IBK à l’épreuve de la gouvernance (1ère partie)

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Pour le Mali, l’achat d’armes répond à des besoins et impératifs sécuritaires et de défense nationale. Surtout que cet achat d’armes est voulu, commandé, non pas par un dictateur venu au pouvoir par un coup d’Etat, mais par un Président démocratiquement élu au suffrage universel avec près de 78% des voix ; un Président qui a le soutien de toutes les institutions politiques et de la société civile ; un Président, gardien d’une Constitution qui ne garantit pas à tous les citoyens maliens le droit de posséder une arme, surtout une arme de guerre.

En parlant de démocratie et de mondialisation, Joseph Eugène Styglitz dit : « La conditionnalité mine les institutions politiques nationales. Les électeurs voient leur gouvernement s’incliner devant les étrangers, céder à des institutions internationales qu’ils pensent être à la solde des Etats-Unis. La démocratie est bafouée ; l’électorat se sent trahi. Bien que la mondialisation ait contribué à répandre l’idée de démocratie, la façon dont on la gère fragilise, paradoxalement les processus démocratiques nationaux. ». Ces propos de J.E. Styglitz nous montrent les difficultés de la gouvernance dans les pays du Sud. Avant de parler de bonne ou mauvaise gouvernance, sachons d’abord le rôle dévolu à un Etat périphérique dans une société mondialisée, dominée par une économie de marché imposée à l’Afrique. Malgré cette condamnation dans les carnets de la gouvernance de l’Etat malien, on peut lire : Forces armées et de sécurité, justice, prison, éducation-emploi-formation, santé, fonction publique, pensionnaires, infrastructures, domaine de l’Etat et affaires foncières, agriculture, mine-énergie, renforcement des institutions politiques dans une démocratie, diplomatie. Par rapport à ces services, l’Etat joue-t-il son rôle ?

Au niveau des forces armées et de sécurité

Conformément à ses promesses de campagne, la réhabilitation des forces armées et de sécurité s’imposa à lui (le Président) comme une urgence. Il a fait voter par l’Assemblée Nationale réunie en session extraordinaire une loi d’orientation et de programmation militaire, en lui consacrant 21% du budget dans le strict respect du taux imposé par la Banque Mondiale ne dépassant pas 25% du budget.  La suite logique de la politique de mise au placard de cette loi d’orientation et de programmation militaire se précise, même si l’armée de l’air commence à se réveiller. Dans l’acquisition d’armements, quelles difficultés l’Etat malien ne rencontre-t-il pas à un moment où nous en avons tant besoin ?

C’est le lieu de se poser la question sur la signification que peut avoir la Position Africaine Commune sur un Traité sur le Commerce des armes.

Il est intéressant de noter, au point 2 du préambule de ce document que : « Réaffirmant le droit naturel de tous les Etats à titre individuel ou collectif à la légitime défense, conformément à l’Acte Constitutif de l’Union africaine et à la Charte des Nations-Unies, y compris le droit des Etats de fabriquer, importer, exporter, transférer et détenir des armes classiques, matériels connexes et des capacités pour des besoins d’autodéfense  et de sécurité et de participer aux opérations de maintien de la paix » ; dans ses principes au point 16 : « le droit de tous les Etats de fabriquer, développer, acquérir, importer, exporter, transférer et détenir des armes classiques, matériels connexes et des capacités pour des besoins de légitime défense et de sécurité, ainsi que de participer à des opérations humanitaires et de soutien à la paix conformément au droit international » ; dans ses buts et objectifs au point 25 alinéa a) et e) : « empêcher le détournement des armes classiques licites vers le marché illicite et vers les mains d’utilisateurs non autorisés, y compris les organisations criminelles » ; e) : « contribuer à la paix, à la sécurité régionales et internationales » ; dans ses paramètres et critères au point 36 dernier alinéa : « du risque que les armes soient re- transférées ou détournées vers des organisations terroristes et des groupes non étatiques armés non autorisés ou des acteurs non étatiques armés non autorisés ».

Source : situation room@ africa_Union.Org

Pour le Mali, l’achat d’armes répond à des besoins et impératifs sécuritaires et de défense nationale. Surtout que cet achat d’armes est voulu, commandé, non pas par un dictateur venu au pouvoir par un coup d’Etat, mais par un Président démocratiquement élu au suffrage universel avec près de 78% des voix ; un Président qui a le soutien de toutes les institutions politiques et de la société civile ; un Président, gardien d’une Constitution qui ne garantit pas à tous les citoyens maliens le droit de posséder une arme, surtout une arme de guerre.

Tout le peuple du Mali a entendu le cri de « cœur » du Président, chef suprême des forces armées, à Ségou lors des funérailles des soldats morts à Nampala.

Il est significatif de reprendre ici cette note pertinente d’analyse n°14, août 2013, de Armonie  Dechamps : « Les transactions consacrées par le TCA portent à la fois sur l’importation, l’exportation, le transbordement (ou transfert) et le courtage d’armes. Les dons, prêts ou aides militaires bilatérales n’entrent pas dans le champ d’application du TCA. Ce qui réduit quelque peu sa portée pour l’Afrique dont plusieurs pays, du fait notamment de leurs capacités financières limitées et de leur contexte politique et sécuritaire, trouvent dans la coopération militaire et sécuritaire un moyen de s’équiper en matériel militaire et de faire ainsi face aux défis sécuritaires auxquels ils sont confrontés. On peut de ce point de vue citer les cas de la Somalie et du Mali. »

Traité sur le Commerce des Armes (TCA). Quel impact sur l’Afrique ?

Parue dans OVIDA (Observatoire de la vie diplomatique africaine), page 7. Source : WWW_ OVIDA – afrido_ org / Fr.

Le Mali est le centre de l’Afrique de l’Ouest. A ce titre, stabiliser et sécuriser le Mali contribuera à stabiliser et sécuriser toute l’Afrique de l’Ouest.

Une occasion que l’opposition politique a manquée de quitter la rue et de venir à l’union sacrée pour la République.

Comment peut-on faire une bonne gouvernance sécuritaire si notre initiative d’acquisition d’armements est étouffée à la source ?

La bonne gouvernance sécuritaire est une affaire du peuple, non celle du seul gouvernement ; il faut retenir qu’aucune armée au monde ne peut prétendre à une victoire si elle n’a pas le soutien du peuple dont elle est issue. Autant l’armée veille sur nous, autant nous devons veiller sur elle.

A suivre

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