En établissant à une situation exhaustive de l’emploi des fonds publics, on constate que plus du cinquième (20%) des impôts et taxes prélevés sur les contribuables sont gaspillés ou détournés à des fins personnelles.
Deux postes corroborent cette affirmation, à savoir le poste « Fonds secrets » octroyés aux hautes autorités de l’Etat « Présidence et Gouvernement » et le poste « Sécurité et Défense » aux motifs de sécurité d’Etat alors qu’il existe des services de l’Etat qui assument ces missions. Ces deux postes qui sont des lignes « budgétivores » sont passés sous silence par le Fonds Monétaire International. Ces postes sont libellés « dépenses de souveraineté ». Une « poignée de personnes » use et abuse de ces fonds sans en référer à qui que se soit, ni aux représentations nationales, ni aux contribuables.
Le Fonds Monétaire International, gardien de la sécurité et de la bonne gestion des fonds publics, ne dit mot de ces prédations des fonds publics sous prétexte fallacieux de ne pas s’ingérer dans la souveraineté des pays.
Ainsi, le Fonds encourage les prédateurs des fonds publics au détriment de l’intérêt général des peuples. Les politiques du Fonds Monétaire International dans les pays africains francophones sont aux antipodes de la bonne gouvernance. Si l’institution financière veut prendre en compte l’intérêt général, elle doit condamner et sanctionner l’octroi « fonds secrets » aux Dirigeants africains ainsi que les dépenses publiques libellées « secret défense ».
Ces fonds sont utilisés dans les spéculations immobilières, à savoir, achats des biens immobiliers à l’étranger mis en location, achats des biens immobiliers vendus ensuite à l’Etat en empochant des plus values immenses.
Les accusations de biens mal acquis contre certains Présidents Africains en France en sont l’illustration. Le Fonds Monétaire International ne peut pas ne pas connaitre ces pratiques crapuleuses qui sont les plagiats des comportements passés de certains dirigeants de l’ex-colonisateur.
L’institution financière internationale passe sous silence ces prédations au détriment de l’intérêt général des peuples.
Cependant, elle est prompte à obliger les Gouvernements à supprimer les subventions aux populations et à baisser les salaires des travailleurs et à s’opposer à leur augmentation. La baisse de pouvoir d’achat des travailleurs qui en résulte ne fait qu’accroître la précarité de la majorité de la population qui se trouve au stade de la survie.
Le Fonds Monétaire International (FMI) doit changer de politique s’il veut obtenir l’adhésion des peuples africains. Elle doit sévir contre les dirigeants prédateurs des biens de leurs peuples.
En suspendant la coopération avec le pays à raison de la mauvaise gouvernance financière, le Fonds Monétaire International punit les peuples en lieu et place des malfaiteurs.
Tiécoro Diakité
Docteur en Economie du Développement (Paris I)
Diplômé expertise comptable (Paris I) Ancien Ministre Ancien Expert principal du BIT (Bureau International du Travail) Lauréat International AWARD 2008
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Corruption, gaspillage et détournements de fonds publics en Afrique Subsaharienne Francophone
Il faut entendre par Afrique Subsaharienne Francophone les sept (07) Etats de l’UEMOA de l’Afrique de l’Ouest et les cinq (05) de la BEAC de l’Afrique Centrale. Ces douze Etats et la Guinée-Conakry constituent les ex-colonies françaises de l’Afrique Subsaharienne qui ont accédé à la souveraineté internationale en 1958 pour la Guinée et en 1960 pour les douze (12) pays. Ces douze Etats ont connu quasiment les mêmes évolutions de 1960 à ce jour avec des périodes de rupture avec le néocolonialisme français pour le Mali du Président Modibo Kéïta de 1960 à 1968 et du Burkina Faso du Président Thomas Sankara.
Ces périodes de rupture avec le néocolonialisme français ont été de courte durée soit moins de quinze (15) ans de ces cinquante cinq (55) années d’indépendance. Les Etats ont évolué dans la corruption, les détournements et les gaspillages des fonds publics. L’avènement de la « démocratie à l’Occidentale » a accentué ces phénomènes nonobstant les incantations de lutte contre ces fléaux.
A chaque élection générale et lors de la mise en place de nombreux gouvernements, les dirigeants africains déclarent s’engager dans la lutte contre la corruption et les prédations des fonds publics. Quelques temps après ces « rhétoriques », la corruption et les vols de fonds publics continuent leurs chemins.
De temps à autre, les dirigeants africains créent les organismes publics du genre de Contrôle général ou Vérificateur Général qui s’attaquent aux menus fretins sauf au Cameroun du Président Paul Biya qui s’est résolument attaqué à ces maux financiers en condamnant les dirigeants coupables de détournements de fonds publics et une avocate française d’origine camerounaise qui s’est permise d’empocher les fonds publics recouvrés auprès de la BNP PARISBAS.
Ces cas qui sont courants dans la plupart des Etats de l’Afrique Francophone ne sont jamais sanctionnés. Les clients de certains avocats et des notaires sont souvent victimes de ces malversations financières. Les pays de l’Afrique Subsaharienne doivent s’inspirer de l’exemple Camerounais en matière de lutte contre les vols de fonds publics. Comme feu l’Archevêque malien l’a déclaré : « Ce sont les petits poissons qui sont pris dans les mailles des filets de la corruption et des détournements de fonds publics ». Le gaspillage de deniers publics se manifestent par les créations ou des érections de services et d’organismes publics, par des créations de commissions ad’ hoc qui n’ont ad’ hoc que de noms puisqu’elles ne sont jamais dissoutes et les rapports y remontant ne sont jamais connus des contribuables (commission de réconciliation, commission vérité et justice, commission de lutte contre la corruption, commission de réflexion sur la démocratie).
Les détournements se font par le biais des fonds secrets que les pouvoirs s’octroient sur les fonds publics, une pratique française. Quant aux organismes et services de contrôle, certains pays en compte trois (03) ou quatre (04) redondants et qui produisent des rapports techniquement insuffisants à connotations « règlement de compte personnels ».
Les détournements de fonds publics se font sous la forme d’une mission à l’étranger où les missionnaires se font avancer les fonds publics par le budget et les services sous leurs autorités sans présenter de justificatifs des dépenses effectuées lors des missions et sans reversements des reliquats non dépensés. Ces manquements aux lois et aux règlements ne sont jamais sanctionnés car tous les dirigeants en bénéficient. Les institutions financières internationales, Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale (BM) ne mentionnent jamais ces détournements de fonds publics et accordent souvent des titres de bonne gouvernance à ces dirigeants affameurs des peuples et qui sont ensuite recrutés par elle.
Recruter les cadres avec lesquels elles ont négocié constitue une forme de corruption. Les peuples sont abreuvés de déclarations lors d’entrée en fonction de nouveaux gouvernants qui ne font l’objet d’aucune vérification objective de leur fortune au début et à la fin de leur mandat. C’est toute la gouvernance financière des pays francophones d’Afrique qui doit être reformée en mettant en place des institutions de contrôle élues par les contribuables.
L’aide financière des institutions internationales ne sera efficace qu’à cette condition. La lutte contre la corruption dans l’administration publique passe par une reforme profonde des circuits administratifs en les raccourcissant et en donnant des délais impératifs d’exécution des décisions publiques. La non exécution d’une décision administrative ou judiciaire dans un délai impératif doit être référée à une institution publique indépendante crée à cet effet. Un huissier de justice doit être habilité à faire appliquer la décision ou à opposer l’accord sur la demande de contribuable restée sans suite. La mise en œuvre des propositions ci-dessus à savoir reforme profonde des administrations publiques et judiciaires, la mise en place d’une institution de contrôle réellement indépendante des pouvoirs judiciaire, exécutif et législatif, la fin de la complaisance des institutions internationales envers les gouvernants africains, sont en mesure d’améliorer l’efficience de la gestion financière publique et de faire baisser la corruption dans les affaires publiques de l’Etat.
Ainsi, les Fonds publics seront aux services exclusifs de l’intérêt général, ce qui aboutirait à un réel système de finances publiques, différents des finances d’Etat qui est actuellement le cas.
Tiécoro Diakité
Docteur en Economie du Développement (Paris I)Diplômé expertise comptable (Paris I) Ancien Ministre Ancien Expert principal du BIT (Bureau International du Travail) Lauréat International AWARD 2008