Le Discours de Dioncounda

Revenu de Paris le 27/07/2012, Dioncounda s’est adressé au peuple malien dès le dimanche soir. Son intervention qui vient 48H_après celle du 1er Ministre qui l’a mis sur un piédestal est considéré comme un désaveu de ce dernier. Mais que contient la déclaration de Dioncounda pour que les radios « 1000 collines » d’occident relayées par certaines presses dont les raisons sont connues nous tympanisent pour nous faire accepter l’inacceptable.

I-Dioncounda est revenu avec son discours rédigé depuis Paris
La rapidité avec laquelle Dioncounda s’est adressé à la nation est la preuve que ce discours a été rédigé hors du Mali.
En n’intégrant pas la convention nationale dans son discours, Dioncounda est en déphasage avec le peuple qui dans son immense majorité veut aller à une rencontre nationale pour que les maliens décident de la transition. Malheureusement au lieu de se donner le temps de prendre contact avec les réalités du pays. Mr Traoré veut nous émouvoir avec des pardons. Mais c’est lui qui est à la base de tout ça en changeant de discours entre Bamako et Abidjan. Cela a provoqué F ire du peuple.
II-Non à la Feuille de route de la Cedeao
Dans son discours Dioncounda s’est tait le porte voix de la Cedeao qui veut en imposer au Mali pour des raisons qui la dépassent elle-même.
En effet dans l’accord cadre, Dioncounda à été désigné président par intérim pour 40 jours. Après ce délai, la Cedeao ne peut pas se substituer au Mali pour faire de Dioncounda président de la transition du Mali sans les maliens.
C’est pourquoi nous devons aller à la conférence nationale pour éventrer le complot de la Cedeao et désigner les organes de la transition.
Pourquoi les chefs d’état de la Cedeao qui ne sont même pas en phase avec le protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité, se précipitent pour dire qu’ils sont en phase avec Dioncounda.
Malheureusement pour eux, ils ne sont pas en phase avec le peuple malien, c’est dommage pour eux.
III- Le Problème des postes à créer : l’accord-cadre La Constitution du 25 Janvier 92
«Dans le but de compléter l’architecture institutionnelle, de mieux l’adapter aux réalités socio politiques, aux missions de la transition, dans l’esprit de l’accord cadre, je propose :
A-Un haut conseil d’état                 ‘
B- Un gouvernement d’union nationale
C- Un conseil national de transition ayant une compétence consultative
D- Une commission nationale aux négociations conformément au souhait des chefs d’état de la Cedeao
E- Une requête en direction de la Cedeao, de l’union Africaine et des Nations Unies en fonction des conclusions de la mission qui a séjourné dernièrement à Bamako
F- Les vices présidents…
Mais l’accord-cadre n’a jamais dit cela , bien au contraire : L’article 5 de l’accord-cadre stipule «compte tenu des circonstances exceptionnelles que vit le pays du fait de la crise institutionnelle et de la rébellion armée dans le nord qui ont gravement affecté le fonctionnement régulier des institutions de la république et dans F impossibilité d’organiser les élections dans un délai de 40 jours comme stipule la constitution , il s’avère indispensable d’organiser une transition politique devant conduire à des élections libres , démocratiques et transparents sur l’ensemble du territoire national»
Article 6 « Dans les circonstances évoquées à l’article 5 ci-dessus les partis signataires du présent accord conviennent de mettre en place des organes de transition ci après , chargés de conduire le processus de transition jusqu’à l’organisation de l’élection présidentielle avec un fichier électoral dûment révisé et accepté de tous.
a-Un premier Ministre de transition
b- Un gouvernement d’union nationale
c- Le gouvernement d’union nationale œuvrera à la mise en place de l’assistance humanitaire
d- Les parties signataires, eu concertations avec toutes les parties prenantes, arrêtent une feuille de route pour la transition… Dioncounda n’est pas partie signataire de l’accord-cadre. Il ne peut pas l’évoquer pour fonder ses nouvelles créations ; mieux il ne peut mettre en application l’accord-cadre.
La Cedeao en violant f accord cadre par la désignation de Dioncounda comme président de la transition a donné la preuve quelle n’est pas crédible.
Le Cndre ne peut être mis à la touche par le diktat des présidents de la Cedeao.
Si Dioncounda se fonde sur l’accord-cadre il doit réviser sa copie. S’il se fonde sur la constitution du 25 février 1992, cela relève de l’impossible. Et surtout que l’article 53 de la loi fondamentale stipule : «le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation et dispose de l’administration et de la force armée»
Dans tous les cas le discours de Dioncounda n’est pas réaliste. Il faut aller à la rencontre des maliens pour qu’ensemble on définisse les modalités de la transition.
Me Harouna KEITA Avocat à la cour

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