La guerre est devenue le quotidien des pays africains. Il n’y a pratiquement plus de zones en Afrique qui ne soient victimes de ces guerres impérialistes que nous appelons tantôt du terrorisme, tantôt des guerres intercommunautaires. Or, nul n’est sans savoir que ces guerres sont purement politiques. Le terrorisme est par définition une forme de politique qui tente d’imposer par la violence ses visions du monde. C’est une politique qui pille toute l’économie des pays africains comme le Mali, le Tchad, le Cameroun, la Somalie, la Libye, le Soudan du Sud etc. À cette forme d’exploitation, s’ajoutent les guerres dites intercommunautaires qui mettent en conflit des populations ayant existé de tout temps les uns à côté des autres de façon pacifique.
Nous ne pourrons pas accéder à un monde paisible si nous ne savons pas la cause des guerres. L’homme est un être d’intérêt. Partant de là, nous pouvons comprendre que tout acte que l’homme pose, il le fait selon ses propres intérêts. Cela me rappelle la métaphore platonicienne selon laquelle le berger gouverne ses moutons non pas dans l’intérêt de ceux-ci, mais pour son propre intérêt. Cela est aussi constatable même dans le domaine économique où nous pouvons dire que le vendeur vend ses produits en vue d’avoir de la plus-value donc, de l’intérêt. L’homme est alors un être d’intérêt. L’enfant ou encore le nourrisson pleure pour qu’on puisse satisfaire son intérêt à savoir surtout lui donner à manger ou lui remettre la chose qu’il souhaite avoir.
Nous arrivons ainsi à la compréhension de toutes les guerres dans le monde comme étant des conflits d’intérêt ayant pour finalité la domination par le pillage des autres. Si autrefois le commerce alimentaire faisait la richesse des nations, alors aujourd’hui, c’est celui des armes. Nous parlons de la paix tout en continuant à fabriquer des armes plus sophistiquées et ces armes sont créées pour un but bien précis à savoir faire la guerre. Le souhait de ces fabricants d’armes est qu’il y ait de la guerre partout dans le monde pour faciliter l’écoulement de leurs marchandises. Par ailleurs, c’est ce qui fait dire à EINSTEIN :« il faut bien se rendre compte que ces groupes industriels puissants qui participent à la fabrication des armes sont, dans tous les pays, opposés au règlement pacifique des différends internationaux […]»
Alors, si les armes sont fabriquées, il faut aménager des lieux pour les tester. En parlant de la sorte, certains pourront se dire : « mais ceux qui sont les fabricants de ces armes sont eux aussi attaqués ». Oui, parce que ça devient la métaphore du « serpent qui mort sa queue » ou de « l’enfant qui tue son père » ou encore du robot dont nous avons perdu le contrôle. L’entreprise terroriste rapporte énormément à ces pays qui sont considérés comme étant les plus grands fabricants d’armes dans le monde. Cela reste de même pour les guerres intercommunautaires.
Par ailleurs, à prendre le mot djihadisme à la lettre, il renvoie plutôt au terrorisme. À cet effet, je préfère appeler les hostilités actuelles dans le monde en général et au Mali en particulier de terrorisme dans le sens de guerres ayant tout simplement pour finalité la satisfaction des intérêts politiques d’une minorité affamée à la recherche d’écoulements pour leurs productions. Alors, pour mieux le comprendre, il faut se référer au colonialisme. Durant cette période colonialiste, le colon se disait avoir une mission civilisatrice auprès des noirs, mais en réalité c’était pour non seulement se faire de nouveaux débouchés, mais aussi pour se procurer des matières premières et des bras valides. Nous assistons alors de nos jours à une nouvelle technique de colonisation ayant cette fois-ci pour dessein de se servir de nos contrées comme zone de testage de leur armement le plus sophistiqué. Pour mieux le voir et le comprendre, jetons un regard furtif sur la colonisation dans notre pays.
Durant cette période, il y avait ce qu’on appelait l’accord franco-malien, que la Fédération du Mali avait paraphé avec la Métropole et qui autorisait celle-ci à déployer ses troupes sur le sol du Mali en vue d’assurer la sécurité. Mais après les indépendances et surtout avec l’éclatement de la Fédération le 20 août 1960 et ensuite la création de l’armée nationale le 20 janvier 1961, cet accord est devenu caduc. Et de ce fait, il a été demandé à la Métropole de retirer ses troupes qui stationnaient au Mali. De nos jours, je me demande si ce terrorisme ne constitue pas une technique de renouvellement de cet accord sous une nouvelle forme, car déjà nous voyons que ce sont les troupes françaises qui sont de nouveau de retour sur notre sol. Elles sont au Mali, au Nigéria, au Tchad, au Cameroun, un peu partout en Afrique pour assurer des soi-disant opérations de maintien de la paix. La quasi-totalité de ces pays est frappée par des guerres intercommunautaires. Au Mali, nous connaissons le cas des Peuls et des Dogons, au Cameroun, les deux parties du pays, la partie francophone et la partie anglophone se déchirent dans une guerre sans précédent, etc.
Par ailleurs, cette forme est comparable à celle du savant dans son laboratoire. Lorsque celui-ci fabrique ses produits, pour les tester, il lui faut contaminer des animaux, auparavant on le faisait sur des prisonniers ou des condamnés à mort, et ensuite faire le test sur eux. Voilà la technique dont l’ex-colonie est victime aujourd’hui. On provoque des émeutes chez elle avec l’espoir qu’on leur fera recours le moment venu.
En effet, elle sait que si ça chauffe, on lui fera recours et de ce fait elle sortira doublement gagnante. Car non seulement elle fournit les terroristes en armements, mais aussi elle fournira sa propre armée pour aller servir à l’étranger et là encore elle pille toute l’économie de ces contrées. Alors, c’est elle la terroriste qui pille nos richesses.
Il faut le reconnaitre, cette position politique est différente du djihadisme. Elle se dissimule derrière ce mot pour diviser les communautés musulmanes et religieuses en vue de mieux régner. Ces guerres terroristes rendent plus que jamais la vie difficile pour les musulmans de part et d’autre du monde. Aux États-Unis, Donald Trump avait fait voter plusieurs lois pour interdire l’accès de son pays aux pays majoritairement musulmans parce qu’ils sont victimes de préjugés terroristes. Or, l’Islam n’a rien à voir avec ces exactions. Elles ne sont que des instrumentalisations de cette religion pratiquée par la majorité des pays africains.
Fousseni TOGOLA