vous n’avez encore rien vu encore. Vous acceptez les 2,000 f pour voter pour une personne qui n’est pas à la hauteur de vos attentes, ne soyez donc pas surpris de vivre cette situation. Ça ne fait que commencer. La prochaine fois, vous réfléchirez bien avant de voter pour des gens qui ne font que vous exploiter. Il ne s’agit pas ici d’une personne mais plutôt de tout un système.

  2. @Daba: Boucher les trous de la jarre percée doit se faire sans ceux qui ont fait des trous dans la jarre, soyons honnetes car ceux-ci font partie du probleme et ne peuvent pas faire partie de la solution! Boua le ventru IBK qui dort 22 heures sur 24 doit partir car il ne peut pas diriger ce pays, il a echoue et completement. Il doit partir avec sa famille et ses amis.

  3. Tout le contraire d’un genie aparemment. Vous ne voyez que le covid-19 et ses consequences sur le monde ? Vous ne savez pas que les enfants maliens ne vont pas a l’ecole, vous ne savez pas que l’armee malienne est decimee jour apres jour, vous savez meme pas que des populations entieres sont en voie d’extinction, mais c’est plutot le covid qui tue les americains, les europeens et les chinois qui vous inquiete. QUELLE HONTE !

  4. Oh maliens trop pleurnichards. En ce moment et même avant les populations du monde entier ont des problèmes. Arretez un peu de dignité. Il y a pire .en Afrique au moyen orient afganistan et aitres.

  5. Que ça soit clair, vous nous trouverez et vous serez combattus. Nous sommes fatigués. Rien ne se passera comme ça c’est passé depuis. Le Peuple est fatigué . Nous cherchons tous les jours nos pains quotidiens. Nos ennemis sont ceux qui veulent nous empêcher de sortir pour vaguer à la recherche de notre nourriture, et vous n avez pas cette solution. Donc préparez vous,

  6. Seuls les ennemis du peuple en ces temps difficiles pour la planète entière voudront préparer des mouvements pseudos politiques. Mais ils se trompent. Le Peuple malien sait qu aucun malien ou groupement de maliens ne peut le sauver puisque incapable de miracle. L heure aujourd’hui au monde est la bataille pour sauver le peuple de la pandémie du covid 19 et de ses conséquences désastreuses pour le monde entier. C’est inimaginable qu au moment ou le monde entier se cherche de cette crise inouïe que des maliens se lèvent pour dire qu ils ont la solution miracle pour les maux notre patrie. Vous voulez encore tromper le peuple parce que même les plus grandes puissances sont ébranlées et bouleversées. Nous vous demandons donc de respecter les maliens parce vous ne pouvez rien résoudre aujourd’hui. Ne nous prenez pas comme des animaux. Sachez que nous vous connaissons tous : vos étude depuis les basses classes jusqu’à votre formation professionnelle . Faites attention, celui qui veut tromper le peuple le trouvera cette fois ci sur son chemin. À bon entendeur salut

    • « Sachez que nous vous connaissons tous : vos étude depuis les basses classes jusqu’à votre formation professionnelle. »

      Je ne sais pas si tu te rends compte de l’énormité de tes propos !

      Si ce que tu dis est vrai, ça signifierait que le Mali a basculé profondément dans un régime d’État policier dans lequel tous les citoyens sont surveillés, intimidés et opprimés.

      A te lire, les Maliens ont une motivation supplémentaire de sortir de la léthargie pour réclamer le respect de leurs droits constitutionnels.

  7. Il est évident que “boucher les trous de la jarre percée” ne pourra jamais se faire au Mali en maintenant au pouvoir des individus qui ont eux-mêmes trouer la jarre !

    Le Mali prend de l’eau de partout !

    Dans la perspective du changement gouvernemental, IBK ne peut pas dire : on reprend les mêmes et on recommence !

    Le bon sens voudrait, d’une part, que le premier-ministre actuel soit écarté du gouvernement et, d’autre part, que le fiston national le soit lui aussi de toute commission parlementaire importante.

    En ces temps extrêmement difficiles, le peuple, qui a faim de justice et de bonne gouvernance, veut un signal fort au sommet de l’État.

  8. Boucher les trous de la jarre percée doit se faire sans ceux qui ont fait des trous dans la jarre, soyons honnetes car ils font partie du probleme et ne peuvent pas faire partie de la solution! Boua le ventru IBK doit partir car il ne peut pas diriger ce pays car il a echoue et completement. Il doit partir avec sa famille et ses amis.

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