Il semble que le grand stratège Clausewitz inspire les groupes armés indépendantistes au Nord. Sauf que le terrorisme est un acte lâche, tandis que la guerre, que préconise Clausewitz pour continuer la diplomatie par d’autres moyens peut, elle, avoir des justifications, et même une certaine noblesse. Noblesse qu’ont délibérément oubliée les Amenokal et les aristocrates du HCUA.
En effet, depuis que les pourparlers d’Alger ont été temporairement interrompus pour la Tabaski, les attentats redoublent, comme si le retour des cadres du HCUA à Kidal en avait favorisé la mise en œuvre. La population en est à attendre impatiemment la reprise des négociations pour le 15 octobre prochain, afin de voir diminuer la terreur dans les territoires du Nord.
Car il apparaît désormais que tous les groupes armés au Nord ont en fait le même objectif : tandis que d’une main ils poussent au fédéralisme à Alger, de l’autre ils entretiennent le terrorisme. A l’alliance de circonstance de 2012 succède désormais non plus seulement un accord tacite sur les objectifs, mais une nouvelle union, union qui se veut « sacrée », bien sûr, quitte à violer l’atmosphère paisible qui aurait dû présider à la grande fête religieuse. En réalité, les leaders du HCUA n’ont rien renié de leur vision médiévale de la religion, sous couvert d’une reconnaissance d’un statut en juin 2013 à Ouagadougou. Quant aux islamistes d’Ançar Ed Dine, ils voient d’un très bon œil la signature du fédéralisme, parce qu’il assurera le maintien au pouvoir de leurs frères, leurs pères et leurs cousins qui œuvreront contre la notion même d’État malien qu’ils méprisent… Et auquel ils préféreraient un Califat ?
Si vous avez du mal à le croire, ou si vous pensez qu’il existe encore des groupes armés de bonne volonté qui seront capables de s’opposer aux fous de Dieu, analysez froidement la situation : il existe à Kidal, des mouvements autonomistes. Ils bénéficient d’une certaine reconnaissance par la communauté internationale ; ils prétendent même être légitimes pour assurer la sécurité à Kidal. Ils n’ont pourtant pas renseigné la MINUSMA de l’imminence d’une frappe de 5 roquettes qui a fait un mort parmi les soldats le 7 octobre : une incompétence coupable… Ou une négligence criminelle… ? Il y a donc a minima une complicité passive entre le terrorisme islamiste et les maîtres sécessionnistes de Kidal.
« Bizarrement » les terroristes s’attaquent non pas aux groupes sécessionnistes qui prétendent s’emparer de prérogatives étatiques, mais aux troupes de l’ONU, qui sont supposées appuyer le maintien de la paix contre les terroristes. Évidemment, celui qui aura l’impertinence de poser la question : « Qui tue à Kidal ? Ançar Ed Dine ou le HCUA ? » se verra répondre de façon polie, mais silencieuse. Car poser la question, c’est déjà entrevoir la réponse.
La communauté internationale – surtout ses soldats de la MINUSMA – est la victime d’une illusion qu’elle a contribué à forger : celle de groupes armés séparatistes qui s’opposeraient aux terroristes islamistes. La vérité est désormais visible toute entière et sans fard : le HCUA n’est en réalité pas dirigé par ceux qui – officiellement – le représentent à Alger.
Ibrahim KEITA
Traitre
On se rendra à l’évidence avec le temps; le Mali a été victime de la mauvaise lecture contextuelle faite par ses amis (UE, ONU, France) Il n’y a jamais eu de problème Touareg ni aucune politique d’extermination voire discrimination ou ségrégation envers une minorité et ou un groupe ethnique au Mali!
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