Beaucoup de fois, certains hommes justifient les mauvais comportements des dirigeants comme une fatalité. Je vois plutôt la manifestation d’une mauvaise foi de leur part dans ce jugement.
Tout gouvernement est le reflet de son peuple. La bonne et la mauvaise gouvernance sont toujours voulues par les hommes, car rien ne tombe du ciel. Notons que le ciel n’a pas de cadeaux à nous offrir en ce qui concerne la gouvernance.
Dieu se mêle-t-il de la politique terrestre ?
À cette interrogation, je pense que Dieu ne se mêle pas de la vie politique de l’homme. Donc, tout ce qui arrive, arrive par l’homme et est uniquement de lui. Vouloir confier le terrain politique à Dieu, c’est une fuite de responsabilité humaine. Ce qui donne le pouvoir aux différents peuples de juger les hommes politiques. Tout dirigeant qui commettra des actes ignobles, de trahison, de corruption, etc., doit être jugé, car le bien public n’est l’apanage ni l’héritage d’aucune personne. Alors, s’il s’avère qu’un peuple est dirigé par des voleurs, c’est parce qu’il l’a bien voulu, et arrêtons de dire que Dieu va les juger.
Les politiciens corrompus
Ceux-ci sont encouragés davantage puisqu’il n’y a pas de mesures coercitives. Nous constatons une assistance ou aide mutuelle ou protection entre les corrompus. Les anciens sont très souvent protégés par les nouveaux. C’est ce qui encourage l’impunité et quand certains ont la volonté de bien faire, la justice se trouve tronquée.
Tout gouvernement corrompu fait occuper tous les postes stratégiques par les siens qui sont nécessairement de la même boîte. C’est ce qui fait que les poursuites n’aboutissent jamais à des résultats escomptés. Donc, la corruption est organisée et entretenue.
Quelles solutions ?
Les populations doivent cesser de se faire passer pour les marionnettes pour satisfaire les avidités des politiciens véreux. Elles doivent faire de l’éducation une priorité afin de se former intellectuellement et ne plus se laisser berner par qui que ce soit. Il faut exiger à ce que tous les mauvais dirigeants soient jugés avec rigueur, mais ceci nécessite ipso facto une justice indépendante du pouvoir exécutif et dotée de moyens conséquents. Il faut bannir notamment la mauvaise répartition des richesses qui est à l’origine de la pauvreté et utilisons les richesses de l’Afrique à des fins africaines. Pour vaincre l’injustice, il faut une éducation et une justice normale.
Bamako, le 31/12/2020
Judé SOGOBA (Prof. de philosophie)