Les attentats terroristes, nous l’avons vu, sont aujourd’hui le fait de radicalisés dont l’objectif final est d’introduire la charia au Mali, en partant du sud et de la capitale du pays. Ces « djhadistes » voudraient imposer à tous la violence qui en découle et qui a tant fait souffrir nos frères et sœurs du nord. Des valeurs qui sont contraires à notre culture et à nos traditions et que nous saurons laisser propager sans réagir, avant qu’il ne soit trop tard.
Contenue dans le nord du Mali, la menace terroriste se dirige à présent vers le sud du pays, où des attaques ont été commises ces derniers mois. A Bamako, les projets meurtriers planifiés pendant le mois béni de Ramadan, mais bien heureusement déjoués grâce à l’arrestation des « djihadistes » de Dawa et du Front de libération de la Macina, visaient les croyants et les Mosquées rejetant l’extrémisme. Ce sont également des adeptes de cette secte Dawa qui s’étaient attaqués à du personnel des forces de sécurité internationales, installés dans un hôtel de Sévaré, agissant au nom d’Ançar Dine et du Front de Libération du Macina, d’après les revendications qui ont suivies.
Le but de ces terroristes est sans aucun doute et en premier lieu de tenter d’ouvrir un nouveau front au Mali, frustrés d’être mis en déroute dans le nord par les forces de sécurité réunies, comme c’est le cas d’Iyad ag Ghaly. Le chef d’Ançar Dine ne se défend même pas des accusations d’abandon de la cause Azawadienne qu’il prétendait représenter. Mais derrière cette vague de « djihadistes » affiliés à la secte Dawa, au FLM et à Ançar Dine, tentacules manipulées par AQMI, la pieuvre malfaisante, se cache une adhésion commune à un courant de pensée religieux extrémiste et profondément violent. Une radicalité qu’ils voudraient imposer au Mali tout entier, en passant par le sud, dans la mesure où leurs tentatives passées d’introduire la charia dans le nord ont échoué.
Nos frères et sœurs nord n’ont jamais accepté et restent terriblement marqués par l’horreur des châtiments corporels cruels qu’ils ont subis : des innombrables membres coupées, des lapidations et flagellations publiques, des exécutions sommaires. Certains ont perdu la vie pour avoir simplement écouté de la musique, joué au foot, voulu s’instruire, fumé ou refusé de porter le voile intégral. Les Maliens ne laisseront pas ces fanatiques conduire notre pays vers plus d’atrocités, vers le malheur et le désespoir absolu. Nous ne laisserons pas notre pays régresser d’autant plus, alors que nous avons tout d’un grand pays et que nous sommes connus de partout pour notre culture. Ce n’est pas ce monde que nous voulons pour nous-mêmes et pour nos enfants.
Nous savons qu’Iyad ag Ghaly a adopté ce courant de pensée caractérisé par la haine de l’autre et le mépris pour nos traditions, qu’il a connu en Arabie Saoudite et qui lui a valut de se faire expulser ce pays pourtant réputé pour sa radicalité. Le sournois délaisse le nord, car il a bien conscience qu’il ne saura de toute façon pas y imposer une nouvelle fois sa propre lecture fondamentaliste mensongère et néfaste de notre Islam, car les esprits resteront marqués par toutes les tortures. Il a donc opéré un rapprochement avec d’autres mouvances du sud qui profitent de l’effroi qu’inspire Ançar Dine en prétendant agir en son nom. Il joue aussi sur l’image d’un combat pour l’Azawad islamique auprès d’AQMI, pensant pouvoir gagner en notoriété auprès de la population Peule : lui qui se proclamait défendeur de la cause touarègue… Les Peuls perçoivent en effet AQMI comme une entité combattant les étrangers et non la population locale, ce qui est une grave erreur car nous avons vu que les principales victimes restent les Maliens, à commencer par nos jeunes et même nos enfants, qu’ils enrôlent et envoient se faire tuer à leur place.
Tel un cancer, un parasite, quand ils auront fini de consommer nos enfants, notre avenir, nos forces, ils viendront repeupler notre pays, se l’approprier, le vider de sa substance et le regarder mourir avant d’aller s’attaquer à une autre cible. Le feu couve, Il faut se lever aujourd’hui car si l’incendie se propage il sera trop tard pour réagir. Ne comptons pas sur les pompiers de la communauté internationale. Ils pourront toujours déployer tous leurs moyens, ils arriveront peut-être à éteindre les flammes, mais il ne restera que des cendres de nos maisons.
Réagissons, ces terroristes ne peuvent pas nous contraindre à accepter leur conception dénaturée de notre religion et à adhérer à leur rejet de nos coutumes et traditions maliennes. Il faut se lever aujourd’hui et agir pour leur signifier notre rejet de cette violence fratricide qui nous menace et montrer du doigt ceux qui portent ces discours nauséabonds, que cesse enfin de couler le sang des nôtres. Car si nous laissons se propager de telles dérives, une fois en place, il deviendrait trop difficile de les déloger : nous le voyons dans bien d’autres pays.
Idrissa KHALOU