Le Mali a besoin de se confesser… (2ème partie) : … Restaurons la confiance !

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Le Mali des présidents Modibo Keïta, Alpha O. Konaré, Amadou T. Touré, Dioncounda Traoré et de Ibrahim B. Keïta est affaibli aujourd’hui au Nord, il est méconnaissable au centre et le sud est bien chancelant.

Un accord pour la paix a été signé pour trouver une solution à la crise du nord, un accord qui ne fait pas l’unanimité. Certes un accord n’a jamais été parfait, mais un accord doit circonscrire le problème et ne doit pas créer des difficultés plus graves. Celui du Mali divise plus qu’il ne réconcilie. Les maliens ont besoin présentement de certitude et de quiétude. Les maliens ont un besoin ardent de se faire confiance.

Nous avons été trop divisés. Chaque régime a fait des privilégiés mais aussi des mécontents. Et à chaque fois la situation s’aggrave, le jeu se complique. Nous devons nous arrêter pour nous parler, nous comprendre et nous mettre ensemble pour avancer. Faire du Mali la patrie à nous tous et à tout moment, régime favorable ou pas. Et honorer les maliens méritants.

Les maliens veulent la paix, ils ne veulent pas d’une paix faite pour eux, ils veulent façonner cette fois leur paix pour qu’elle devienne une paix encrée, durable et bien partagée.

Cela ne peut être possible sans un leadership avéré du premier des maliens. Il doit avoir une stratégie qui rassemble, qui assure et qui fait rêver. Il doit se donner réellement au Mali et avoir l’ambition de devenir immortel, de rester à jamais dans l’esprit collectif des maliens et même des africains.

Le Mali a un peuple très fier, passionné mais tolérant. Le malien aime et aime être aimé, il est communautaire de nature et aime qu’on lui parle, à défaut de cela il se cramponne et se révolte. Celui qui dirige aujourd’hui doit à partir de notre caractère savoir proposer un programme pour apaiser, puis consolider et enfin organiser.

Pour cela il doit aujourd’hui, avec son équipe s’installer dans chacune des capitales régionales, prendre le temps nécessaire pour rencontrer tous les grands chefs coutumiers, accompagnés des religieux qui comptent dans ces agglomérations, circonscription par circonscription, les écouter, faire des propositions, les responsabiliser et les mettre en mission.

Après ce tour, il va mettre des visages et va se rapprocher de beaucoup, ce qui va énormément faciliter le dialogue et apaiser les négociations.

Au nord les problèmes de sécurité et d’appartenance à la nation seront prônés.

Au centre du pays les priorités seront sur la sécurité, la cohésion et le développement.

Au sud l’accent sera mis sur le développement, l’émigration et sur la gestion de la diaspora.

Dans une deuxième phase le président va organiser les concertations nationales à Bamako, lors de ces assises les maliens viendront apaiser pour se parler, et vont chercher les meilleures stratégies pour améliorer l’avenir de leur pays, de leurs enfants.

 

V-CREONS ENFIN UN ETAT A NOTRE MESURE

Les maliens se sont assez querellés depuis 1960, même avant. Le PSP contre l’USRDA, l’USRDA contre CMLN, CMLN contre UDPM, UDPM contre USRDA, UDPM contre CTSP, CTSP militaire contre CTSP civil, les fronts des clans des pères de la démocratie.

Nous nous sommes combattus, nous nous sommes tués, nous nous sommes anéantis, aujourd’hui d’autres ennemis plus farouches nous encerclent. Nous sommes si affaiblis, si vulnérables, si divisés que chacun individuellement ne peut plus se sortir de ce pas. Nous perdons nos territoires, nous perdons nos biens, nous perdons notre cohésion, nous perdons notre dignité.

Chaque régime a essayé de faire de son mieux, mais aussi a fait d’énormes travers, pourtant personne n’a jusqu’à présent fait son mea culpa. Chacun a aimé le Mali de sa façon, chacun l’a prouvé, mais personne n’a eu le patriotisme idéal. Le Patriotisme idéal ??? C’est cette femme qui aime son mari, mais aussi le pousse à réussir, contrairement à cette autre, qui aime son homme mais s’arrête juste à cela.

Nous sommes arrivés au point ou il faut décider d’évoluer ensemble en étant mieux organisé et renforcé, ou décider de nous arrêter à nos habitudes qui comme d’habitude vont continuer de nous amener inexorablement à notre perte.

Prétendre diriger le Mali du 21eme siècle, c’est connaitre, et aller à la rencontre de ce peuple, de ces cultures diverses, mais qui se retrouvent dans l’histoire à travers des passerelles, qui ont permis des cohabitations, des compromis pour arriver à créer une grande civilisation et à bâtir de grands empires. Diriger le Mali du 21eme Siècle c’est se parer de tous ces atours pour aborder ce monde moderne, ouvert, influençant.

Aujourd’hui un Etat doit tenir, mais aucun n’Etat ne peut tenir avec les pensées et les instruments d’un notre, fût-il son mentor. Chaque pays doit s’inventer une organisation politique pour pouvoir marquer son originalité, pour équilibrer sa société, pour maintenir sa cohésion.

L’Allemagne après la deuxième guerre mondiale, s’est inventée un régime politique basé sur la représentativité, pour ne plus laisser le pouvoir entre les mains d’un seul homme. L’Iran a su créer un régime ou un pouvoir modèle occidental s’harmonise avec le pouvoir des mollahs. La France en 1958 a inventé le régime semi présidentiel ou un monarque républicain dirige sous l’œil vigilant de l’Assemblée nationale. La Chine à partir du communiste s’est retrouvée avec un système ou le parti unique gère en acceptant une lutte farouche de tendance en son sein.

Chaque modèle a ses faiblesses, mais chaque modèle est la trouvaille de son peuple, d’un peuple qui l’a façonné en tenant compte de ses réalités sans abandonner la généralité. C’est cela qui fait leur force.

Le Mali doit aujourd’hui se regarder en face, et décider de trouver l’instrument le mieux adapté à sa gestion, qui serait capable de l’organiser et de le consolider. Un grand pays doit assumer sa grandeur et protégé sa force. Pour cela aucun élément ne doit être négligé, aucun individu ne doit être oublié. Chacun doit penser être auteur, chacun doit se sentir acteur.

La constitution n’est pas juste une rédaction, c’est surtout la recherche des équilibres sociaux, dans le but de trouver pour une entité nationale une organisation politique acceptable.

Pour l’atteinte de cette vision, nous avons osé faire notre proposition et cela avec la plus grande modestie possible.

Chacun doit et peut donner un bout de projet au moins pour enrichir nos experts, et par ce document nous livrons, ou plus correctement, nous partageons les idées essentielles de notre bout.

 

VI-L’ESQUISSE DE MON PROJET  

Dans ce projet nous donnons l’esquisse d’un projet sur lequel nous travaillons, elle est une proposition qui peut avoir ses insuffisances, mais nous pensons qu’elle peut aussi être une proposition qui montre un mécanisme d’équilibre dans la gestion et même dans les esprits. Ce système proposé peut amener les maliens, de toutes les couches à pouvoir apporter leur contribution à la construction et au développement du pays et en le sentir réellement.

Par ailleurs il importe de préciser que certains trouvent que le Senat est budgétivore, effectivement il peut l’être. Mais, si un Senat malianisé peut apporter l’équilibre, il apportera surement la stabilité. La stabilité est une richesse. Un pays avec des richesses ne fait des dotations de ses institutions un souci insurmontable.

Nous avons un haut conseil des collectivités, il nous apporte quoi concrètement dans sa forme présente ?

 

A-L’EXECUTIF DANS LE PROJET

1-Le président de la République : Il sera élu au suffrage universel direct, il devient chef de l’état, chef suprême de l’armée. Il présidera les conseils des ministres hebdomadaires. Il nommera directement deux ministres d’Etat, celui de la défense nationale, et celui des affaires étrangères, qui seront intégrés dans le gouvernement.

Ces deux ministres restent sous la tutelle du président de la république, le président sera tenu lors des rencontres mensuelles obligatoires avec le premier ministre de l’informer verbalement et par écrit des activités des deux ministres d’Etat, en plus des informations que ceux-ci même apportent au conseil des ministres.

Des dispositions très strictes et bien encadrées permettront au président la possibilité de révoquer le premier ministre.

Le président aura le devoir de s’occuper de l’image internationale et des relations de coopérations du pays. Il sera aussi le garant de la défense nationale. Il appréciera le travail du premier ministre devant le peuple annuellement.

Il aura le droit de dissoudre l’Assemblée nationale, dans des conditions précisées.

La force du président de la république résidera du fait de son élection au suffrage universel direct, il est responsable devant le congrès sous des conditions bien précises, le congrès peut aussi, à la survenance de certaines fautes graves commises par le président en cours de mandat, interrogé le peuple pour savoir s’il doit rester ou partir, les raisons sont nommément précisées, les procédures ne souffriront d’aucune ambiguïté. Ce mécanisme le protège, mais en même temps il peut être un moyen de destitution populaire.

 

2-Le Premier ministre : Il sera obligatoirement un député. Il pourra être présenté par un parti, ou se présenter à titre personnel, il sera élu par les autres députés de l’assemblée nationale, sous la surveillance du sénateur de la branche civile désigné pour présider.

Le mode de désignation par les grands électeurs permettra de désigner un premier ministre outillé avec une base, son élection va engager sa circonscription, qui au départ a fait un bon choix en pensant à la probabilité que le premier ministre pourrait être leur député. Aussi ce mode va nous donner un premier ministre qui ne sera pas juste décidé par la volonté d’un homme, sachant qu’un premier ministre, en plus de l’importance de sa fonction, restera à vie à la charge du contribuable. Son poste ne doit pas être une récompense.

Il conduit le gouvernement dans toute sa plénitude selon son programme, choisissant le nombre de ministres dont il a besoin, hormis celui de la défense nationale et celui de la diplomatie. Il reste sous le contrôle du président de la république sans que celui-ci ne puisse le révoquer que dans des conditions très strictes édictées par la constitution. Une procédure qui respecte un temps précis donné, et un mécanisme limpide.

En cas d’incapacité non permanente du président de la république le premier ministre cumule les deux fonctions avec une légère différence. Les conditions seront édictées clairement.

 

LE PARLEMENT

L’Assemblée nationale, elle va garder toutes ses prérogatives, mais aux anciennes on va ajouter l’élection du premier ministre et certaines d’autres nouvelles dispositions qui définiront ses rapports avec le Senat afin de maintenir l’équilibre recherché.

Ce système aura l’avantage de permettre à chaque circonscription de se battre pour avoir le meilleur représentant qui pourra prétendre à la primature, aussi le député devenu premier ministre pourra en retour demander à ses électeurs à la base et aux autres résidents de sa circonscription de se mobiliser tous pour le soutenir et pour honorer leur localité.

Ce système va nous permettre d’avoir surtout des députés soutenus, sérieux et plus intellectuels.

Le Senat, Il sera institué pour maintenir l’équilibre social, pour assainir le travail de l’Assemblée nationale, mais aussi pour orienter l’exécutif, le contrôler, réguler les vacances du pouvoir et enfin rendre les élections mieux équilibrées.

Il comprendra trois composantes : la branche politique, le conseil des sages et la branche civile.

La branche politique est constituée par les conseillers nationaux, ils sont les seuls qui peuvent accéder à la tête du Senat.

Le conseil des sages est formé par les anciens présidents, ils ont servi le pays, ils connaissent les hommes et les systèmes, comme des généraux ils doivent continuer à aider, mais dans un cadre formel assoupli. Ils seront des consultants nationaux.

La 1ére composante de la branche civile est composée par les représentants des chefs coutumiers, ils sont l’essence du peuple, ils pourront apporter dans les décisions la touche de notre authenticité.

La deuxième composante de la branche civile est composée par les religieux, toutes confessions confondues, ils sont la conscience et l’âme de nos populations, ils doivent apporter leur regard et servir officiellement le pays.

Le Senat donnera des rapports sur les nominations des ministres, des dirigeants des grandes entreprise et autres. Il procèdera aux enquêtes sur les personnes qui sont désignés à un poste. Ils joueront le rôle d’équilibre et souvent d’arbitre. Il deviendra un instrument pour que le peuple voie mieux et s’implique plus.

En cas d’incapacité permanente du président de la république le président du Senat remplace le président de la république et fait choisir un membre de la branche civile du Senat pour organiser des élections crédibles dans les conditions et procédures édictées par la loi. Il ne sera pas considéré comme ancien président de la république.

Pour chaque élection de président de la république, le Senat désigne un membre de sa branche civile, qui va remplacer le président de la république pendant toute la période électorale et va organiser des élections crédibles. Il supervisera l’élection du premier ministre. Il ne sera pas considéré comme ancien président de la république.

 

Le timing

Le calendrier électoral commence par l’élection des sénateurs, deux ans avant l’élection des députés, qui voteront le premier ministre et enfin le peuple élira au suffrage universel direct le président de la république.

 

Modes d’élection

  • Les sénateurs

1-Les membres du conseil des sages, désignés automatiquement après un mandat présidentiel. Ces membres sont désignés à vie

2-La branche politique, élu parmi les conseillers municipaux dans un quota fixé nationalement. Les conseillers nationaux sont élus pour cinq ans.

3-La Branche civile, les deux composantes sont élues parmi les élus au sein des associations des chefs coutumiers et des associations des chefs religieux selon un quota national fixé.

Concernant les religieux le nombre du quota des musulmans va doubler celui des chrétiens. Ces membres sont élus pour cinq ans.

  • Les députés

Ils sont élus pour cinq ans à la majorité simple.

 MOUSSA SEY DIALLO

Conseiller municipal URD-C1

Ancien Conseiller en Communication Assemblée Nationale 

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2 COMMENTAIRES

  1. Personne n’a refusé la révision constitutionnelle au Mali, mais les différentes entités souhaitent que le contenu ne soit pas taillé sur mesure comme l’a fait IBK lors de la révision passée en juillet 2018, comme la nomination des membres du SENAT et la responsabilisation de la cour constitutionnelle et de la cour suprême pour les décomptes des résultats des élections sans la présence des autres partis politiques. Aussi, il est temps que notre constitution fasse démissionner le Président de la République avant l’élection Présidentielle quelques mois comme c’est le cas à Madagascar, cela empêcherait le Président de profiter exagérément les moyens de l’état et profiter de sa position pour influencer les gestionnaires de l’élection et gagner sans vergogne l’élection présidentielle. Que les insuffisances de notre constitution pour bien cadrer les choses.

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