La tribune du lundi : La pauvreté !

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Dr Sekou Diakite

Ces maliens voulaient trouver ailleurs ce qu’ils n’ont pas eu au Mali pour se sentir dignes dans une société, de plus en plus, exigeante. Mais, hélas ! La principale cause de ce saut vers l’inconnu : la pauvreté. Qu’est-ce que la pauvreté ? Quel est le seuil de la pauvreté ? Comment lutter contre la pauvreté ?
L’article se propose de  donner des éléments de réponse à ces questions pour permettre au citoyen lambda de comprendre que la source du mal est liée à la mauvaise gouvernance des autorités. Confucius: ” Dans un pays bien gouverné, la pauvreté est une honte. Dans un pays mal gouverné, la richesse est une honte”.
La pauvreté, selon l’usage le plus courant,  caractérise la situation d’un individu qui ne dispose pas des ressources réputées suffisantes pour vivre dignement dans une société et son contexte. C’est l’insuffisance de ressources matérielles affectant la nourriture, l’accès à l’eau potable, les vêtements, le logement, ou les conditions de vie en général. Mais, également, c’est l’insuffisance de ressources intangibles, telles que l’accès à l’éducation, l’exercice d’une activité valorisante, le respect reçu des autres citoyens ou encore le développement personnel.
Cette situation, non-désirable et génératrice de souffrances, touche des personnes isolées ou des groupes, des segments de population dans les pays développés, une proportion importante de la population dans certains pays en développement, et la majorité de la population des pays les moins avancés, en Afrique notamment. Comment initier des analyses économiques et des débats portant sur la mesure de la pauvreté au Mali, ses causes, et les moyens à mettre en œuvre pour la réduire ?
Par ailleurs, il faut noter que la pauvreté prend un sens différent, voire vertueux, dans un contexte religieux ou spirituel. Ainsi, par exemple, le vœu de pauvreté dans des ordres catholiques, est défini comme la volonté d’être plus libre par la renonciation aux ” biens matériels “, afin d’être en position optimale d’écoute et de rencontre avec Dieu et le prochain.
La pauvreté résulte généralement de conditions de départ défavorables (mauvais accès à la formation, santé déficiente, etc.), et parfois d’accidents (destruction de biens, accident de santé, perte d’emploi, etc.).
Mais cela engendre souvent un cercle vicieux. La pauvreté oblige à se loger à bas prix, donc dans des quartiers ayant mauvaise réputation, où il y a peu de travail et une offre éducative dégradée, une criminalité sinon plus élevée du moins plus violente, une prévention médicale moins active, etc. Les chances de trouver un revenu par le travail sont moindres, la tentation plus forte de faire appel au travail illégal, à des sources de revenu illusoires (loteries, paris, etc.) ou dangereuses (crime, drogue) ou encore dégradantes (prostitution), les risques d’accidents sont plus importants, et l’exploitation par les mafias, ou groupes organisés, sont des facteurs de désocialisation, voire d’une insécurité à la fois personnelle et globale.
Ce phénomène peut toucher les enfants et les adolescents, qui dans un tel contexte commencent leur vie avec un handicap, même si le pire n’est nullement atteint pour eux. Dans les pays en développement, où les ressources sont rares, les conséquences sont encore plus marquées (famines, catastrophes sanitaires, etc.).
Le seuil de pauvreté est un niveau de revenus au-dessous duquel un ménage est considéré comme pauvre. Ce seuil prend des valeurs radicalement différentes selon les pays considérés : pays développés ou pays en développement. Il peut être défini de manière absolue – utilisé pour les pays en développement et plusieurs pays développés (en fonction d’un panier de consommation minimale) ou relative – utilisé dans quelques pays développés (en pourcentage du revenu médian ou moyen).
Les facteurs individuels et ethniques sont pris en compte pour adapter la notion à la diversité des situations, par exemple les charges familiales, l’âge, ou encore le nombre de personnes vivant dans le ménage. Au Mali, par exemple, dans le milieu Bamanan, est considéré comme pauvre l’homme qui a une seule femme ; chez les Peulhs, celui qui n’a pas assez de têtes en bovins, ovins et caprins, etc.
Le seuil de pauvreté est utile en tant qu’outil économique avec lequel calculer combien de personnes sont concernées et qui elles sont, afin de décider en connaissance de cause les réformes socio-économiques de lutte contre la pauvreté (minima sociaux, allocation universelle, etc.).
La lutte contre la pauvreté passe, forcément, par la remise au travail. Or au Mali, il y a tout sauf le travail, car tout le monde (du chef au planton) fait semblant de travailler. Nous voyons des responsables prendre des décisions inutiles dérangeant la quiétude des citoyens pour prouver qu’ils sont travailleurs alors qu’il n’en est rien. Le citoyen lambda doit savoir qu’il faudra lutter pour s’offrir des conditions d’une vie meilleure, car selon Anne BRADSTREET: ” S’il n’y avait pas d’hiver, le printemps ne serait pas si agréable; si nous ne goutions pas à l’adversité, la réussite ne serait pas tant appréciée “. Ainsi, la pauvreté n’est pas due à un dysfonctionnement de la société, mais aux individus eux-mêmes. Le traitement de la pauvreté est laissé à la volonté individuelle des riches.
Jules-Paul TARDIVEL : ” Le vrai patriote s’inquiète, non du poste qu’il doit occuper dans la patrie, mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations “.
Dr. Sékou DIAKITE
Président de l’Association
” Mouvement pour le Changement à Kati  (MCK)”
Cell.:(+223) 65736462/73568479

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