Une semaine après la mort de deux journalistes espagnol au Burkina Faso, on apprenait l’enlèvement du reporter français Olivier Dubois au Mali. Ces faits viennent nous rappeler combien le métier de journaliste au Sahel est dangereux.
Alors que l’on vient d’atteindre les 40 jours de détention pour le journaliste Olivier Dubois, il semble nécessaire de mettre en lumière les difficultés extrêmes que rencontrent les journalistes pour exercer au Sahel.
Depuis 2013, des territoires entiers ont basculé sous la coupe des groupes terroristes. Il est du devoir des journalistes de continuer d’enquêter sur ce que subissent les populations de ces zones. Car contrairement à la propagande que tentent de faire entendre certains officines ou relais médias complices, la réalité de ces zones est bien plus triste. Application rigoriste de la charia, endoctrinement religieux comme seul mode d’éducation et interdiction de tout échange et de tout développement.
Mettre en lumière ces vérités crues ne peut donc être toléré par les djihadistes. Cela place les journalistes comme des ennemis de premier ordre pour ces groupes armés. Ainsi, ce sont des zones entières qui sont devenues interdites d’accès aux médias et donc à l’information.
C’est bien souvent avec des prises de risques pour leur sécurité individuelle particulièrement élevées et sous couvert d’anonymat que les reporters tentent de faire leur travail, c’est-à-dire informer le monde de ce qu’il se passe dans cette région.
Mais un autre motif guide la vindicte des extrémistes contre les hommes de presse : le marché juteux des otages. Souvent bien formés, intégrés socialement, voire parfois célèbres, les journalistes disposent de réseaux étoffés et représentent donc un profils d’otage précieux. Cela s’avère, bien sûr, d’autant plus vrai lorsqu’ils sont occidentaux.
Ainsi, s’en prendre aux journalistes entrave la liberté de la presse et le droit d’informer, masquant la mainmise désastreuse des zones sous contrôle, tout en offrant aux terroristes de substantielles sources de revenus.
Idrissa Khalou
@IKhalou