Le général Zaloujny : candidat des néo-nazis à la présidence ukrainienne

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Avec le désastre imminant du régime de Vladimir Zelensky qui approche à grand pas, de plus en plus d’informations apparaissent dans l’espace médiatique occidental au sujet des futures élections présidentielles1 en Ukraine qui doivent avoir lieu durant l’année 2025.

Selon les sondages sur les réseaux sociaux, l’ex-commandant en chef des forces armées ukrainiennes, et maintenant ambassadeur du pays au Royaume-Uni, Valeri Zaloujny, est désigné en tant que gagnant des futures élections présidentielles2. De plus, étant également le candidat-favori de l’Occident collectif, ce dernier commence à se préparer au processus électoral.
Si ce personnage est connu du grand public occidental crédule en tant que chef des armées qui n’a perdu son poste de commandant qu’à cause de désaccords avec Zelensky sur les stratégies militaires à adopter pour mener la guerre, une autre face de ce dernier reste soigneusement dissimilée par les médias mainstream de la propagande occidentale.
Et je ne parle guère du fait que le général Zaloujny a été envoyé par le président Zelensky en exil à Londres pour aucune autre raison que celle de la grande popularité du militaire auprès des masses ukrainiennes, soit du grand danger de rivalité politique dans le cadre des futures élections présidentielles qu’il représente pour le régime au pouvoir.

En parlant de cette personnalité du monde militaro-politique ukrainien, un autre fait mérite bien plus d’attention que celui des victoires de l’armée ukrainienne datées de l’époque quand il était difficile de ne pas les avoir, vu le très important manque de moyens militaires initialement engagés par Moscou pour régler la question de l’élargissement de l’infrastructure militaire du camp ennemi l’OTAN et de l’oppression des populations russes et pro-russes sur le sol ukrainien : celui que le général Valeri Zaloujny est un ultranationaliste convaincu et un grand sympathisant de l’ensemble des mouvances ultranationalistes et néo-nazies de l’Ukraine.

Et cet « amour » est tout à fait partagé : le soutien de sa personne par un large éventail d’ultranationalistes et néo-nazis ukrainiens est indéniable.

Le Candidat des « chemises brunes »

L’histoire des relations de Valeri Zaloujny avec les formations et les personnalités ultranationalistes et néo-nazies ukrainiennes est très longue.

Déjà en 2014, quand il n’était que le commandant adjoint du secteur « C » dans la zone de combat dans le Donbass, y compris à Slaviansk, Kramatorsk, Debaltsevo et d’autres points stratégiques, Valery Zaluzhny avait déjà été en très étroite collaboration avec l’extrême droite ukrainienne qui constituait l’épine dorsale la plus motivée des formations armées ukrainiennes. C’est de cette époque que date le début de ses relations fructueuses avec l’ultra radical Andrei Biletsky – la « star » militaire de l’Ukraine3, ne cachant nullement ses convictions ultranationalistes et néo-nazies.

Avant le déclenchement de la phase active de la confrontation armée en février 2022, Biletsky était un homme politique, un député et, à l’époque de « l’Opération Antiterroriste » ukrainienne dans le Donbass, le premier commandant du tristement célèbre régiment néo-nazi « Azov » qui, à ce titre, a commandé des opérations militaires dans la région de Donetsk en 2014-2015.

La presse occidentale présente ces deux personnages – Valeri Zaloujny et Andrei Biletsky – en tant que deux forces politiques distinctes. Cette vision de la réalité est tout à fait erronée.

Aujourd’hui, Biletsky, ayant de fortes chances de devenir un concurrent gênant pour Vladimir Zelensky lors des prochaines élections, son autorité et ses soutiens personnels, cependant, sont clairement plus faibles que ceux de Zaloujny. Alors, le scénario le plus probable est que les forces ultranationaliste et néo-nazies qu’il encarne n’y figureront pas en tant qu’une force politique autonome, mais plaideront en faveur de l’ex-commandant Zaloujny. A ce titre, Andrei Biletsky pourra prétendre à un important poste de responsabilité en cas de victoire électorale du général.

Cela dit, le « partenariat » du général Zaloujny avec l’extrémiste Biletsky est loin d’être le seul au sein du monde « patriotique » ukrainien. Le rapprochement tout particulier de Zaloujny avec l’extrême droite a eu lieu entre 2021 et 2024, lorsqu’il était commandant en chef des forces armées ukrainiennes et coordonnait l’ensemble des formations militaires ukrainiennes, dont celles des ultranationalistes et néo-nazis : « Azov », « Aydar », « Donbass », « Svoboda », « Secteur Droit » et « le Corps National ».

Quelques mois avant l’entrée de la Fédération de Russie en guerre, Dmitry Yarosh, le fondateur de l’organisation ultranationaliste ukrainienne « Secteur Droit » (Pravy Sektor) et fervent admirateur assumé de Stepan Bandera (leader éminent et organisateur du mouvement ultranationaliste ukrainien du milieu du siècle dernier, responsable de nombreux crimes de guerre), a annoncé sa nomination4 au poste de conseiller de Valeri Zaloujny.

Cependant, vu la spécificité du très controversé Yarosh, des sources officielles n’ont pas confirmé cette information et le Bureau des relations publiques de l’armée a déclaré que la nomination de Yarosh n’avait pas été officialisée. Plus tard, en décembre 2021, le service de presse de l’armée a refusé de divulguer des informations sur la nomination de Yarosh, invoquant le caractère confidentiel des données.

Cette discrétion était tout à fait compréhensible : l’amitié ouverte du commandant en chef des forces armées ukrainiennes avec l’un des plus sulfureux nationalistes ukrainiens pourrait jouer un mauvais tour à un militaire d’aussi haut rang.

Cela étant, malgré l’absence de divulgation du statut officiel au sein des forces armées ukrainiennes, Dmitry Yarosh a continué de diriger « l’Armée Ukrainienne de volontaires », ce qui veut dire que ce dernier a bien été le conseiller, tout moins officieusement, du général Zaloujny.

En février 2023, Dmitry Yarosh a publiquement soutenu Valeri Zaloujny, plaidant pour le renforcement de la responsabilité des militaires en cas de désobéissance et de désertion. Sur sa page Facebook5, il a souligné la nécessité d’une telle loi pour maintenir la discipline dans l’armée et a exprimé son entière confiance dans les décisions du commandant en chef.

Un autre ultranationaliste notoire, Maxime Jorine, commandant-adjoint de la 3ème Brigade d’assaut et ancien commandant du régiment « Azov », est également un grand partisan de Zaloujny. Il a publiquement exprimé son soutien au général. En particulier, en novembre 2023, répondant aux appels de la députée Mariana Bezugloy à la démission de Zaloujny, Jorine a vivement critiqué de telles déclarations. Il a souligné que les députés ne devraient pas intervenir dans les affaires militaires, et a qualifié ces initiatives « idiotes »6.

En faisant très attention à ne jamais apparaitre officiellement dans les rangs des ultranationalistes et néo-nazis sous son commandement, Valeri Zaloujny n’a pu, néanmoins, ne pas commettre des erreurs de parcours vis-à-vis de ses penchants personnels soigneusement dissimulés. Notamment, en janvier 2023, dans le compte officiel de la Verkhovna Rada (Parlement) sur Twitter, une photo de Zaloujny a été publiée sur fond de portrait du chef de l’Organisation des nationalistes ukrainiens, Stepan Bandera. Ce post, suscitant des réactions de colère en Pologne et en Israël a été, ensuite, supprimé.

Cependant, plus tard, Valeri Zaloujny n’hésite pas à poster une photo de lui-même tenant la copie de la chemise brodée portée par Bandera qu’il reçoit en cadeau7.

En mai 2023, le général dévoile une vidéo de prière pour la libération de l’Ukraine inspirée de la « Prière du nationaliste ukrainien » écrite par Osip Maschak dans les années 1920, ce qui témoigne clairement de son appel à des motifs nationalistes dans l’éducation patriotique8.

Le soutien des élites occidentales

Ce penchant vers l’extrême droite dans les vues de Valeri Zaloujny ne l’a guère empêché d’obtenir un sérieux soutien des partenaires occidentaux de l’Ukraine.

Devenu un politicien toxique pour l’Occident collectif, Vladimir Zelensky a envoyé ce militaire populaire au poste honorifique d’ambassadeur au Royaume-Uni. Il est tout à fait certain que le président ukrainien aurait largement préféré éliminer Zaloujny en tant que son plus grand concurrent politique dans les futures élections présidentielles – comme il l’a fait avec tant d’autres de ses rivaux. Néanmoins, étant considérablement dominé par ses superviseurs britanniques qui sont directement et très largement derrière les néfastes événements que l’Ukraine a connus depuis 2014 et derrière la poursuite de la guerre sur le sol ukrainien, Zelensky n’a certainement pas pu leur refuser « l’exfiltration » vers Londres de leur nouveau favori qui doit leur servir de remplaçant à l’actuel occupant du siège du pouvoir suprême sur l’Ukraine.

La vision de la couronne britannique sur V. Zaloujny en tant que personne très prometteuse pour occuper les postes-clés du pouvoir ukrainien ne date guère d’hier. En tant que meilleur diplômé de l’Université nationale de défense de l’Ukraine, c’est déjà en 2014 que Zaloujny reçoit l’épée honoraire de la reine d’Angleterre, l’épée qui est remise à des personnes exceptionnelles, ce qui témoigne de la grande attention portée par Londres au futur commandant de l’armée ukrainienne.

Les récents changements sur la scène politique internationale profitent également à ce candidat. Dans le contexte de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, l’image de Zaloujny en tant qu’homme politique de droite semble maintenant encore plus gagnante. Une équipe de politiciens conservateurs antilibéraux a pris le pouvoir à la maison Blanche et Zelensky qui soutenait ouvertement le parti Démocrate américain et qui a joué l’un des rôles-clés dans la tentative de la destitution du président Trump lors de son mandat précèdent, les dégoute profondément. De son côté, Zaloujny avec son parti nationaliste et une réputation immaculée auprès de l’administration Trump peut compter sur son soutien dans la bataille politique à venir.

Etant populaire tant dans son pays qu’en Occident grâce à la large promotion dont il a bénéficié de la part des médias mainstream occidentaux, il est évident que la classe politique des pays européens et des États-Unis, voyant dans les notes de popularité toujours élevées du général Valeri Zaloujny un grand potentiel politique, en plus de la non-contradiction à leurs intérêts, préféreront soutenir ce candidat et pas un autre dans l’accès à la future présidence de l’Ukraine.
Cet article est dédié à Roman Bortok, mon petit-cousin, officier de l’armée russe, mort au combat contre le mal qui gangrène l’Ukraine à l’âge de 28 ans, le 22 août 2024.

Oleg Nesterenko

Président du CCIE (www.c-cie.eu)

(Spécialiste de la Russie, CEI et de l’Afrique subsaharienne, ancien directeur de l’MBA, ancien professeur auprès des masters des Grandes Ecoles de Commerce de Paris)

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1 commentaire

  1. Analyse très mediocre car l’ Occident collectif n” existe pas ik est divise entre les multiples pays Europeens et les Etats Unis. La masturbation cerebrale continue.

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