Il y a quelques jours, nous avons tous accueilli avec une forme de soulagement mais aussi d’incrédulité la disparition « miraculeuse » d’Abdelkrim le Touareg et d’Ibrahim Ag Inawalen, les deux criminels qui pataugeaient dans le sang de nos frères maliens et touaregs. Nous nous réveillons maintenant comme après une nuit de fête, l’esprit encore un peu embrumé, alors que beaucoup de nos frères du nord nous le disent : ils auraient été trahis ! Et nous n’en croyons pas nos yeux, ni nos oreilles.
Impensable ? Pas si sûr. Car lorsqu’on regarde les derniers évènements, et que l’on prend un peu de recul et le temps de réfléchir, on s’interroge. Iyad Ag Ghaly se serait « arrangé », comme on dit, pour permettre la mort de ses deux plus fidèles adjoints ? Cet homme qui depuis des mois, dans la clandestinité, agit en sous-main dans les villes du Nord, projette son ombre sur Kidal, manipule la vie politique dans la capitale des Ifoghas, manœuvrerait désormais pour trahir ses amis terroristes ?
Ce n’est pas impossible : beaucoup d’indices convergent. Car même si cela a l’air difficile à croire, voici ce qui se dit dans le Nord : Iyad chercherait désormais à se racheter une conduite afin de retrouver une place, qu’il n’a jamais accepté de perdre, sur l’échiquier politique … Mais au prix du sang de ses « amis ». Faire le ménage autour de lui ? Pour se débarrasser de ceux qui ne lui pardonneraient pas de se préparer à « abandonner la cause ». Jusqu’à livrer ceux qui lui reprocheraient ses volte-face et ses prises de contact … comme monnaie d’échange contre sa sécurité.
Acculé, en fuite, il a l’espoir de monnayer avec les partenaires maliens et internationaux un accès aux négociations d’Alger au nom du HCUA. Peut-être même veut-il se trouver une place de leader. Peut-être même veut-il se trouver une place de leader au sein d’un nouveau mouvement touareg unifiant toutes les tendances? Il espèrerait ainsi faire accepter son passage d’un narco-terrorisme (prétendument) islamique au statut protégé de futur acteur des négociations de paix !… En faisant le ménage autour de lui.
Mais c’est là où Iyad Ag Ghaly est naïf. En être réduit, sous la pression des forces maliennes et de l’armée française, pour éviter la capture ou la mort, à envoyer lui-même à la mort certains de ses plus fidèles disciples … On pourra nous dire, dans le Nord, que ce n’est pas le premier complot machiavélique qu’il met en œuvre contre ses propres amis ! Tous se souviennent des décès – « accidentels » – de d’Ibrahim Ag Bahanga en 2011 et de Nabil Mekhloufi en 2012, tous les deux « très proches » de lui, et tous les deux « opportunément » décédés lors d’accidents de la circulation …
C’est peut être la fois de trop : qui voudra encore le suivre ? Le vautour de Kidal nous avait en effet habitués à davantage d’astuce lorsqu’il avait les cartes en main. Il ne voit qu’une seule solution pour sauver sa tête, après ses saillies anti maliennes et anti françaises de l’an dernier : c’est de retourner encore une fois sa veste…. Remarquons à quel point cet homme est « fidèle » à ses « convictions profondes ». La vérité, c’est qu’Iyad l’inconstant, Iyad l’irresponsable n’est plus capable de raisonner. Il est à bout. Beaucoup savent qu’il ne peut plus être le chef qui régnait sur les populations touarègues par la terreur.
Gageons que nous ne sommes pas les seuls à faire cette observation : ses frères « djihadistes » sauront lui rendre grâce de tous les « menus services » qu’il vient encore une fois de leur rendre et qu’il s’apprête à renouveler – gracieusement ! – bien sûr.
Paul-Louis Kone
L’avantage de ce mr il connaît très bien la lâcheté des dirigeants malien
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