“Hali ɲinninεnbεfiliɲᴐngᴐnkatiɲεma.” Proverbe malien
Traduction: Même la dent et la langue ont des incompréhensions. NB. Huitième de son genre, cette lettre fait partie d’une série de contributions à l’avènement de plus de justice sociale, ce qui sert de fil conducteur à toutes nos lettres, y compris la citation au début de notre Lettre ouverte N°4. Partant, la compréhension de chaque lettre est conditionnée par les précédentes.
Comme prévu, le JεKAFᴐ malien a eu lieu, alors appelé Concertation nationale préparatoire de la transition, en deux phases, la première préparant la seconde. Et, encore comme nous l’avons prévu, avec des accrocs, à la manière des dents et la langue de la même bouche, les compagnes, voire les complices, les plus proches.
Et puisque certaines habitudes ont la vie dure, certaines gens n’arrivent à renoncer à leurs avantages progressivement acquis et exercés depuis la fin du Sa kafusamalo ye le 19 novembre 1968, triste date du premier coup d’État malien. Ces gens se retrouvent, en grande partie, dans le Groupe B de la typologie des participants/tes dans notre Lettre ouverte No.7, notamment les Critères 1 et 3 où l’on préfère se servir du Mali au lieu de le servir et où l’intérêt individuel, taɲinin, prime sur celui national, contrairement à la période du Saka fusamalo ye du Président ModiboKéita et ses compagnons/nes (1960-1968).
Depuis notre Lettre ouverte No.1, nous avons attiré l’attention sur les forces centripète voltigeant autour de Laji IBK. Dans son cas, il s’agissait de lui, sa famille et leurs alliés/es de toutes sortes. Maintenant, ce nombre est directement proportionnel à celui des membres du CNSP issu des FAMA , la branche armée du Peuple malien, branche armée qui, en cet autre mardi national du 18 août 2020, a rejoint le reste du peuple réuni au sein du Mouvement du 5 juin pour, selon les propres mots du CNSP, “Nous sommes venus parachever votre combat.” Ce grand nombre de centripètes rend la tâche du CNSP plus ardue, avec une liste plus longue de personnes préférant la continuité du taɲinineffreiné au détriment du reste du peuple, même après la démission de Laji IBK. Chemin faisant, elles oublient que le Mali est plus grand que la somme totale de ses citoyens/nés, à plus forte raison quelques individus.
Certes, le CNSP a donné des signes préoccupants mais, issues du Mali debout, des voix se sont élevées pour le rappel à la parole donnée, parole qui entre dans le Sa kafusamalo ye que, très certainement, le CNSP connait mieux que nous. Entre autres, citons celles de l’Imam Dicko, la force morale du 5 juin, le FIDH, l’AMDH avec, peut-être sous forme de dernière volonté, un Général à la retraite et Ancien Président, Moussa Traoré, et beaucoup d’autres citoyens/nés, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Faut-il le préciser, tout en tentant de comprendre la situation dans laquelle se trouve le CNSP, notre lettre s’inscrit dans la même démarche.
Nous pensons que, par définition, le/la militaire sert le peuple. Cela se traduit par un sens patriotique élevé au paroxysme avec le don de sa vie pour la défense de l’intégrité territoriale, entre autres. Toutefois, puisque “Mᴐgᴐfilibalitε”, “L’erreur est humaine”, nous pensons que, pour le salut du peuple, le CNSP se ressaisira à temps et ce, à l’aide des vertus salvatrices du JεKAFᴐ typiquement malien. Mieux que nous, il sait que, aussi motivée et performante qu’elle soit, toute armée est aux ordres du civil. Dans le cas de figure, le contraire donnerait l’apparence d’un coup d’Ètat, chose que le CNSP veut éviter car, dès le début, il a exprimés a détermination d’éviter toutes sanctions qui seraient pénibles pour les populations.
Certes, selon la taille des accrocs, le JεKAFᴐpeut, parfois, être houleux. Loin d’été une menace, cela est une opportunité pour mieux tamiser les graines et faire la différence entre le bon grain et le vrai dès maintenant, chaque bon grain étant l’un des nombreux ressorts du Peuple malien tels qu’annoncés dans notre ouvrage intitulé “Où est ma société civile?” (2014).
“Jεgεfangabεji de la”, la force du poisson réside dans l’eau, et, puisque “Ji bεlabanjun de kᴐrᴐ”, la place et la force du CNSP résident au sein de son peuple, avec tout le respect à lui dû. Par conséquent, nous maintenons notre Médaille du JANJO délivré eau 5 juin et au le CNSP dansnotreLettreouverte No.6. Humblement, nous pensons que le règne du népotisme et de l’affairisme extrême s’érigés en système de gestion de la chose publique est révolu. Maintenant est celui du sérieux, de l’inclusion et de la méritocratie, piliers du MALIBA tant rêvé et chanté par le Peuple malien et ses alliés/es, ce MALIBA tel que décrit dans notre Lettre ouverte No.2.Pour le 22 septembre 2020, un autre mardi malien, quelle meilleure médaille que les retrouvailles entre le 5 juin et le CNSP?
Dr. Abdoul Diallo
Professeur à la retraite