La lettre de colère de l’association des femmes maliennes me redonne l’espoir.

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Il y a quelques jours, j’ai lu la lettre de l’Association des femmes maliennes unis pour la réconciliation et le progrès au Mali et j’ai été émue. Beaucoup de familles, de femmes, d’épouses, de mères, sont fatiguées, usées et en colère, mais elles n’ont pas la possibilité de s’exprimer et personne pour porter leurs voix, alors que ce sont bien elles, et leurs enfants, qui sont les premières à assumer les conséquences de la crise de notre pays

Beaucoup d’hommes ont quasiment abandonné leurs foyers ces dernières années, pour aller rejoindre des groupuscules, que ce soit parce qu’ils croyaient gagner de l’argent ou parce qu’ils ont été menacés. La pauvreté est le lit du terrorisme, mais le terrorisme ne fait jamais qu’accroître la misère !

Ces hommes, ils n’ont rien gagné de tout ça, car les terroristes ne partagent pas. Ils envoient leurs combattants au massacre, mais ils sont les seuls à profiter des vols, des meurtres et du trafic de drogue. C’est bien pour ça que, malgré leurs discours, l’unique vérité est qu’ils se complaisent dans le feu et le sang qu’ils mettent au pays. Ils peuvent ainsi poursuivre leurs crimes en toute impunité et obliger les miséreux à travailler pour eux.

Pendant ce temps, des femmes ont du continuer à lutter jour après jour, sans homme pour les protéger et pour se charger de faire en sorte que leurs enfants aient le nécessaire, les habits dont ils ont besoin, la nourriture et l’éducation, comme il en est leur rôle. Trop de femmes ont été dépouillées du peu qu’elles avaient. Trop de familles ont eu faim. Trop de femmes ont subi des agressions et des viols. Trop d’écoles ont fermé et trop d’enfants ont été déscolarisés. Que vont-ils devenir ? Mais enfin, une voix s’élève qui peut nous guider dans l’action.

Je le constate aussi, les femmes maliennes en ont assez. Je veux remercier ces femmes de l’association. Et je veux moi aussi joindre mes mots à leur complainte et  intimer les hommes à se retourner contre leur maîtres afin de retrouver leur liberté et enfin de poser les armes pour  offrir un autre avenir à leurs proches et à leur pays.

Messieurs, libérez vous de vos maîtres qui vous exploitent, brisez vos chaines avant qu’ils vous fassent tuer, car telle sera votre fin si vous ne faites rien. Rentrez chez vous, où on a besoin de vous. Battez-vous pour ce qui compte. Et ce qui compte, c’est de rendre sa dignité au Mali notre pays, à nos frères, nos sœurs et nos enfants qui ont subi trop de violences et d’humiliations. Rendez-leur la fierté d’antan et donnez-leur un avenir en lequel croire.

 

 

Auteur : Aïcha Sangaré

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2 COMMENTAIRES

  1. Merci à ses femmes révoltées de nous montrer la voie du véritable combat pour notre avenir

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