Il s’agit d’un ressortissant du Nord pour présider aux destinées de Gao, Kidal et Tombouctou. Sauf aussi que tous les cadres nommés pour présider aux destinées de cette vaste entité (administrateurs, juges, bureaucrates, techniciens, fonctionnaires tout court) devront être, exclusivement, des ressortissants du nord. Faut-il conclure que le partage du Mali se fait et se passe en douceur ? Ce projet ne serait-il pas un coup de poignard dans le dos des maliens ? Se dirige t- on inexorablement vers un scénario catastrophe à l’avenir avec l’impuissance, la passivité, la naïveté et la culpabilité des autorités ? Le concassage du Mali a bel et bien commencé.
L’esprit du projet
Selon le prototype du protocole d’accord qui devrait être imposé à notre peuple, le nord devra comprendre une seule et vaste entité allant de Gao, à Kidal, en passant par Tombouctou. Son principe est de nommer des fonctionnaires strictement ressortissants du nord sur ce vaste territoire. C’est ce qu’on a pris l’habitude d’appeler autonomie et autodétermination des peuples du nord à disposer d’eux-mêmes.
Une fois cette étape franchie, la coordination des groupes rebelles devraient un jour péter les plombs et prendre position sur les différentes lignes de démarcation. En état de guerre contre les forces régulières pour déstabiliser le régime de Bamako ! Le relais ici sera de maintenir les forces onusiennes en première ligne comme force tampon avec comme idée maîtresse le repli stratégique des groupes coalisés djihadistes. Ce sera la fin de l’Etat unitaire. Comme le Soudan, le Mali basculera, avec le coup de pouce des Nations – Unies, dans la division. Les Maliens ne feront que constater les dégâts et seront automatiquement mis devant le fait accompli avec comme interdiction pour les parties belligérantes d’intégrer l’un ou l’autre camp.
IBK est interpellé face à cette imposture républicaine. Il n’aura pas le droit de dire : « je ne savais pas », un des principes sacro-saints du droit administratif et de la bonne gouvernance. Attention IBK !
Issiaka Sidibé
