La jeunesse africaine face au changement du pouvoir au Sénégal : Pourquoi sauver le président Diomaye

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J’espère que ce que je lis, à travers les différentes presses, ne sont en réalité que des élucubrations des opposants au changement de pouvoir, survenu au Sénégal.

Je suis tristement navré que le changement du pouvoir d’Etat, intervenu au pays de la Teranga, par sa jeunesse avertie et qui a suscité tant d’espoir, soit quelque peu ternie par des initiatives qui pourraient s’avérer contre-productives.

Ce qui serait une conséquence de l’ivresse du pouvoir, se revendiquant d’un autre monde,  et qui serait à la mesure de la déception de toute une génération de jeunes francophiles d’Afrique de l’Ouest.

En se projetant dans le monde d’hier d’un panafricanisme débridé, sous le regard de Poutine, des luttes idéologiques de la guerre froide d’antan, menée par leurs grands-parents ; il faut plutôt penser à un développement économique robuste du pays ; vous l’avez dit vous-même : « les caisses du Sénégal sont vides ».

Pensez alors comment développer votre pays en attirant les investisseurs, locaux comme étrangers, en leur déroulant le tapis rouge, dans un pays qui a besoin d’accroitre ses performances économiques. Dans le même temps, il s’agit, pour vous, d’envisager par quel moyen, votre pays, le Sénégal, que nous aimons tous, peut soutenir la compétition avec les autres pour les fixer définitivement chez vous.

Il est bien connu que le Sénégal, un pays émergent comme beaucoup d’autres en Afrique, a nettement plus besoin d’apaiser son climat social, celui des affaires, tout en renforçant considérablement la confiance des autres en son mode de gouvernance économique et démocratique. Ce dont le Sénégal a besoin, et vous devez le savoir, ce n’est pas, comme je l’ai toujours préconisé, d’un nouvel homme fort à la tête du pays, mais des entreprises fortes et prêtes pour la création des richesses. Le pays a plutôt besoin, ici et maintenant, que des investisseurs soient davantage assurés, sécurisés et protégés.

Reprenez-vous alors avant qu’il ne soit déjà trop tard. Tout le monde vous le dira sans ambages : la démocratie sénégalaise a montré l’exemple à toute la jeunesse africaine, avec cette élection présidentielle historique qui n’a pas encore fini de surprendre.
Assurément, si la jeunesse veut, Dieu veut, les esprits des ancêtres veulent également. Restez donc sur le droit chemin ; sachez bien qu’un raccourci est forcément dangereux pour le pays et pour le Pastef.

En ce moment d’exaltation démocratique, pourquoi une délégation des Insoumis de la France chez vous, avec à sa tête Jean Luc Mélenchon, un extrémiste qui fonde sa théorie politique sur le chaos pour s’accomplir ?

Mélenchon, c’est connu de tous, est non un mythe, mais un mirifique révolutionnaire, un marchand de rêves. C’est un pyromane du désastre, ce communiste à la dérive, dont la Russie même n’en veut pas, est pourtant invité au Sénégal pour faire, on le sait, avec le pays de Poutine, comme d’ailleurs au bon vieux temps.

Mélenchon, il faut vous en convaincre, n’apportera rien de nouveau, sinon que réchauffer la lutte anti-impérialiste, déjà surannée. En effet, la Russie de Poutine mène, depuis près de deux ans, une guerre impérialiste en Ukraine, et en même temps signe son retour en Afrique, à travers des coups d’Etat déstabilisateurs, avec pour unique but de restaurer « la Grande Russie » illusoire dans un continent, reconnu pour ses immenses ressources et qui a besoin de les transformer en richesses pérennes et solides pour sa jeunesse et son avenir.

Les dictatures, soutenues par Poutine à l’œuvre au Mali, au Burkina et au Niger, donnent une parfaite illustration de ce que signifie ce panafricanisme dénaturé qui ne veut surtout pas de la démocratie.

Le Sénégal, on s’en aperçoit, a démontré à toute l’Afrique le niveau élevé de sa démocratie avec cette élection présidentielle. Ce scrutin a été célébré et vanté un peu partout dans le monde, comme un couronnement démocratique réussi, à mettre au compte de l’engagement citoyen et patriotique de tout un peuple.

Les jeunes leaders, aujourd’hui à la tête du Pays de la Teranga, doivent, à la tâche, administrer la preuve cinglante que les combats politiques, malgré l’ampleur de leurs confrontations, devront épargner l’essentiel et le plus important : le privilège absolu accordé à la culture de la démocratie qu’il faut consolider et préserver, à l’abri des tentations démagogiques et liberticides.  La jeune et nouvelle direction du Sénégal a quand même démontré au reste de la jeunesse africaine, tentée par les sirènes aventuristes, que la démocratie est d’abord une éducation à la gestion des intérêts collectifs.

Un sillon qu’il faut désormais ensemencer.

C’est pourquoi, j’espère bien, pour ma part, qu’elle puisse pleinement s’exprimer, dans les années à venir, dans mon pays de naissance, où vivent encore des parents à la Médina, Rue 36 ; « rue des cars rapides ».

Mamadou Sinsy Coulibaly, Président du Groupe Kledu

 Commandeur de l’Ordre National du Mali

  Officier de l’Ordre National du Mérite (France)

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