La tribune du lundi : L’Enseignement supérieur : Inscription en ligne !!!

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Dr Sekou Diakite

Le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a déclaré officiellement  que les étudiants vont commencer à s’inscrire en ligne et à partir de chez eux dès la rentrée académique prochaine, c’est-à-dire l’année universitaire 2015-2016. Quel bonheur pour les milliers d’étudiants de l’intérieur du pays ! Quel bonheur pour leurs parents ! Quel soulagement pour les autorités universitaires ! Au regard de la situation, est-ce  que cette décision est applicable immédiatement ?

L’article se propose de donner quelques avantages de l’inscription en ligne et de faire l’état des lieux des conditions servant la mise en œuvre de l’inscription en ligne afin que le citoyen lambda puisse juger de la faisabilité immédiate de la décision du Ministre.

En effet, la pratique a prouvé que la période des inscriptions est une période intenable pour les milliers d’étudiants pour la simple raison que le délai, l’organisation, la mafia au tour de ces inscriptions ne sont pas propices pour permettre aux étudiants de s’inscrire dans de meilleures conditions et avec célérité. L’inscription en ligne peut être une solution pour les étudiants en leur rendant, non seulement, la tâche plus facile et rapide, mais aussi, en leur évitant de payer plus qu’il ne faut. Donc, nos chers étudiants ne peuvent être qu’heureux avec celle nouvelle décision.

Les parents des étudiants seront comblés de bonheur en voyant atténuées les souffrances de leurs enfants et pouvant rester avec eux pendant plus de temps (car il y a un temps entre l’inscription et la rentrée effective des classes).

Les autorités universitaires seront soulagées à plusieurs titres (respect du délai d’inscription, transparence dans la production des listes définitives, maîtrise en temps réel de l’effectif, etc.).

Certes ! L’inscription en ligne a des avantages, mais pour que ces avantages puissent servir il faudra qu’il y ait un préalable pour sa mise en œuvre efficace et efficiente. Qu’est-ce que le département a fait pour oser prendre une telle décision ? L’état actuel des lieux prouve qu’il sera difficile de s’inscrire en ligne cette année. Les faits sont les faits !

L’inscription en ligne demande une connexion internet dans toutes les structures devant abritées les étudiants (facultés, grandes écoles et instituts), d’équipements adéquats dans les différentes scolarités, de la formation et des agents des scolarités et des principaux acteurs (les étudiants) pour qu’ils sachent comment s’inscrire.

Le constat est que les agents de la scolarité chargés de gérer les inscriptions ne sont pas formés, les équipements adéquats manquent, les infrastructures nécessaires pour une meilleure application de la décision laissent à désirer, le matériel installé pour permettre au réseau de bien fonctionner n’est pas à la hauteur puisque la connexion internet n’est pas stable, les étudiants ne savent pas comment s’inscrire, les facultés ne sont pas au même niveau d’études (certaines n’ont pas bouclé l’année 2014-2015), etc.

Dans ces conditions, est-il sage de prendre une telle décision à appliquer immédiatement et à tous les niveaux ? Quel intérêt peut-on avoir en prenant des décisions à la hâte sans réunir toutes les conditions nécessaires permettant leur mise en œuvre ? Qu’attendre d’un responsable qui prend des décisions irréalisables au moment indiqué ?

Je pense que pour éviter le fiasco à la rentrée, il faudra appliquer les deux types d’inscription (classique et en ligne) afin de permettre aux étudiants et aux agents impliqués de mieux cerner le processus. Le département doit former pendant cette phase transitoire, sinon il y aura un blocage inutile pour certaines structures (par exemple la FSEG) dans le démarrage des cours, car beaucoup de facultés n’ont pas bouclé leur année 2014-2015.

Innover, c’est toujours une bonne chose, mais l’innovation nécessite des coûts et tant que nos autorités ne mettront pas le prix pour avoir de la qualité dans tout ce qu’elles décident d’entreprendre, nous ferons du surplace. La situation actuelle du pays est très grave et de ce fait l’heure n’est plus aux discours inutiles, mais à la concrétisation de ces discours.

Jules-Paul Tardivel: ” Le vrai patriote s’inquiète, non du poste qu’il doit occuper dans la patrie, mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations “.

Dr. Sékou DIAKITE

Président de l’Association

” Mouvement pour le Changement à Kati  (MCK)”

Cell.: + 223 65 73 64 62 / 73 56 84 79.

 

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