L’attentat du 7 mars nous enseigne une chose : le jihadisme n’est pas l’affaire du Nord, c’est l’affaire du Mali, de tous ses citoyens et de ses dirigeants. Depuis deux ans à Bamako, chacun s’est réfugié derrière la présence réconfortante de la MINUSMA et de Barkhane pour ne pas voir la vérité en face : le terrorisme n’est pas une question de couleur de peau, ni une question de spécificité tribale ou géographique. Une comparaison s’impose avec Boko Haram au Nigeria. Les autorités nigérianes ont trop longtemps joué avec la secte et l’ont utilisé politiquement, pensant sans doute que jamais elle ne frapperait le Sud, encore moins qu’elle pourrait menacer le régime nigérian du sud. « C’est un problème du Nord », entendait-on il y a quelques années au Nigeria, avant que Boko Haram ne frappe jusqu’à Lagos et Abuja. Aujourd’hui, le régime de Goodluck Jonathan est directement menacé. Nos dirigeants politiques à Bamako ne doivent pas tomber dans le même piège. Nos soldats égorgés et exécutés le 24 janvier 2011 à Aguelhok l’ont été par la même nébuleuse qui cherche aujourd’hui à terroriser la capitale du Mali. Qu’on se le dise : Iyad Ag Ghaly, Mokthar Belmokhtar, Amadou Kouffa, tous partagent le même agenda terroriste. Face à eux, l’Etat malien n’a pas le droit de tergiverser ou de nouer des pactes avec le diable, qu’il se prénomme Ansar Eddine ou Al Mourabitoune.
Depuis le 7 mars, on sent l’atmosphère se tendre à Bamako. Les hôtels et restaurants renforcent les procédures de sécurité, les voitures sont contrôlées à l’aéroport. Utile, peut-être, mais surtout insuffisant. La réponse de l’Etat malien doit être offensive plutôt que défensive. Il est temps qu’il ne se cache plus derrière la force internationale et prenne ses responsabilités. Que se serait-il passé si un dignitaire du régime avait été présent à La Terrasse ce 7 mars ? C’est demain ce qui pourrait arriver, plus personne n’est à l’abri. L’Etat doit désormais sécuriser la capitale et se montrer intransigeant avec tous les soutiens potentiels de ces groupes qui non seulement ne se cachent plus dans les rues de Bamako, mais se pavanent dans des 4X4 flambants neufs. Pas besoin de les citer, ils sont connus ! Ils sont notamment députés à l’Assemblée nationale, élus à Kidal ou à Gao. Ces soutiens des terroristes ne doivent pas être oubliés sous prétexte qu’ils sont en col blanc.
Ibrahim KEITA
Ibk Traitre lache
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