La France d’avant 1789 compassionne avec le Mali d’aujourd’hui.

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L’histoire des peuples est tellement riche en contradictions qu’elle parle à chaque Homme où qu’il se trouve dans le maillage des relations de pouvoir.    

 

   

La France avant la révolte populaire de 1789 était dominée et exploitée par l’aristocratie et le clergé. La corruption était monnaie courante dans les administrations de l’Etat qui se débattait dans une crise économique générale.

 

Le Peuple perdait confiance en son élite  et ne trouvait de répis que dans la débauche et les distractions artistiques.                                                                                   Une poignée de l’intelligentsia française, devenue sensible à la condition misérable du bas peuple sans défense, s’est éprise de ses idéaux de liberté et de prospérité. Parmi eux, des noms sont demeurés depuis lors des symboles de lutte des peuples pour l’égalité : Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Didérot, Beaumarchais.

 

Ils se servirent de leurs littératures et des distractions artistiques pour alerter les autres bourgeois de la Cour royale et du Parlement du danger qu’ils couraient en continuant à mépriser le peuple. D’un autre côté, ils firent prendre conscience à ce dernier de la force enfouie en lui, pourvu qu’il soit courageux pour s’en servir.

 

Les premiers fermèrent les yeux, les seconds se laissèrent convaincre sans toutefois comprendre vraiment ce qu’on attendait d’eux, la révolution qui s’en suivit fut bien salvatrice mais désastreuse. Les bourgeois qui ne prirent pas la température, craignant pour leur vie, furent contraints d’émigrer. Le roi lui-même tenta de fuir en vain mais finit par passer sous la guillotine.                                                Les contradictions et l’intolérance au sein des nouvelles forces « démocratiques » furent telles que le bas peuple, toujours en quête de sécurité et de prospérité que ne lui offrirent point le nouveau système, retomba dans l’ancien et s’y accommoda pendant longtemps, mais cette fois-ci avec tous les privilèges investis en un seul homme, l’empereur.

 

 

Cependant, le peuple avait déjà gouté à la liberté et  à l’égalité, aussi bien qu’à leurs excès ; et conscient désormais qu’il avait toujours le dernier mot,  il ne lui restait plus que de se regarder avec courage et de se prémunir en se lançant à la reconquête de ses droits.

 

 

Au Mali, de nos jours, notre peuple se reconnaît dans ces états généraux de la France d’il ya deux siècles. Un grand fossé sépare le peuple et ses dirigeants. L’aristocratie n’y est pas légale mais elle existe et corrompt tout le monde. Le système financier et politique moderne lui permettant en plus de dissimuler facilement la taille de sa boulimie et de ses privilèges, ses griffes en sortent mieux déguisées. Mais à regarder le peuple dans la crise de pauvreté et  de sécurité qui le frappe  de plein fouet, la marque de leur mal est indélébile et  ignoble. Le comble de l’audace, c’est qu’après le feu de brousse qui a mis leurs dos à découvert ils reviennent toujours confiants vers leurs proies rescapées, comptant à nouveau sur leurs masques pour les piéger. Ils donnent vraiment là une leçon de ténacité à ceux qui veulent leur échapper.

 

 

Dans cette nouvelle aventure comme de coutume, les médias, particulièrement la télévision, et l’apologie du libertinage leur servent de diversion, car nous sommes un peuple jeune qui ne connaît rien de l’histoire et de ces machinations.

 

 

Par contre, si nous avons la fortune d’avoir une poignée de « fous furieux » et de « gens déraisonnables », ils doivent se servir de ces armes de la poignée « de forces normalisantes » mais d’une autre manière.   Parce que, le peuple est sincère et fondamentalement bon, et finit par embrasser le bien lorsqu’il le voit dans tout son éclat. L’éclat l’impressionne et l’impressionnera toujours…

 

MahamadouKonaté.    

Jeune chercheur malien CERIS, Dakar. amanna@gmx.fr

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2 COMMENTAIRES

  1. C’est une analyse de fond, maintenant c’est a nos responsable de voir l’évolution a partir de cette période pour contourner les mauvais et tiré profit du meilleur

  2. Cet article est très intéressant. Le pouvoir appartient au peuple , faudrait-il qu’il en soit conscient . Peuple malien , nous devons prendre le pouvoir en juillet et donner la destinée du pays à une nouvelle génération d’hommes politiques patriotes , visionnaires , intègres et soucieux du devenir de ce pays .

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