IBK parle, parle, sans agir !

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Le temps presse, le Mali a si mal qu’aller à l’essentiel afin de remédier à ses maux ne doit être pris à la légère. Le président Keita élu à la tête du pays pour ce faire, se livre incessamment à des discours à la fois effrayant l’ennemi et rassurant le soucieux et attentiste citoyen lambda qui ne rêve que de vivre en paix dans un Mali uni et fort. Toujours le même ton, les mêmes mots mais ‘’statuquo’’!

 

« L’armée sera bien équipée et modernisée…», « Le Mali est un et indivisible.». « Tout est négociable sauf l’autonomie du nord ou le fédéralisme…». «La confiance que les maliens ont placé en moi ne sera pas galvaudée…». « On ne me bouscule pas, on ne me timbale pas…». Et tout dernièrement, « je ne saurai tolérer l’indiscipline et l’anarchie…», voilà une série de déclarations à travers laquelle le président Ibrahim Boubacar Keita n’a point du mal à se faire entendre.

 

Pourtant, les maliens qui l’ont massivement porté à la tête du pays attendent rapidement de lui, des résultats satisfaisants, d’où son étiquette d’homme de la situation dont il bénéficie largement jusqu’à ce jour.

 

La solidarité internationale pour le Mali a été si importante que le pays mérite maintenant de par ses nouvelles autorités légitimes, être sur les rails. Y croire n’est point se fier à la baguette magique mais juste que ça perdure après trop de discours émettant d’espoirs à un peuple assez meurtri.

 

Quand il y a urgence, il n’y a nul raison d’attendre longtemps car plus le temps passe, plus la situation se complique davantage.

 

En ce qui concerne la restructuration des forces de défense et de sécurité, en plus de plusieurs bons soldats dont regorge encore l’armée malienne, la formation de l’EUTM par l’union européenne a su par ses objectifs assignés, octroyer au Mali un jalon d’une armée capable d’assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire. Donc, ce n’est point nouveau pour crier comme jamais à l’équipement d’une armée appelée à opérer sur un territoire vaste et austère. Le potentiel est là, il suffit de le mettre en œuvre comme promis.

 

Et puis, cette volonté inconditionnelle de préserver l’unité nationale, la forme laïque et républicaine de l’Etat est si chère aux maliens qu’elle est loin d’être entendue ou sentie seulement quand IBK a accédé au pouvoir. Tous les présidents de tous les régimes maliens l’ont affirmée et défendue selon les moyens en leur disposition.

 

Qu’il soit autonomie ou fédéralisme, les maliens n’en veulent guère. C’est pour pallier à cela que l’Etat a été doté d’un système de pouvoir décentralisé permettant aux locaux de s’autogérer depuis plus de vingt ans.

 

Comme le disait l’ancien premier ministre Cheick Modibo Diarra lors des précédentes campagnes présidentielles: « les problèmes du Mali et les attentes des maliens sont connus de tous, la seule chose qui reste à faire c’est de leur trouver les solutions adéquates…».

 

Comment agir ?

 

Si ce n’est le laxisme, au moment où François Hollande annoncer sur toutes les tribunes la libération totale du territoire malien, qu’est-ce qui empêcherait aux autorités politiques légitimes d’autoriser l’armée nationale malienne d’assurer sa mission régalienne sur toute l’étendue du territoire national, la région de Kidal y inclus. Ou peut-être qu’on attendra Hollande pour ça aussi ?

 

 « Nous sommes dans une course contre la montre…», raisonnait le président de la transition Dioncounda Traoré. Et c’était avec stratégie et détermination que le professeur président, souriant à l’écharpe au cou, en quête de la paix et de la réconciliation a su faire pénétrer le gouverneur et quelques hommes à Kidal tout allant avec retenue au bout de sa mission avec si peu de temps. Tout n’a pas été si bien fait mais le signal fut fort et rassurant pour le départ. A IBK de jouer sa carte.

 

Malgré qu’il soit venu de Paris pour mettre fin au désordre de Kati, le général Sanogo à l’origine des événements qualifiés de gifle à la nation,  reste tranquille dans son palais. La liquidation annoncée du procès verbal du comité militaire(CMSRFDS) n’est qu’un simple vocable car c’était déjà fait par le dernier conseil des ministres du gouvernement Diango Cissoko qui a abrogé ledit comité. Et faire arrêter quelques éléments de l’ex junte sans neutraliser le chef à l’origine du désordre (Sanogo) est insignifiant.

 

Quand on est chef dans la diversité, on accepte obligatoirement d’être bousculé, sinon pourquoi écourter sa visite de Paris. C’est une bousculade, et comme on le dit en bambara: « Nin tèkè néla, nin tè fô néma, i ti sé kakè maw gnêmayéh ! », c’est pourquoi pour se déclarer,  il est bon de tacher à être conséquent avec soi-même. Car dans la vie, « on sait juste ce qu’on a, on ne sait jamais ce qu’on aura.».

 

Le président IBK doit en ce moment crucial agir par concrétisation de ses dits au lieu de parler juste pour plaire ou menacer.  Kidal sombre, l’anxiété s’agrandit du jour au lendemain, le temps presse et quoi de plus normal que de le lui rappeler…

 

Une contribution de Mr Issiaka M Tamboura

« La révélation »

 

 

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