Cher ami, cher frère
En ce jeudi 25 janvier 2019, au petit matin, tu t’en es allé. Tu t’en es allé comme tu as vécu avec discrétion et humilité, avec hauteur et élégance, avec cette grande dignité et ce sens de l’honneur qui t’habitaient.
Tu t’en es allé en nous laissant dans le désarroi et la stupeur, dans une profonde douleur et une grande consternation. Le vide incommensurable de l’absence nous a envahi. Tu n’es plus et pourtant tu n’as jamais été aussi présent, présent dans nos cœurs, présent dans nos esprits.
Je rends grâce à Dieu d’avoir croisé nos chemins en ce mois d’octobre 1979. Je rends grâce à Dieu pour quarante années de collaboration, de partage et de confidences, quarante années d’amitié, de fraternité et de solidarité, quarante années de travail acharné, d’abnégation et d’espérance.
Je veux aujourd’hui témoigner du compagnon de route remarquable que tu as été et resteras
Homme de culture, ton ouverture d’esprit, ta tolérance te permettaient d’accepter l’autre quel que soit son origine, sa religion, son appartenance. Tu abordais tous et chacun avec cette confiance qui te caractérisait avec jovialité, avec ce ton de la plaisanterie qui rendaient les rapports avec toi si simples et faciles et pourtant si sincères et profonds. Ton discernement, ta sagesse et ton bon jugement ont fait de toi un brillant professeur, un éminent chercheur. Tu as excellé dans le domaine qui était le tien celui de la psycho pédagogie. Tu as acquis une très grande expérience dans le secteur de l’éducation que tu as enrichi par tes réflexions, tes innovations. Au Mali, les débats sur l’école ne pouvaient se tenir sans ta présence toujours constructive, efficace et engagée. La vielle de ton décès, tu assistais à une rencontre sur l’introduction des langues nationales dans l’enseignement. Ton expertise était indéniable mais c’est surtout à l’international qu’elle a été pleinement récompensée en témoigne le Prix Help for Self Help de la Fondation Stromme qui t’a été décerné. Tu as reçu cette haute distinction avec la tempérance et la retenue qui étaient tiennes mais avec ce brillo et ce panache qui t’appartenaient. En effet tu as entièrement reversé le montant de ton Prix soit huit millions de francs CFA aux associations féminines, ces organisations que tu n’as cessé de conseiller, de soutenir. Un geste noble, fort et symbolique.
Tu avais ce souci d’apprendre mais aussi et surtout celui de transmettre, transmettre ton immense savoir, ton savoir-faire et ton savoir être. Professeur Dougnon combien d’étudiants as-tu encadrées, combien de jeunes as-tu initiés ? Oui tu as semé et o combien récolté. Comme dit le proverbe : « l’homme revit à travers les enfants qu’il a eus, les arbres qu’il a plantés, les paroles qu’il a prononcées » … Denis tu revis à travers les esprits que tu as formés, les personnes que tu as parrainées, que tu as aidées à se lancer.
Homme d’engagement, tu as été un exemple sans pareil de ce qu’est le sacrifice, la responsabilité, responsabilité vis à vis de ta famille, de ta communauté, de ton pays le Mali que tu as tant chéri. Tu nous as montré le sens du devoir. Tu as incarné cette notion pas toujours bien comprise mais pourtant si belle du Service : se donner sans compter, se donner par conviction. Tu as si bien compris que le défi n’est pas d’accumuler biens et richesses matérielles, ni de préserver des intérêts personnels et partisans. Non tu as compris que le véritable enjeu est d’instaurer un monde plus juste, plus équitable, de se battre pour un idéal humaniste, d’agir pour les générations futures.
Homme de valeurs … que dire sérieux, exigence, droiture, intégrité, probité…. Tu avais fait tiens ces principes et les appliquait au quotidien dans tes actes, tes paroles, tes pensées …. Tes qualités humaines de bienveillance et d’empathie, de générosité et de partage ont permis à chacun de ceux qui venaient à toi d’être écouté, soutenu. Tu le faisais avec tant de dévouement sans rien demander, sans rien attendre.
Dans le monde actuel déboussolé et déboussolant, fait d’inquiétudes, d’incertitudes et d’incompréhensions, dans ce monde en crise qui a perdu ses repères et ses fondamentaux, tu représentes pour tous et surtout pour la jeunesse un rempart, un modèle, une véritable source d’inspiration. Tu nous as légué un précieux héritage celui de l’amour inconditionnel, amour de la Vie, amour de l’Autre, amour du Divin…. Tu es à jamais cette lumière rassurante, forte et sereine qui éclaire notre chemin.
Dors en paix cher ami, cher frère. Après une vie si pleine, si riche tu mérites un repos éternel.
Cathy, ta sœur et amie qui te pleure….
Madame TOURE Khadija Catherine CORMONT