Jeunes maliens sans emploi : Le mal, persiste

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Il est évident que s’il y a un problème auquel le gouvernement n’arrive pas à bien faire face, c’est sans conteste, celui de l’emploi des jeunes. Le taux de chômage s’accroît sans cesse et il atteint de plus en plus des proportions inquiétantes, entraînant par la même occasion l’accroissement du banditisme et du vagabondage juvéniles.

Le problème devient beaucoup plus inquiétant, si l’on sait que le gouvernement ne nourrit aucune politique conséquente en vue d’atténuer ses effets. Dans notre pays, chaque année, le marché de l’emploi connaît, en effet, un boom effroyable. Des milliers de jeunes y débarquent avec leurs diplômes et pour y remédier, des concours sont organisés, souvent pour plus de 13.000 jeunes, en vue d’en recruter seulement quelques dizaines.

L’échec de l’Etat en matière d’emploi tient plus au manque de politique à long terme qu’au manque de moyens financiers.

Certes, il n’est un secret pour personne que les moyens de l’Etat sont limités et que la Fonction Publique ne pourrait aucunement employer tous les jeunes Maliens. Mais, le gouvernement ne pourrait-il pas faire la politique de ses moyens ? Car on imagine assez mal, comment est-ce que le chômage pourrait être éradiqué en recrutant au maximum 500 jeunes par an alors qu’on en forme annuellement plus de 10.000. A ce rythme, le chômage va toujours s’accroître. Pourquoi, par exemple, ne pas adopter des mesures alternatives en vue d’orienter ces jeunes sur d’autres fronts ?

Dans ce sens, une première solution ne serait-elle pas d’insérer dans les programmes professionnels et universitaires l’apprentissage de métiers aux  jeunes ?

Une autre ne serait-elle pas d’envisager une politique de recrutement massif à la Fonction Publique, moyennant des salaires initiaux calculés sur la base des possibilités de l’Etat qui s’accroîtront progressivement ?

La jeunesse est incontestablement l’héritière de la nation et l’emploi pour chaque jeune est synonyme de lutte contre la pauvreté, la corruption, la mendicité, l’insécurité.

Le chômage frappe les jeunes essentiellement parce qu’ils n’ont bénéficié de l’apprentissage d’aucun métier. Et, leur avenir est des plus incertains, car lié à une hypothétique admission à la Fonction Publique.

A-t-on besoin de rappeler que l’emploi des jeunes est la pierre angulaire du développement économique, politique et social d’un pays ?

Pour tout dire, l’emploi des jeunes est la formule synthétique de tous les défis qui se posent au gouvernement. Car chaque jeune a derrière lui un vieux, une vieille, voire des enfants ; bref, une famille à prendre en charge.

Doit-on également rappeler que le chômage est cause de l’oisiveté, la mère de tous les vices ? N’est-ce pas ce qui explique l’accroissement remarqué de l’insécurité et du banditisme dans notre pays (vol, escroquerie, viol) ? Sinon, aucun vice n’est inné en l’homme.

Le désespoir de la jeunesse malienne a atteint un seuil tel que, de nos jours, la plupart des jeunes Maliens n’aspire guère qu’à l’exode.

Le gouvernement est donc plus que jamais interpellé au sujet de l’emploi des jeunes.

Joseph Sidibé

Enseignant à la retraite.

Bamako

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