La tribune du lundi : Les élections communales ?

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Dr Sekou Diakite

Pour répondre à cette question fatidique du moment, il est nécessaire de revenir sur comment le pays a pu organiser les élections présidentielles et législatives et dans quel état le pays se trouvait sur le plan sécuritaire.
Il n’est un secret pour personne que la Communauté internationale dans son ensemble (l’UEMOA, la CEDEAO, l’Union européenne, l’ONU, etc.) a exprimé le souhait d’organiser ces élections afin de permettre au Mali de reprendre une vie normale avec la mise en place de toutes les institutions pour le bon fonctionnement d’un Etat digne de ce nom. Donc, elle (Communauté internationale) l’a voulu et elle a mis les conditions nécessaires (financières, politiques, diplomatiques, etc.) pour que ces élections se tiennent et elles se sont bien tenues et sans incident comme pour donner raison à Johan Wolfgang von GOETHE: ” On peut aussi bâtir quelque chose de beau avec les pierres qui entravent le chemin “. Qui pouvait dire que le Mali, au moment de ces élections, était entier du point de vue territorial ?  Quel était le niveau de sécurité dans le Mali?
Si organiser les élections communales, qui n’attendaient que la signature de l’Accord de paix et de la réconciliation nationale, dans les conditions actuelles est synonyme, pour certains, de la partition du pays, alors le pays l’a été depuis bien longtemps, sauf que le citoyen lambda vient de s’en apercevoir après la dégradation de la situation en 2012.
L’objectif de la Communauté internationale ne sera atteint que lorsque l’ensemble du processus électoral (présidentiel, législatif et communal) prendra fin. Elle a mandat à soutenir le Mali pour le retour de la paix et cette paix à un prix et pour les maliens et pour la Communauté internationale. Chacun doit jouer sa partition. Dans cet esprit, un accord de paix et de la réconciliation nationale, bien que douloureux pour le Peuple malien, a été signé.
Cette signature a fait des mécontents dans toutes les parties et c’est la raison qui fait que les attaques de toutes sortes se font voir, un peu partout, sur l’ensemble du territoire. Donc, face à cette situation désastreuse, il incombe à l’Etat malien de prendre toutes ses responsabilités afin d’assurer la sécurité des biens et des personnes vivant au Mali et d’exiger à la Communauté internationale de jouer son rôle justifiant sa présence sur le sol malien. Le langage de la vérité est obligatoire et tant que la Communauté internationale ne donnera pas son quitus pour la tenue de ces élections, elles n’auront pas lieu. Si, réellement nos amis de la Communauté internationale veulent la paix pour le Mali, ils doivent se souvenir de ce qu’a dit Aristote: ” Celui qui n’est plus ton ami ne l’a jamais été “.
Une bonne application dudit accord passe, nécessairement, par les élus locaux et non par les institutions. Les localités sont mieux connues et mieux gérées par les Conseillers communaux que par les Députés ou le Président de la République. De ce fait, la tenue des élections municipales et régionales sera la meilleure des choses qui puisse arriver aux localités dans une mise en œuvre diligente et effective de certains aspects de développement de l’Accord.  Quel intérêt le pays peut avoir en prorogeant, chaque fois, ces échéances électorales ? Quel crédit le Peuple peut accorder à un Gouvernement qui prend une décision et revient là-dessus avec des prétextes qui ne tiennent pas ? On est responsable pour prendre des décisions et les décisions d’un responsable se prennent selon des règles claires qui font qu’elles puissent être appliquées. Quel dommage pour le Mali ! Les faits sont les faits et ils parlent d’eux-mêmes !
Combien de décisions ont prises et annulées dans ce pays ? Le moment n’est plus à la tergiversation.
L’Etat doit s’assurer avec ses partenaires de la mise en place de toutes les conditions nécessaires pour la tenue des élections municipales et régionales à la date indiquée. Si, malgré tout, il y aura des localités dans lesquelles les élections ne pourront pas se tenir, alors il faudra nommer des délégations spéciales, (prévues par les textes) en commun accord avec les membres desdites localités sans imposition.
Je demande aux formations politiques et aux indépendants, désireux de prendre en main la destinée de leurs localités, de se préparer pour les échéances à venir et au Gouvernement d’être, suffisamment, responsable en respectant et en faisant respecter sa décision pour une fois.
Jules-Paul Tardivel : ” Le vrai patriote s’inquiète, non du poste qu’il doit occuper dans la patrie, mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations “.
Dr. Sékou DIAKITE
Président de l’Association
” Mouvement pour le Changement à Kati  (MCK)”
Cell. : +223 65 73 64 62
/73 56 84 79.

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