Il ne fait pas de doute, la chasse à la construction anarchique est une demande pressante des maliens désireux de mettre un terme au laisser aller qui incite à la débandade dans tous ses états. Désormais, les mafieux du foncier passent des nuits blanches depuis l’assaut surprenant et non sans audace des forces publiques. Des constructions réputées illicites ont été réduites en miettes, en quelques heures de verve.
De fond en comble, à Souleymanebougou, à tort ou à raison, des habitations à plusieurs niveaux, se sont effilochés sous les coups des bulldozers qui grondaient tels des fauves affamées. Aujourd’hui, les Autorités se rebiffent à brides abattues pour sauver le domaine public des crocs aiguisés des rapaces dont la plupart relèvent des cadres, des élus, des spéculateurs, des bonnets…Les Autorités dont certains agents inciviques avaient soudoyé et cautionné la prolifération de l’anarchie, mènent dorénavant la lutte sans merci contre tous ces malfrats malintentionnés. Ce combat salutaire à terme libèrera enfin les villes des carcans de la dérive qui fait chaque jour des victimes.
C’est pareillement l’affaire de tous les intervenants du secteur de l’urbanisme qui se doivent de mettre la main à la pâte. Le département de l’urbanisme, le corps élu, la justice, la société civile… tous sont interpellés pour ce sursaut salutaire, pour contrecarrer, dans la symbiose et la communion, les voracités des hors-la-loi urbanistiques qui sentent, maintenant, l’étau de la délivrance se resserrer autour de leur cou.
Cependant, la ruée vers les brebis galeuses qui souillent le domaine public doit se faire dans le cadre du respect des droits des acquéreurs et occupants de bonne foi sans populisme ni folklore. Il ne faudrait surtout pas lâcher prise du moment que les lascars véreux du foncier quittent leurs tanières pareil à des loups blessés. Les procédures judiciaires sont appelées à suivre les cadences, car c’est en sanctionnant comme il se doit les infractions qu’on parviendra à dissuader les vils auteurs. Toutefois, avec le même courage, il n’est plus permis d’épargner les fauteurs de grosse « pointure », les intouchables de la haute sphère de l’Etat ou de la société, ceux qui, auparavant, devaient jouir de tous les égards et que personne n’osait contrarier.
Cependant, la loi ne saurait détrôner l’anarchie au pied du mur sans la soumission de l’Etat lui même aux lois et règlements en vigueur.
S’agissant de la quête des contrevenants qui ne sont autres que les barons de l’irrégularité urbanistique, il ne faut jamais faire les choses à moitié, disait un jour, La Fontaine, dans ses fabuleuses fables.
TOURE Abdourahamane