Après s’être faussement attribué la responsabilité de l’accident de deux hélicoptères de la force Barkhane en novembre 2019, l’EIGS semble bénéficier d’une certaine « aura » qui lui permet même d’attirer dans ses rangs des combattants déçus du JNIM. La rumeur indique que plusieurs pions de la katiba Macina auraient ainsi basculé dans l’autre « camp ».
C’est ainsi que l’EIGS remonte insidieusement mais sûrement vers Kidal. Certains de ses sous-fifres ont dépassé Ménaka, tandis que d’autres s’approchent déjà de Gao, ville autrefois gangrenée par Ansar Eddine. Les cartes sont en train d’être rebattues entre groupes terroristes et de nouvelles routes se tracent vers le Nord.
Mais plus intéressant encore, dans la région de Tombouctou, alors que les combattants du Centre abandonnent Hamadoun Koufa les uns après les autres, voilà qu’une réunion secrète se serait tenue entre un émissaire d’Abou Walid al-Sahraoui et Talha al Libi, connu pour ses coups de folie, en référence notamment aux assassinats ciblés de certains arabes Ouasras. Ce dernier aurait, semble-t-il, agi de sa propre initiative sans en référer à quiconque.
Sur quels sujets les deux terroristes ont-ils bien pu échanger ? On pourrait penser à un arrangement afin de limiter l’hémorragie du JNIM, mais cela est-il encore possible ? Ou bien Talha al Libi serait-il en train de préparer son départ avec armes et bagages pour l’EIGS ? Compte-tenu de la situation, cette hypothèse paraitrait sans doute plus crédible…
Il faut aussi signaler que les djihadistes de la région de Tombouctou subissent d’importants revers depuis quelques mois. Pour quelqu’un qui n’a pas la réputation de déborder de courage, l’occasion de basculer vers l’EIGS semble sûrement être une belle opportunité… d’autant plus si on lui a fait miroiter de devenir l’émir de l’EIGS de la région de Tombouctou, alors même que le JNIM lui a refusé cette belle promotion.
Indéniablement, des règlements de comptes sont en cours et les deux organisations terroristes pourraient même finir par se battre pour étendre respectivement leurs influences néfastes sur nos territoires. Talha al Libi qui déserterait le JNIM pour rejoindre opportunément l’EIGS… Iyad ag Ghali pourrait-il perdre alors l’un de ses lieutenants ? Le Touareg qui rêvait d’imposer la charia au Mali semble en perte de vitesse face à l’Arabe, Abou Walid al-Sahraoui, dans cette conquête mortifère.
D@X