Soumaïla Cissé avait tissé des liens avec la Bretagne. Décédé vendredi, l’homme politique malien avait été à l’origine d’un développement des relations entre l’Afrique de l’Ouest et la Bretagne, notamment dans le domaine agricole. Le finistérien Kofi Yamgnane a tenu à témoigner sur un pan qui est doit être su.
« Un grand baobab est tombé. » C’est avec consternation que beaucoup d’habitants du Mali ont appris le décès de l’homme politique Soumaïla Cissé, survenu le vendredi 25 décembre à Paris à l’âge de 71 ans.
Trois fois candidat malheureux à l’élection présidentielle, celui-ci avait été libéré cet automne après six mois de captivité aux mains des jihadistes. Chef de file de l’opposition au président Ibrahim Boubacar Keita, renversé en août 2020, il faisait figure de favori de l’élection présidentielle prévue en 2023.
Le finistérien Kofi Yamgnane, ancien ministre de François Mitterrand, a bien connu Soumaïla Cissé, qui avait fait des études d’ingénieur informaticien en France. « Quand il était étudiant, il me connaissait de nom et il avait pris contact avec moi. Nous étions restés très liés. C’était un peu mon petit frère. »
Cette amitié a débouché sur des échanges concrets. « L’idée de départ, c’était qu’il n’était pas possible que la Bretagne, présente partout dans le monde, soit absente de l’Afrique, raconte Kofi Yamgnane. J’ai appelé Soumaïla. Puis, j’en ai parlé à Bernard Angot, président de Bretagne International, qui m’a dit banco. »
Une filière du coton bio équitable créée
Soumaïla Cissé est alors président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), fonction qu’il a occupée entre 2004 et 2011. Dès 2008, un partenariat se met en place avec la Région Bretagne et des industriels du textile de l’Ouest pour susciter la création d’une filière du coton bio équitable au Mali et au Burkina Faso.
La Région Bretagne et l’UEMOA investissent 740 000 € sur trois ans, de 2008 à 2010, afin de donner à près de 5 000 cultivateurs maliens et burkinabés, organisés en coopératives, les outils et le savoir-faire pour cultiver du coton bio.
Cinq entreprises textiles de l’Ouest – Armor Lux (Quimper), Ekyog (Rennes), Dolmen (Guingamp), Fileuse d’Arvor (Quimper), TDV Industries (Laval) – s’engagent sur des volumes d’achat annuels tout en respectant les principes du commerce équitable. Un moyen pour elles de sécuriser leur approvisionnement en coton bio.
Soutien à la culture maraîchère
« Avec l’appui des Bretons, la culture du coton bio s’est développée au sud-ouest du Mali, à la frontière avec la Guinée, indique Kofi Yamgnane. Cela fonctionne encore. » Outre le programme coton bio équitable, le développement des relations, notamment économiques, entre la Région Bretagne et l’UEMOA, a aussi abouti au programme Talents du Monde et à une coopération avec la région du Centre du Burkina Faso afin de structurer une filière maraîchère bio.
Le programme Talents du monde a fonctionné au bénéfice d’entrepreneurs ouest-africains et des entreprises bretonnes jusqu’en 2018. Il permettait d’accueillir à Dinard des chefs d’entreprises ouest-africains en formation managériale pendant plusieurs semaines.
Kofi Yamgnane résume les qualités de Soumaïla Cissé en trois mots : « Compétence, jovialité, empathie. » Pour lui, sa disparition est une « catastrophe ». Pour le Mali et pour l’Afrique.
Ouest-France Olivier MÉLENNEC.
Publié le 28/12/2020
Dors en paix, Grand Soumaila CISSE. Que la terre te soit légère.
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