L’aide humanitaire au secours du peuple malien

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frontalières : retour de plus de 1.600 Maliens réfugiés au NigerQuel gâchis ! Il faisait de nouveau si bon vivre autour du puits de la sagesse au nord du Mali : la vie reprenait doucement face au recul constaté du terrorisme et de la menace djihadistes, cédant chaque jour du terrain aux forces de sécurité appuyées par l’armée française. Qu’a-t-il pu se passer en ce sinistre mois de mai pour que tout explose et se dégrade si vite ?

Qui se cache réellement derrière les événements sécuritaires de Gao et de Kidal ? Sous fond de guerre pour le contrôle de l’Azawad, il semblerait bien qu’il puisse surtout s’agir d’une guerre de contrôle des routes de la drogue où des « narco-séparatistes » du MNLA et du MAA seraient instrumentalisés par des « narco-terroristes » probablement infiltrés en leurs sein. Ils seraient de fait les seuls véritables instigateurs et vainqueurs de ces incidents nord du Mali…

Au final, le respect des droits de l’homme cède une nouvelle fois sa place à l’insécurité. Les véritables perdants ne sont ni les FAMA, ni le MNLA ou le MAA mais bien les civils déplacés suite aux rudes combats. En effet, plus de 4000 déplacés auraient été constaté par le bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) suite aux différents combat qui se sont déroulés dans la région de Gao, aussi bien le 17 mai à Kidal entre le MNLA et les FAMA que le 21 mai dans la région de Gao entre des groupes armés du MAA ou du MNLA.

L’ONU a dû accueillir des centaines de personne fuyant les maltraitances. La MINUSMA  a pu constater une situation très critique à ses portes devant gérer en toute urgence : protections, évacuations, soins santé pour des pauvres civils innocents pris au piège d’une reprise des combats. Le Programme Alimentaire Mondial aurait distribué à Kidal plus de 81 tonnes de nourritures et des rations pour plus de10 jours pour environ 13 000 personnes. Actuellement, 202 tonnes de nourritures seraient cours d’acheminement dans la région de Kidal pour les villes de Tessalit,  Abeibara, Aguelhok, Anefif, Essouk, Timtaghene ou encore Tin Essako.

Le CICR et la Croix Rouge malienne viennent aussi en aide aux réfugiés de la région de Gao, s’occupant notamment du retour de l’approvisionnement en eau de la ville de Kidal.  Le CICR annonce même 55 tonnes de nourriture distribuées à Gao et la prise en charge des blessés par son équipe médicale de l’hôpital régional de Gao. Un acheminement de 4 tonnes de matériel médical débarquées en toute hâte avec le renfort d’un chirurgien et un infirmier a été réalisé.

Tant d’efforts ces dernières années pour le retour de la paix, tant d’énergies déployées par nos humanitaires, l’ONU, les forces de sécurités ou encore l’armée française. Quels sont les véritables motifs de cette reprise des combats ? Le flou demeure encore :  objectifs politiques des mouvements séparatistes pour le contrôle du nord, simple lutte entre différents groupes armés ou plus inquiétant encore un conflit pour le contrôle des routes des trafics de drogue de « narco-jihadistes » déguisés en séparatiste pour reprendre du terrain ?

Peu importe les raisons, le résultat est finalement identique : c’est une nouvelle fois le peuple malien qui souffre….

 

Patrick SCHWARTZ

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