Un grand penseur disait : « La vraie connaissance est de connaître l’étendue de son ignorance. »
La communauté arabe du Mali est encore une fois déboussolée, et orpheline. Cette communauté n’a pas encore accepté de se regarder dans une glace, de se remettre en cause par une critique objective et constructive, de corriger ses erreurs. Elle est condamnée à tourner dans le même cercle, tant qu’elle n’aura pas changé de conception. La communauté arabe du Mali est aujourd’hui morcelée. Elle s’effrite et se métastase dangereusement. Elle subit de plein fouet le jeu politique de ses membres qui se regroupent par affinités, par sensibilité. Elle souffre cruellement des affres de l’ignorance et se complait dans la diffamation de ses Cadres, de son élite. Elle a perdu ses meilleurs officiers, ses meilleurs Cadres politiques . Elle vient de perdre il ya un mois, un dirigeant, responsable, honnête, travailleur, soucieux du sort de cette communauté orpheline, et porteur de ses espoirs. Le regretté Sidi Brahim Ould SIDATT. Il a été assassiné de la façon la plus lâche, la plus abjecte, mais aussi la plus absurde parce que cet Homme qui incarnait la Paix, la réconciliation Nationale, qui dirigeait la coalition la plus puissante de la région ne disposait d’aucune forme de sécurité rapprochée, ni pour lui-même ni pour sa famille. Dans sa lutte et dans ses discours, il prônait la reconstruction du Mali, il prônait la refondation de l’Etat et de l’armée. Il affichait toujours une position modérée au cours des débats du CSA et croyait en la paix réelle. Cet homme, ce grand Homme vient de succomber à la barbarie, à la méchanceté des hommes. Nous ignorons encore l’identité de ceux qui l’ont assassiné, et les raisons. Nous n’accusons personne. L’enquête sur son assassinat suit son cours.
Nous allons porter son deuil, quelques semaines, peut être quelques mois et la communauté arabe replongera dans sa torpeur, ses luttes intestines, ses tâtonnements. De sa mort, les arabes ne tireront point d’enseignements ni de leçons, à cause d’une éducation politique défectueuse, et un degré de réflexion limité, et soumis à un éternel recommencement.
Combien d’hommes valeureux avons-nous perdu depuis le déclenchement de ce conflit au Nord ? combien d’officiers, de Cadres, de responsables politiques, d’administrateurs ? Combien de familles endeuillées ?, combien de veuves et d’orphelins, combien de disparus, victimes du conflit ? combien d’exilés, de réfugiés, de déplacés, partis on ne sait où, disparus dans la nature. Combien d’écoles fermées, de dispensaires abandonnés, de forages détruits, de savants assassinés, de Cadres abattus froidement, ou exilés ?
Mais nous, les arabes, nous oublions vite parce qu’on se rabat toujours sur le moyen terme qui semble concilier les intérêts des uns et des autres au détriment de l’intérêt collectif.
Nous sommes victimes de notre orgueil. L’esprit égocentrique qui nous anime, nous empêche de composer ensemble. Nous sommes victimes de nos tiraillements, nos querelles intestines. Nous gérons nos rapports sur des considérations moyenâgeuses basées sur l’appartenance à tel ou tel groupe. On ne peut pas diriger les affaires de toute une communauté sur des bases claniques, dans un environnement aussi complexe que celui du nord du Mali.
Tout ce qui nous arrive n’est que le résultat de la gestion inculte de nos affaires, les effets du tiraillement, des antagonismes, de l’égoïsme et de l’orgueil.
Dans le Pays le mécontentement, s’amplifie, les déceptions, l’amertume, les rancœurs s’érigent en une forme nouvelle de ras le bol qui se manifeste par les attentats, les assassinats ciblés des commerçants et autres opérateurs économiques privés, à Gao, Tombouctou, les vols de véhicules , les tueries et plus récemment les tentatives de fusion de groupes, qui traduisent clairement la perception des menaces d’explosion d’un volcan, longtemps en ébullition.
J’écrivais il y a quelques mois, que l’aventurisme politique est un phénomène dangereux, qui contribue à pérenniser des situations de crise dans les États fragiles. Cette réalité est sérieusement préoccupante aujourd’hui plus que jamais lorsque nous observons, les menaces dangereuses contre la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.
Dans une communauté lorsque le Pouvoir est aux mains d’un seul clan, le résultat est un cocktail dangereux qui mène directement à des comportements agressifs, tyranniques, barbares et compromet l’avenir.
Chers frères arabes, une communauté se fonde sur ses chefs militaires, mais aussi et surtout sur ses intellectuels. Il y a un temps pour la guerre, pour le combat, le terrain, et il y a un temps pour le débat autour des grands axes de réconciliation, de développement. Il y a un temps réservé aux combattants et un temps réservé aux politiciens, aux techniciens, aux hommes qui ont les compétences pour discuter défendre et représenter dignement la communauté. On ne peut continuer indéfiniment à entrainer une communauté entière vers sa perte.
Chez les arabes, des Intellectuels compétents sont ignorés, rejetés éloignés parce qu’ils n’ont pas pris les armes pour combattre, ou tout simplement parce qu’ils ne sont pas de tel groupe, donc, ne méritent pas de siéger ou de prendre part aux débats intéressant le sort de leurs frères. Un autre constat encore plus amer est la méfiance affichée par les mêmes intellectuels arabes qui craignent à juste titre d’être indexés sur les réseaux sociaux par des délateurs médisants et incultes.
Dans cette situation tendue, dramatique et confuse, et face au danger qui pointe à l’horizon, je propose l’organisation à Bamako, ou Tombouctou, et dans les meilleurs délais, d’une conférence des cadres et leaders arabes des deux régions de Tombouctou et Taoudenni avec un programme et un chronogramme bien ficelés. Les thèmes doivent porter sur les préoccupations de la communauté, notamment l’apaisement du climat social, le renforcement des liens, la gestion de la tension, l’amélioration des rapports entre les responsables des mouvements, les intellectuels, et les chefferies et notabilités. Les questions d’ordre politique et la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger doivent être au cœur de nos débats, et enfin le renforcement des liens inter-communautaires avec les frères touaregs, sonrhaï et peuls.
Je lance cet appel aux Dirigeants du M.A.A (Mouvement Arabe de l’Azaouad), aux hommes politiques arabes, aux Cadres et fonctionnaires arabes. Nous devons transcender nos divergences et procéder à une analyse profonde des blocages. Nous devons relancer le dialogue par une communication et une collaboration plus franches, dénuées de toute forme d’hypocrisie. Il nous faut un débat objectif sur les problèmes de fond, et les voies et moyens de les surmonter. Nous en avons les moyens et les compétences. Il faut enterrer définitivement les rivalités, les antagonismes, les querelles et controverses stupides et parler d’une seule et même voix.
Enfin, les rapports entre les hommes, sont basés sur un minimum de confiance réciproque. L’exigence de la probité morale est déjà en soi, une exigence religieuse et sociale qui consiste à assumer ses responsabilités au sein d’une communauté.
Encore une fois, frères arabes du Mali, vous devez commencer par faire confiance à vos cadres, à vos leaders, et protéger vos élites. Il y va de notre survie…
A bon entendeur, Salut !
Allah vous garde!
Mohamed Ould Sidi Mohamed (Moydidi)
jekaniya@yahoo.fr
Un deuil suppose un mort. Qui est mort dans ce texte discriminant qui ne veut pas s’assumer ?
Pouvez vous nous dire ce qu’est un arabe malien et ce qui le différencie du malien ordinaire ?
Est ce une couleur de peau ? une langue ? une réligion ? une habitude vestimentaire ? un mode de pensé ? une cuisine particulière ? une danse ou la manière de faire la fête ou de travailler ?
pourquoi cette volonté de discriminer les maliens selon leur appartenance ethnique ? Les arabes se réunissent pour quoi dire entre eux que le malien ordinaire ne devrait pas savoir ?
Gilles, arrêtes un peu avec l’ignorance! La communauté arabe du MALI est bel et bien existante…. le gars a absolument raison de se soucier du sort de sa petite communauté qui doit s’affirmer dans son identité en s’unifiant. Les diversité raciale, ethnique et culturelles ne menacent aucune nation digne de ce nom ….si tu vois que les maliens tremblent aujourd’hui et deviennent allergiques a moindre référence raciale ou communautaire c’est parce que nous avons un état faible qui n’a pas pu s’imposer comme une autorité centrale forte, juste et équitable envers touas ses fils. Un état corrompu (comme le notre) devient faible et attise toujours des contestations de gauche a droite surtout s’il est composés de diverses communautés raciales ou ethniques!
Je suis parfaitement d’accord avec Ould Sidi Mouhamed de s’inquiéter pour sa communauté qui n’arrive pas a parler de la même voix….. quelque soit leur nombre ils doivent s’unir afin de se défendre sur tous les plans. Le Mali a besoin de tous ses divers enfants!
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