Pour les peuples qui conjuguent le droit et la liberté au pluriel, l’attaque de Konna du 9 Janvier 2013 par des narco -terroristes constitue l’offense de trop à la conscience universelle. Et le monde libre se devait d’y apporter une riposte appropriée au risque d’enterrer, sinon pour toujours, du moins pour longtemps, toute perspective pour l’homme d’aspirer à une existence digne de ce nom. Et c’est pourquoi, il convient de constituer autour des Présidents Traoré et Hollande une union sacrée internationale pour annihiler les prétentions sataniques des irrédentistes invétérés.
Je ne doute pas que l’Histoire retiendra l’apport du couple présidentiel franco – malien dans le combat que les peuples épris de paix mènent contre les forces de l’obscurantisme. Et cette histoire inscrira dans ses annales et en lettres majeures le nom d’une ville jusque – là peu connue : Konna.
En fait, en poignardant le Mali à Konna- par ailleurs lieu de cantonnement des forces armées de défense et de sécurité maliennes – les coalisés contre les libertés voulaient ternir une pièce lumineuse de la culture malienne, éventrer un symbole de la réussite par l’effort et le génie, pâlir des pratiques politiques contemporaines quasi vertueuses. Car, c’est tout cela et encore plus notre Konna.
En effet, dans les “pays du Delta”, Konna est à la fois une fierté agréée, un gisement de célébrités et de perspectives étoilées. “La Cité aux murs rouges” (bodewalkokooji en fulfulde/pular) se présente comme l’Eternelle pour les peuples du fleuve. Elle tire sa gloire des mythes fondateurs qui lui prédisaient un destin singulier, une prospérité ad vitam aeternam.
La cité aura été le long du temps magnifiée à travers les voix solitaires des joyeux rameurs de longues distances dans les profondeurs de la nuit et les chœurs endimanchés accompagnant les rythmes trépidant des nubiles d’ébène aux rêves ensemencés.
Et comment ne pas rendre ici un hommage appuyé à un certain Mamou Konake, cet homme – orchestre dont la voix gaillarde et les doigts cuivrés auront amusé et instruit la jeunesse malienne au cours des années biennales.
Konna, c’est aussi des patronymes qui peuplent les frontons des commerces à Mopti et à Bamako notamment, des cadres de renommée dans différentes sphères de l’administration malienne, des scientifiques de haut vol de nos centres de recherche scientifique de pointe : Kampo, Kemesso, Nadio, Kassibo et autres Kornio, un échantillon du prestigieux florilège.
Konna, ce sont des maquignons hors pairs ; champions inégalés des transactions internationales du bétail avec Bouaké, Abidjan, Dakar, Bobo Dioulasso, Koumassi, Accra…Bamoye Traoré dit Toulou, Boubacar Landouré dit Boucary Diary, et j’en passe.
Dans l’environnement régional, l’exercice de la démocratie se présente plutôt comme un modèle. Qu’il suffise de rappeler que l’alternance à la tête du conseil communal s’est toujours effectuée sans heurt majeur entre des acteurs de différentes sensibilités politiques. Et au regard des références des élus aux législatives natifs de la commune – un Kampo et un Sery – il est loisible de conclure que le choix des candidats repose fondamentalement sur les qualités intrinsèques des prétendants.
L’ouverture au monde est érigée à Konna en vertu. Ainsi, est- il sublime le bénéfice que la commune a su tirer du jumelage – coopération avec les villes françaises de Pacé, d’Anglette et d’autres encore dont les enfants pleurent certainement avec ceux de Konna les infamies perpétrées par les Cerbères des temps modernes. A travers l’attaque de Konna, l’Afrique ne venait- elle pas aussi, une fois de plus, de lever un coin de voile sur la magnifique alchimie dont elle a le secret?
En effet, ici, au carrefour de la lexicologie et de la sémantique s’incrustent et s’infiltrent le mythique et le mystique. C’est à cet effet qu’il apparait opportun de rappeler que dans le dialecte janama de la langue bozo pratiqué dans la localité et ses environnants, le nominal Konna signifie “aide- moi “.
Les anciens avaient souhaité et œuvré par leurs savoirs que la cité soit protégée, qu’elle puisse bénéficier d’aide- d’où que celle – ci puisse provenir – quand ses moyens propres ne permettent pas de faire face au danger.
En tout état de cause, Konna assiégée, l’homme du Ouagadou – comme traduisant le nom de la ville en français -a fait appel à celui de la Corrèze qui a répondu favorablement et les malfaiteurs en ont fait les frais.
Les biographes du Professeur en Mathématiques Pures n’avaient cependant pas relevé sa pratique du bozo. Il a, au demeurant, soutenu brillamment une thèse intitulée “Le problème de Dirichelet pour l’équation de Poisson dans des domaines convexes non bornés”. Allez – y savoir!
A présent que la communauté internationale a dans une belle unanimité apprécié la justesse des options des autorités maliennes et s’est plus que jamais engagée à les faire aboutir, les errances observées au cours des derniers mois ne sauraient être tolérées. C’est déjà le temps de la construction d’un autre Mali : celui des valeurs plus partagées et des responsabilités mieux assumées, celui des harmonies positives et des mots et actes mieux contrôlés. Et pour y parvenir, il nous faudrait taire nos bisbilles indélicats honnir nos contentieux oiseux, bannir nos pirouettes politiciennes pernicieuses, prohiber nos postures négatives tenaces. C’est possible, c’est indispensable, c’est un devoir de génération.
Konna a fédéré le monde autour du Mali, les maliens doivent se fédérer autour de leur Président. Rien que pour le Mali. Pour le temps de la transition.
Dr Témoré TIOULENTA, Sociolinguiste
Il aura malheureusement fallu cette guerre pour que la plupart d’entre nous decouvre Konna.Merci pour cet article Mr Tioulenta.
😉 😉 😉 Bravo 😉 😉 😉 Merci pour Konna 😉 😉 😉
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