La jeunesse : bâtisseur d’un nouveau Mali

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Salif Ouattara
Salif Ouattara

L’élection présidentielle ne semble plus faire l’objet d’aucun doute. L’occasion sera ainsi donnée aux citoyens de choisir la femme ou l’homme qui présidera la destinée de notre nation. Ce serait une lourde et exaltante tâche vu la traversée du désert qu’a connu notre pays.

 

Dans ce processus, la jeunesse aura une place primordiale. Son concours sera déterminant dans le choix de la personne qui aura la charge de diriger notre pays pour les cinq prochaines années.

 

Cette tribune a pour objet, d’évoquer la place que la jeunesse pourra occuper dans le « nouveau » processus démocratique de notre pays.

« Nouveau » processus démocratique car plus rien de ne doit se passer comme avant au Mali. Et pour qu’il en soit ainsi, la jeunesse malienne devra jouer pleinement son rôle.

Quel doit être le rôle de la jeunesse malienne pour le renouveau après la situation qu’a connu notre pays depuis janvier 2012 ?

La jeunesse devra jouer le rôle de régulateur de la démocratie, de bâtisseur d’un autre Mali. A mon sens, si la jeunesse avait jouée son rôle depuis l’avènement de la démocratie en mars 1992, nous ne serions certainement pas dans la situation qui est la nôtre aujourd’hui.

Nous [les jeunes] avons démissionné ; laissant tout le monde et n’importe qui décider du sort de notre nation. Ainsi, le Mali est devenu un pays déchiré socialement, affaibli économiquement, et anéanti moralement. Si la jeunesse s’était impliquée dès l’avènement de la démocratie au Mali ou même bien avant cela, nous aurions vraisemblablement un autre Mali. Nous aurions pu mettre un frein à la corruption, en ne la cautionnant pas à défaut de ne pouvoir lutter contre. Nous aurions pu faire de la « méritocratie » le principe dans notre nation et non l’exception; cela aurait certainement permis de ne pas « tomber si bas » et de faire de notre nation, une nation prospère. Nous aurions pu faire de la transparence dans la gestion des affaires publiques une réalité ; ainsi, l’énorme richesse naturelle que regorge notre pays aurait été exploitée au profit de toute la population. Idem pour les financements extérieurs que nous recevions de nos partenaires.

Qu’à cela ne tienne, la situation de notre pays est loin d’être fatale. Le tir pourra rapidement être corrigé. Cette correction pourrait provenir d’une prise de conscience aiguë de la jeunesse qui  n’a pas toujours l’occasion de corriger le tir. L’élection présidentielle à venir serait une aubaine à cet égard. C’est l’occasion pour nous jeunes de faire part de notre ras-le-bol à ceux qui nous approchent maintenant en nous promettant ciel et terre alors même qu’on n’a jamais eu la réponse à la question que nous continuons à nous poser : où étaient-ils pendant la descente aux enfers de notre nation ? N’ont-ils pas été complices de la gestion chaotique de notre nation ?

Voici des questions qu’on pourra leur poser avant même de leur demander quel serait leur projet de société ? Encore faut-il qu’ils en aient ! Comment une femme ou un homme peut prétendre à la magistrature suprême alors qu’il n’a pas de proposition concrète à faire à ses concitoyens. Une chose est de promettre telle ou telle chose, une autre est de préciser concrètement  comment y arriver. De nos jours, cette manière de faire doit être bannie. Il nous faut des propositions concrètes et réalistes de développement. La jeunesse doit,  là encore,  jouer son rôle en n’idolâtrant personne parce qu’il est issu de telle ou telle famille, ou parce qu’il est fortuné, ou encore parce qu’il a mené telles ou telles études…Nous devons faire notre choix sur la seule base de la valeur intrinsèque des uns et des autres. Cela devra être le seul critère qui prévaudra le 28 juillet 2013.

Refusons leur sel, leur thé, leurs T-shirts, leur billet de mille, deux milles, cinq milles voir leur million, leur promesse de tel ou tel poste. Disons leur que l’heure est grave pour que nous vendions notre nation aux marchands d’illusions. Montrons leur que cette période est révolue et que nous cherchons à bâtir un nouveau Mali. Cela doit être le mot d’ordre de la jeunesse au-delà des clivages politiques.
Ce qui va se passer le 28 juillet 2013 n’est pas anodin; il s’agira de remettre notre nation sur les rails au travers d’une femme ou d’un homme qui va redorer l’image du Mali ; une femme ou un homme qui rentrera dans l’histoire comme l’ont été Soundjata KEITA, Tièba TRAORE, Soni Ali BER, Modibo Keita…

Le Mali tant espéré, remis au travail, apaisé, et prospère sera forcement l’œuvre de la jeunesse à travers sa mobilisation et son intérêt pour la chose publique. Alors digne fils de la nation malienne c’est le moment ou jamais de redresser le cours de l’histoire de notre nation.
En route pour le nouveau Mali!

Salif OUATTARA pour Maliweb.net

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1 commentaire

  1. Bonjour,

    merci à toutes et à tous de prendre le temps de lire mon article et de le diffuser.

    Je tiens surtout à m’excuser pour le titre qui est “La jeunesse : Bâtisseur d’un nouveau Mali” et non ” La jeunesse : bâtisseur d’un nouveau du Mali”. Vous aurez compris que le “du” n’avait pas sa place. C’est juste un problème de version de l’article. La version finale n’est pas parvenue à Maliweb pour la publication.

    Sincères salutations à toutes et à tous.

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