L’avenir politique du Mali : le temps du dialogue

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La crise socio-politique que connait le Mali est la cause de toutes les autres crises.

La crise sécuritaire, la crise de l’Ecole Malienne, la crise, économique, etc. …sont toutes provoquées par la mauvaise gouvernance politique, économique mais surtout par la corruption.

Pour y remédier il est nécessaire pour nous d’y réfléchir pour apporter une solution définitive. Cela ne peut se faire sans une bonne volonté et une implication sans faille de tous les acteurs qu’ils soient politiques, militaires ou de la société civile.

Les acteurs politiques doivent comprendre que c’est de leur faute que notre pays est tombé aussi bas.

L’avènement de la démocratie qui aurait dû être un espoir est devenu une illusion à cause de leur comportement irresponsable.

Des cadres malhonnêtes et haineux ou pris d’assaut tous les rouages de l’administration et de la société.

Il est temps et grand temps pour eux de se ressaisir et de se remettre en cause.

Sinon un moment viendra ou rien ne pourra arrêter le courroux du peuple. Ainsi ils regretteront amèrement les conséquences de leur dérive.

Maintenant, il faut que nos institutions fonctionnent convenablement et que les responsables chargés de les diriger prennent enfin leurs responsabilités. Ainsi un équilibre sera créé dans le fonctionnement de nos institutions, on pourra mettre fin aux abus de pouvoir et aux dérives autoritaires.

La moralisation de la vie publique est indispensable pour mettre fin à l’impunité qui est devenue une pratique nationale.

Les responsables politiques ne doivent plus se servir du pouvoir pour leur seule ascension sociale. Mais ils doivent être au service exclusif du peuple et de la société.

Impérativement et urgemment des assises nationales et inclusives doivent être organisées.

Les assises permettront de renouer le dialogue entre tous les fils du Mali. Ce serait l’occasion propice de précéder à la révision consensuelle de la constitution qui a besoin d’une remise à jour. Ce projet de constitution va prendre en compte les insuffisances constatées et surtout faire des innovations.

Quant aux acteurs militaires, le confinement dans lequel les acteurs politiques sont en train de les maintenir doit obligatoirement cesser.

Les hommes en uniformes sont de citoyens comme nous, ils doivent avoir le droit de dire leur mot dans tout ce qui concerne l’avenir et le développement du pays.

L’omnipotence dont joue le pouvoir exécutif doit être contrôlée et ramenée à une certaine proportion.

Le chèque en blanc octroyé aux hommes politiques faisant du coup d’état militaire un crime imprescriptible doit être revu

L’indépendance du pouvoir judiciaire doit être consacrée et l’autonomie financière doit leur être octroyée. Ce qui permettra de mettre fin à la domination outrancière du pouvoir exécutif.

Quant au pouvoir législatif, les dispositions constitutionnelles permettant au Président de la république de dissoudre l’Assemblée Nationale doivent être abolies. Ce pouvoir doit être confié à la cour constitutionnelle ou à la cour suprême.

Il faut arrêter les dérives autoritaires du pouvoir exécutif et maintenir un équilibre fonctionnel entre les différentes institutions.

Quant à la société civile, elle doit se remettre en cause et créer une synergie entre les différents acteurs. Unifiée et fortifiée, elle pourra désormais jouer son rôle de régulateur du système démocratique.

Ainsi en mettant chaque acteur à sa place et que chacun joue pleinement son rôle, la confiance pourrait renaitre entre eux et la population. Notre pays pourrait connaitre un renouveau démocratique et la paix renaitra entre les maliens.

Tant que nous ne mettrons pas fin au présidentialisme exacerbé, nous ne connaitrons jamais l’accalmie tant espérée. Les multiples crises politiques créées ces derniers temps dans nos pays ont leur véritable source dans le système politique qui donne beaucoup de pouvoirs au président de la république.

En instituant un système politique bien équilibré, la démocratie sera plus réaliste et la paix des cœurs sera rétablie dans un pays plein d’espoir et d’espérance.

Bamako, le 30 Septembre 2018

                                                                  

Yacouba Coulibaly

Administrateur des postes à la retraite

Bamako.

 

 

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