Toutes les parties étaient d’accord pour que dès cette semaine les autorités intérimaires soient mises en place. Pour autant des tensions entre les groupes armés signataires étant toujours latentes, il a suffit d’un fait insignifiant pour que se déclenche une succession d’évènements dramatiques. Le HCUA, renforcé d’Ansar Dine en a profité pour chasser les combattants du GATIA en dehors de la ville. Cette situation permet aujourd’hui encore à certains leaders du HCUA de maintenir le chaos et la mainmise sur Kidal et sa région. Une fois de plus, les habitants de Kidal en sont les premières victimes.
Après Niamey les conditions semblaient pourtant remplies pour avancer vers la paix à Kidal et pour la mise en place des autorités intérimaires dans les délais. Même s’il est difficile de déterminer qui du GATIA ou de la CMA est à l’origine des affrontements, leur violence a été extrême et les victimes se comptent par dizaines. Le GATIA a même dû quitter précipitamment la ville pour se réfugier à Tabankort. La recherche des derniers combattants GATIA, cachés dans les quartiers Imghads de Kidal, s’est accompagnée de pillages de maisons poussant des civils à fuir la ville.
Pourquoi une telle violence et une réponse aussi disproportionnée ? Tout Kidal le sait !
Les intérêts de certains membres du HCUA sont aussi ceux d’Ansar Dine. Pour être encore plus précis, les intérêts de Cheikh Ag Aoussa et du djihadiste Iyag Ag Ghaly sont les mêmes. Ces deux personnages ont un objectif commun, celui de rester les maîtres incontestés de Kidal et de sa région. Pourquoi se priveraient-ils et partageraient-ils le fruit de leurs trafics et de leurs exactions ? L’occasion de se débarrasser du GATIA, concurrent gênant, était trop belle.
Les enjeux et les liens entre Cheikh Ag Aoussa et Iyag Ag Ghaly sont tels, que pour chasser le GATIA hors de Kidal, les combattants du HCUA ont reçu le renfort d’Ansar Dine. Aujourd’hui des djihadistes notoires se pavanent en toute impunité dans la ville !
Ces alliances douteuses se construisent au détriment de la paix et des populations locales. Pourtant Cheikh Ag Aoussa n’incarne pas le HCUA ! En son sein des gens intègres aspirent à la paix et à l’amélioration des conditions de vie de la population. Ces personnes de bonne volonté ne sont pas dupes, elles sont en mesure de désamorcer ce nouveau piège. Il devient urgent qu’elles se débarrassent des brebis galeuses de leur camp.
Ibrahim Keïta
Comment libérer Kidal ?
En disant, “rien ne sera fait tant que “la question de Kidal n’est pas tranchée”, j’estime que la Plateforme est en retard de trois ans sur bonne manière de voir “l’équation” de Kidal traitée; en effet, “l’équation” de Kidal date de début 2013 quand Serval avait aidé les FAMAs à libérer toutes les capitales régionales du Nord du Mali, sauf Kidal dont Serval avait remis les clés au crabes du MNLA qu’elle avait repêchés du marigot de Blaise Compaoré à Ouaga.
Les faits sont têtus et se répètent ; ainsi, je peux remettre le titre « Collusion rebelles-terroristes-forces étrangères : complot pour la colonisation de Kidal » pour le cas présent de la bataille CMA-GATIA des 21 et 22 Juillet 2016, comme celle de l’armée malienne contre la CMA, il y a 2 ans. En effet, la forfaiture de la France était la cause du déclenchement de la fameuse guerre dite «guerre de 6 heures de Kidal” du 21 Mai 2014 qui restera, longtemps, gravée dans la mémoire des maliens. Pour cause, au début de l’année 2013, lors de la reconquête du Nord du Mali engagée par Serval pour chasser les narcoterroristes djihadistes, Serval a installé, dans la ville de Kidal, les « Mafieux Narcotrafics et Lugubres Apatrides » (MNLA). Cette horde de bandits armés, de jeunes touaregs « mercenaires battus et débandés de la Libye post-Kadhafi » en 2011, en retour au Mali pour le coloniser. Ceux-là qui furent déculottés et chassés de Gao par le MUJAO, en Juillet 2012, après avoir annoncé la création virtuelle de la république de l’Azawadrêve, le 6 Avril 2012.
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Kidal demeure un site malfamé, le piège et le berceau de l’irrédentisme ethno-identitaire touareg Ifoghas, l’épicentre de la crise au Nord Mali, un foyer de tensions chroniquées, le laboratoire de tous les périls qui obscurcissent l’horizon du Nord Mali depuis 50 ans.
Aussi, Kidal, c’est le nœud gordien que les autorités maliennes n’ont pu trancher, la ville conquise pour le HCUA depuis Mai 2014 que seules des dispositions spécifiques pourraient contribuer à la remettre dans le giron de la République du Mali.
En tout état de cause, pour libérer Kidal de l’emprise de la Coalition des narco-jihadistes kel Adagh d’obédience Ifoghas, il faut que la France, l’Algérie et les Nations Unies la vident des terroristes qui l’ont prise en otage et la remettent aux autorités maliennes qui verront, une fois sur place, comment faire participer à sa gestion locale, tous les “enfants” kel Adagh, sans exclusivité ethno-communautariste.
Sincèrement
Oui, je suis bien d’accord, il faut que la France, l’Algérie et les Nations Unies vident Kidal des terroristes qui l’ont prise en otage. Aux autorités maliennes, “sans exclusivité ethno-communautariste”, de prendre ensuite leurs responsabilités
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