Kidal : du sable, du sang et des larmes

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Avec l’assassinat de deux notables à Kidal, Sedan Ag Hita démontre une folie sanguinaire sans limite, prêt à tuer des chefs de fraction en toute impunité.

Deux de plus ! Qu’il devient difficile de comptabiliser le nombre de victimes du terrorisme au Nord Mali, plus particulièrement à Kidal. Le samedi 22 septembre, deux notables kidalois, Mohamed Ag Aljimit et Said ould Cheikh, ont été froidement abattus dans le quartier Aliou. Ce type de méthode ne laisse que peu de doutes sur les auteurs et commanditaires de cette exaction, tant la marque de Sedan Ag Hita est limpide. Depuis l’élimination des lieutenants d’Iyad Ag Ghali lors des frappes françaises cette année, notre trublion veut montrer qu’il est le chef et frappe aveuglément les hommes des Adrars.

Cet ancien émir d’AQMI a vraisemblablement sombré dans une spirale de violence et semble déterminé à faire couler des rivières de sang sur les terres arides de l’Adrar. Après les enlèvements et les meurtres des membres du MNLA, avec en point d’orgue l’attaque du poste à T-in Zawatène, Sedan Ag Hita s’est trouvé de nouvelles victimes. Notre « courageux » déserteur des FAMa s’en prend désormais à des vieillards respectables et chefs de fractions. En effet, Mohamed Ag Aljimit, connu pour son pacifisme et son humanisme, était chef de fraction Tghat Malat, à laquelle appartient Sedan Ag Hita. Notre djihadiste en herbe, dont la soif de sang est sans limite, ne respecte même plus les liens communautaires et s’attaque désormais à ses chefs de fraction ! Y a-t-il un psychiatre à Kidal pour soigner ce fou ?

Le cancer Ag Hita continue de répandre ses métastases dans la région, tandis que la CMA multiplie les communiqués en affirmant que ces crimes ne resteront pas impunis. Mais les actions tardent à venir. Les chefs du Nord se doivent d’apporter une réponse claire au terrorisme et de protéger les Kidalois du fou sanguinaire Sedan Ag Hita. Après tant d’effort, les Kidalois méritent un futur apaisé et une opposition ferme aux djihadistes. Comme le dit l’adage, le monde est du côté de celui qui est debout. Qui pour montrer l’exemple ?

Idrissa KHALOU

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1 commentaire

  1. “Kidal est le nœud gordien qu’il faut trancher”, a asséné, le 10 novembre 2013, sur RFI, cheikh Oumar Diarrah, ministre au 1ier GRM de IBK, à l’époque§

    Kidal, c’est :

    1) la capitale du massif des Ifoghas,
    2) une bourgade saharienne constituée de maisons ternes occupant un oued de sable grossier et de rocaille ;
    3) un site malfamé, piège et berceau de l’irrédentisme ethno-identitaire touareg Ifoghas, selon l’histoire récente du 21ième siècle ;
    4) l’épicentre de la crise du Nord du Mali;
    5) un foyer de tensions chroniquées ; la mère de toutes les impasses ;
    6) le laboratoire de tous les périls qui obscurcissent l’horizon de cette zone depuis 50 ans.

    Le régime d’exception injuste que Serval a réservé à Kidal depuis le début 2013 est le déclencheur de l’actuelle guerre dite « guerre de 6 heures de Kidal ». Je cite, dans les développements qui suivent, Francis Simonis (historien, spécialiste de l’Afrique occidentale et du Mali qui enseigne à l’Institut des Mondes Africains, basé à Aix-en-Provence, France), dans des articles de presse française intitulé « Paris dans le piège de Kidal »:
    – « Pourquoi Serval a concédé de facto aux combattants prétendument laïques du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) le contrôle d’une cité « rebelle » dont les avaient chassés leurs ex-alliés islamistes d’Ansar-Eddine en Janvier 2012? Pour prévenir les affrontements qu’aurait déclenchés le retour brutal d’une armée malienne “sudiste” honnie par les rebelles touaregs ; c’est la raison humaniste et protectrice des « Hommes Bleus Sahariens » avancée par Serval pour éluder les bonnes questions. »;
    – « Sans nul doute, la vraie raison occultée par Serval, c’est le souci de s’assurer le concours des séparatistes touaregs, utilisés mercenaires-guides et pisteurs sahariens « es qualité » pour arracher les otages français aux griffes d’AQMI et de ses satellites. Mais l’heureux dénouement du calvaire des kidnappés d’Arlit (Niger) ne doit rien au MNLA, lequel n’a pas tenu ses promesses faites à Serval de sécuriser la ville de Kidal, perméabilisée aux terroristes par la seule présence des mercenaires touaregs qui ne sauraient être que des bandits armés, des brigands sahariens aux « gènes vandales génétiquement non modifiables » qui vendraient leur âme au diable. »;
    – « Il ne fait plus aucun doute aujourd’hui que Serval a cru pouvoir s’appuyer sur le MNLA pour conduire le combat contre AQMI et récupérer les otages français du Sahel. La marionnette, malheureusement, a filé entre les doigts de ses protecteurs, et en janvier 2012 elle s’est lancée à l’offensive contre l’armée malienne avec l’aide des islamistes. »;
    – « Quelques mois plus tard, le MNLA était taillé en pièce par ses alliés de la veille et disparaissait de la scène malienne. Il devait y revenir en janvier 2013 à la faveur de l’opération Serval. La France interdisait alors à l’armée tchadienne de désarmer ses protégés, et à l’armée malienne de reprendre pied à Kidal. »;
    – « En mars 2013, Christian Royer, l’ambassadeur en poste qui faisait l’unanimité au Mali était rappelé à Paris sans ménagement pour être remplacé par Gilles Huberson, un spécialiste des prises d’otages issu de Saint-Cyr dont Moussa Ag Acharatoumane, l’un des principaux dirigeants du MNLA devait affirmer sans être démenti dans les colonnes du Monde du 14 novembre 2013 qu’il était depuis septembre 2012 « l’émissaire secret du Quai d’Orsay », auprès de son mouvement… »;
    – « Paris devait par la suite comprendre que ses encombrants alliés étaient incapables de lui apporter le moindre soutien, l’enlèvement puis l’assassinat à Kidal le deux novembre 2013 de deux reporter de RFI qui sortaient de chez un cadre du MNLA mettant finalement en lumière l’incapacité des rebelles touareg à sécuriser la ville. »;
    – « Le tropisme “touarégophile” de l’élite de l’espionnage à la française, fascinée par les vertus guerrières des “hommes bleus”, vient de loin. “Affaire de génération, admet un ancien officier de la “Piscine”. Nombre de gradés aujourd’hui aux commandes ont côtoyé les chefs des rébellions des années 1990, au Niger comme au Mali. Et plus d’un en a gardé une forme de nostalgie coloniale. En ce temps-là, nous jugions à tort ou à raison nos interlocuteurs représentatifs et leur cause noble et légitime.”;
    – « Peut-on à la fois prôner la restauration de l’intégrité territoriale du Mali et entraver le déploiement vers le nord de l’armée nationale, si embryonnaire soit-elle ? A ce jeu-là, la France court le risque de se voir coincée entre le marteau et l’enclume… A Bamako, on lui reproche sa complaisance envers les “enturbannés”, surnom peu flatteur des Touareg, et leurs chimères indépendantistes. »;
    – « Tout porte à croire que Ghislaine Dupont et Claude Verlon doivent leur mort atroce – vécue comme une honte ineffaçable au sein de la communauté touareg – à un enlèvement crapuleux perpétré par des “sous-traitants” mafieux MNLA désireux de monnayer leur butin humain et qui aurait mal tourné. Ont-ils aussi, comme le soutient un praticien chevronné de la galaxie djihadiste, payé de leur vie les “erreurs de gestion de la France à Kidal;
    – « Deux certitudes. D’abord, le statu quo, autre nom du pourrissement, y serait l’allié le plus sûr du terrorisme. Ensuite, qu’on le veuille ou non, Paris aura du mal à se délester de ce fardeau. “C’est à la France, décrètent en chœur trois chefs touareg, par ailleurs rivaux, qu’incombe la responsabilité d’imposer un règlement. Elle en a le pouvoir.” Le devoir, sans doute. Le pouvoir, pas sûr. “Kidal est le nœud gordien qu’il faut trancher”, a asséné, le 10 novembre 2013, sur RFI, cheikh Oumar Diarrah. La formule illustre l’étroitesse de la ligne de crête que doit emprunter le Mali nouveau : l’homme qui l’a prononcée est ministre de la Réconciliation. »

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