En grande partie, la perte de nos valeurs morales et civiques, et l’instauration d’une impunité quasiment totale de ces déprédateurs dans pays, font partie des causes principales favorisant la pérennité de cette délinquance financière, et l’appropriation illégale des biens de la Nation. N’est-il pas enfin arrivé le moment de sévir avec célérité pour mettre fin à ce fléau ravageur, par des moyens coercitifs radicaux, contre cette race de délinquants financiers nuisibles et incorrigibles ?? Cette catégorie de malfrats a accru de manière exagéré dans notre société au cours de la dernière décennie sous Wade. Ces individus ont provoqué et continuent encore de provoquer en permanence, de graves hémorragies financières préjudiciables à l’économie du pays et nos maigres ressources.
Et pire, après avoir dilapidé allégrement les deniers de la nation, ils se sont transformés en des riches artificiels sans cause, avec l’aval de Wade, qui se glorifiait d’ailleurs honteusement, de ce triste fait. Par conséquent, ce n’est pas en fait par impuissance en tant que telle de l’Etat qu’il nous manque encore de solution efficace, mais c’est plus exactement, à cause de la complaisance et complicité avérées au plus haut niveau de l’Etat, que ces gens-là pullulent librement dans notre espace social. Il est donc parfaitement compréhensible, pourquoi nous ne soyons pas encore parvenus à juguler cet état de fait. Il est clair que toutes ces soi-disant mesures annoncées jusque-là, pour mettre les incriminés hors d’état de nuire, ne sont que de l’hypocrisie et du bluff, car la volonté réelle n’y est pas. Voilà pourquoi ces « mesures » qui ne sont que de la pure comédie, sont vaines et inopérantes. Alors, tant qu’un tel environnement qui leur est favorable demeurera, la persistance de ce fléau endémique, comme l’ampleur que leur nombre a pris dans ce laps de temps, continueront de plus belle sans aucun doute. Il ne doit pas y avoir de complaisance envers les auteurs de fraude ou de corruption car cela fragilise la démocratie, le contrat social et le pacte républicain.
Comme la délinquance juvénile des bandes d’agresseurs et malfaiteurs ont envahi notre espace public, maintenant c’est le tour de la délinquance financière, beaucoup plus nocive encore, qui fait son apparition avec ses méfaits incalculables sur la marche normale de l’économie. D’ailleurs, elle se propage comme une trainée de poudre à travers le pays. Ainsi, il ne se passe plus un seul jour au Sénégal, sans qu’il soit annoncé dans les médias, des cas de graves scandales financiers qui s’opèrent par des détournements impressionnants de deniers, au détriment de la Nation. Le phénomène de détournements de deniers se passait avant le plus fréquemment dans le secteur public et parapublic, car en leur sein, il manquait et manque encore aujourd’hui le sérieux indispensable, l’orthodoxie de la rigueur de gestion, et aussi les moyens efficaces nécessaires de contrôles financiers rigoureux et permanents des gestionnaires en poste. Actuellement, le mal s’est même propagé par endroits dans le secteur privé, qui était hier épargné. Maintenant d’ailleurs la frontière entre les deux secteurs est devenue ténue. Il faut tout de même reconnaître, que ce phénomène de détournement de deniers est moins dense et se manifeste rarement dans le privé formel organisé.
Ainsi, tel le soleil qui se lève le matin, tous les scandales dissimilés jusque-là et qui se dévoilent facilement après a un simple audit anodin tellement que c’est gros, ou ceux qui étaient découverts par les institutions habilitées et organes de contrôle, mais mis dans les tiroirs par Wade, durant tout le temps qu’il était aux affaires, commencent à apparaitre au grand jour. Leurs auteurs qui bénéficiaient d’une protection étanche de leur maître par une couverture de l’impunité de fait, sont actuellement mis à nu et sont aux abois. C’est le sauf qui peut et la débandade dans leurs rangs. Alors certains trouvent comme solution sécurisante et échappatoire, la thésaurisation pure et simple des fonds volés, gelant ainsi, pour un moment, leur circulation dans les rouages économiques. Etant donné que les coffres forts des banques ne sont plus une garantie absolue et que le risque de se faire alpaguer par la Section de Recherche (SR) de la Gendarmerie est devenu plus pesant.
La terre semble trembler sous leurs pieds, même si toutes les brebis galeuses ne sont pas encore toutes identifiées et livrées à la justice pour répondre des griefs qui leur sont reprochés, des soupçons très sérieux pèsent sur bon nombre des anciens dignitaires du régime libéral.
Il est évident que tout cela a pu se passer, grâce à un environnement d’impunité presque totale en leur faveur, accordée par Me Wade, qui a fermé les yeux avec tant d’irresponsabilité, sur tous leurs actes de prévarication, jusqu’à la fin de ses deux mandatures. Et bien entendu, avec un laxisme aussi favorable à de telles forfaitures dans le passé, certains Sénégalais cupides et sans scrupule, à qui de hautes responsabilités ont été confiées avec des salaires plus que substantiels, des avantages matériels de toute nature ainsi que des privilèges, n’ont rien trouvé d’autre de mieux, que de s’adonner honteusement en plus de toutes ces faveurs injustifiables, à cet exercice de soustraction frauduleuse des fonds et biens de la Nation sous leur garde.
Avec l’alternance, l’Administration générale fonctionnait en informel, comme Me Wade l’avait proclamé en être le premier, et tous les verrous de contrôle furent sautés pour faciliter les malversations et fraudes de toutes sortes. Ainsi, sur cette base, le Trésor public aussi était devenu informel. Il existait alors selon le bon vouloir de Wade, un éparpillement des points de décaissement et d’encaissement en dehors de la Trésorerie générale, points sur lesquels le Trésorier général n’avait certainement aucun contrôle effectif. Ainsi, le principe de l’Unicité de caisse était rompue et du coup aucun contrôle efficace n’était plus possible faute d’une parfaite visibilité des opérations. C’est ainsi que la présidence de la république était aussi un démembrement du trésor public sous la direction du président, qui en usait comme bon lui semblait, comme le cas d’Alexis Segura en est une parfaite illustration incontestable avec les valisettes remplies d’espèces. Plus grave, il a été libéralisé dans un désordre anarchique, l’autonomie de gestion des fonds, avec l’autorisation d’ouverture de comptes propres aux ministères, Sociétés d’Etat, Sociétés nationales, Agences, etc., dans les banques privées. Cette entorse grave des règles d’une gestion financière orthodoxe et efficiente, a été la véritable porte ouverte aux abus sous Wade qui ont conduit à tous ces détournements incalculables et dont les auteurs se sont volatilisés dans le pays et à travers le monde.
Nous devrions à l’image des Français ou d’autres pays qui combattent avec intransigeance la délinquance économique et financière, adopter des lois à la mesure de la dimension des forfaitures accomplies, lois qui ne laissent aucune possibilité de récidiver aux délinquants pris, comme cette loi : « Loi du 6 décembre 2013 relative à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière » dont le Titre 1er stipule « DISPOSITIONS RENFORÇANT LA POURSUITE ET LA RÉPRESSION DES INFRACTIONS EN MATIÈRE DE DÉLINQUANCE ÉCONOMIQUE, FINANCIÈRE ET FISCALE » Par conséquent, l’Etat et nous tous devons déclarer sans exception une guerre sans merci, à tous les auteurs de biens mal acquis. Par ailleurs, en dehors de la discipline, de l’ordre, de l’équité, d’une justice équitable et indépendante, de la rationalité dans l’examen des questions globalement dans notre, point de développement pour notre pays !
« Alalu mboolo baafa la tudë te saam bu woor la sant ci su ñu la ko denke fek nag gay gor gu mat gor sëk »
Une contribution de Mr. Mandiaye Gaye pour maliweb.net
L’Afrique a besoin d’un prise de conscience collective. Si non, nous resteront derniers et risquerons même de disparaitre. Je ne vois aucun plaisir à être riche parmi une marrée de pauvres qui manquent du minimum vital.
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