Adam était un des premiers chercheurs dans les années soixante dix avec lesquels j’ai travaillé au sujet de l’économie des pasteurs Peulh du Gourma Malien. Il était un chercheur de grande qualité. Son rapport sur la vision des pasteurs eux-mêmes de leur économie et de leur utilisation des ressources naturelles était un des principaux documents sorti de la recherche de cette équipe. Il montrait une compréhension profonde de la vie de ces gens, de leurs problèmes, et surtout de leurs connaissances techniques, économiques et écologiques au sujet de l’élevage. Il cherchait aussi des solutions.
Par la suite, Adam est devenu journaliste. Pendant les années difficiles pour le Mali, il a été une des seules voix dans laquelle on pouvait avoir confiance. Il écrivait ce qu’il connaissait, ce qu’il voyait, ce qu’il pouvait vérifier. A certains moments, cela pouvait être un comportement dangereux, mais Adam n’avait pas peur.
Le monde de la recherche scientifique a perdu un chercheur de grande qualité ; le journalisme a perdu un champion de la vérité dans des situations difficiles. Le Mali a perdu une personne très spéciale.
Jeremy Swift
———————
Voici un petit hommage qu’il me plairait de partager avec les proches et ami-e-s d’Adam. Anice!
“Adam, tu es parti bien trop tôt, bien trop jeune: repose en paix! Je t’ai connu au travail à Dakar et nous avons tout de suite sympathisé, à un niveau de conscience, de culture et d’humour qu’il est si agréable de trouver chez l’Autre. Ton poste à l’UA à Addis Abbeba nous a éloigné géographiquement, mais pas amicalement, car, lors du tourbillon de tes passages à Dakar dans les missions de ton Président Alpha Oumar Konaré, tu as toujours trouvé le temps de conseiller notre ONG Aide et Action pour développer notre plaidoyer sur l’Education pour Tous. Toujours souriant, efficace, stratège, humain.
Sache que tu as laissé derrière toi, plein(e)s de petits et petites que ta vie à inspirés. Mes fraternelles condoléances à ta famille et à tes proches. Pour celui qui part. Pour celles et ceux qui restent. Deux printemps”
Rémy Castéran