Hommage à Abdoul Karim KEITA

Ainsi ! Ce jour 10 mai 2014, notre frère, ami et collègue Abdoul Karim KEITA, fraichement nommé  Directeur Adjoint du Protocole de la République et précédemment Conseiller à l’Ambassade du Mali au Maroc, s’en est allé  dans le royaume des cieux, arraché à notre affection par une mort si brutale sur le chemin de retour au pays natal.

La décision du Tout-puissant était ainsi prise. Nous devrons l’accepter. Nous ne clamerons pas, comme les autres : « O jour désastreux ! O jour effroyable ; où retentit comme un éclat de tonnerre cette triste nouvelle ». Nous sommes des croyants et nous savons. A Dieu nous sommes, à lui nous retournerons (Inna lillahi, wa inna Ilyahi raj’oun).

Oui, notre foi nous condamne à accepter avec résignation la volonté du Tout-puissant.

Karim ! Tu es parti trop tôt. 49 ans, c’est trop tôt pour s’en aller. Mais tu n’as pas vécu en vain. Si l’on pèse la vie par ce qu’on laisse derrière soi, alors ta vie, tu l’as bien réussie et tu peux être fier de toi.

Ici, il ne s’agira point pour nous de te faire une eulogie, nous n’en avons pas l’éloquence, encore moins de t’offrir une élégie qui manquerait, assurément de magnificence. Karim !  Comme tous ceux qui t’ont connu, en guise d’hommage, nous voudrions juste porter témoignage.

Pour ma part, c’est en janvier 2000, alors que je venais juste de commencer ma carrière au Ministère des Affaires Etrangères que nos chemins se sont croisés. Un an auparavant, toi et tes camardes du G18 étiez arrivés plein d’enthousiasme dans ce département.

Le destin a voulu que toi, Mme CISSE et moi-même, soyons dans le même département Asie Océanie-Moyen Orient sous l’encadrement de l’Ambassadeur Sidiki Lamine SOW, que tu remplaceras en qualité de Chef de Département après sa nomination comme Ambassadeur du Mali à Genève.

Très vite, tu m’adoptas. Malgré ta relative discrétion, tu me parlais de bien de choses. De ton passé estudiantin surtout, qui te mena de Baku, en Azerbaïdjan, pour la classe préparatoire en langue russe, à l’université d’Etat de Kiev en Ukraine où, tu dérochas avec brio un DEA en relations internationales. (Ces deux pays faisaient partie de l’ex-URSS).

En 2004, alors que tu regagnais ton poste de Conseiller à l’Ambassade du Mali au Maroc, je me rappelle que tu t’es personnellement investi pour que je te succède à la tète du Département. Tu estimais à l’époque, que je pouvais valablement prendre la relève.

Au moment où, pour l’éternité tu regagnes ta dernière demeure, il me reste des milliers des souvenirs de toi pour alimenter chacun de mes jours de vie. Et s’il y avait qu’une chose à retenir, alors je me rappellerai de ta silhouette  frêle, de son sourire tendre. Ta bienveillance envers les collègues, ta gentillesse envers tous. Pour moi, tu a été le grand frère, toujours disponible, trouvant à chaque fois le mot juste pour me réconforter, tant au plan professionnel que social.

N’ayant pu être parmi tes nombreux admirateurs pour soulever le catafalque drapé dans les couleurs nationales, je voudrais ici porter témoignage.

Oui ! Karim. Je porte témoignage de ce que tu étais un cadre exemplaire, le premier à arriver et le dernier à quitter le service. Tu étais d’une humilité à la limite de l’effacement. Je garde de toi, l’image d’un homme mûr, compatissant, et plein de bonté.

Mon cher Karim. Nous te confions à Dieu. Que la terre te soit légère. A travers nos prières, nous implorons notre Seigneur de t’accueillir au paradis. Que la bonté et l’amour du prochain que tu as entretenus tout au long de ta vie, soient tes compagnons dans ta dernière demeure.

Que tes enfants et Boncano, ton épouse inconsolable, puissent se nourrir de ton exemple de sincérité, d’altruisme et de disponibilité pour ensemencer leur chemin. Puisse Allah, le Tout-puissant, le  Clément, et le Miséricordieux t’accueillir dans sa grâce éternelle. Rabbana, Rahimho.  A Dieu Karim.

New York, le 13 mai 2014.

Elhadji Alhousseini TRAORE

Conseiller à la Mission permanente du Mali

Auprès des Nations Unies.                

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